Koubia, 25 Juin (IBC) – Surpris par les décès simultanés de trois enfants de moins d’un an, consécutifs à l’administration d’un vaccin contre la rougeole dans un poste de Santé à Matakaou, une mission de la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Koubia s’est rendue sur le terrain pour les premières investigations qui, finalement, n’ont révélé aucun problème avec le produit administré, rapporte l’envoyé spécial de votre quotidien en ligne InfosBruts.com dans la localité.
Par Mamadou Alpha Diallo
Kansaghani est un secteur relevant du district Dâra-Niannou, situé à 18 km du côté Sud-Ouest du chef-lieu de la Commune Rurale (CR) de Matakaou, elle-même, située à 25 km, au Sud du chef-lieu de la préfecture de Koubia. Pour y arriver, il faut arpenter une longue montagne très difficile à pratiquer.
C’est bien dans ce coin très enclavé que nous avons retrouvé, hier, mercredi, 24 Juin 2020, les parents et les proches des trois enfants décédés qui étaient réunis à Kansaghani autour du président du district Dâra-Niannou, Modi Korka Baldé. Les défunts sont natifs des villages de Yeguélen, Hounsîrè et Kansaghani.
Les familles éplorées ont accepté de se réunir sur cette crête de Kansaghani pour les condoléances d’usage, parce que tout simplement on y retrouve un réseau perdu d’une société de téléphonie mobile du pays.
Selon Mody Alpha Oumarou, le père de la fillette décédée, « c’est suite à un vaccin que mon enfant a reçu hier, lundi, 22 Juin 2020, de la part du chef du poste de la localité que le Bébé est décédé. C’est mon premier enfant, mais c’est la volonté de Dieu. Sinon, j’ai confiance en les structures sanitaires. Cela ne va pas m’empêcher de continuer à fréquenter le poste de santé » a-t-il rassuré.
Sur le terrain, nous avons noté la présence d’une mission de la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Koubia, conduite par son médecin chargé des maladies, Dr Ibahima Mariame Barr, venu faire des Yeguélen, Hounsîrè et Kansaghani.
« A notre arrivée, hier, mardi, 23 juin 2020, après l’alerte, nous avons trouvé que les deux premiers enfants décédés étaient déjà enterrés. Il restait le corps du dernier. Son examen a montré qu’il n’y avait aucune manifestation externe sur le corps. Pas de boutons, ni de légions encore moins d’autres signes indiquant l’effet de quelconque produit. Or, si c’était un produit contre indiqué, le corps allait présenter des signes cliniques. Le seul lien est que les trois enfants ont été tous vaccinés. Pourtant après notre contrôle, l’agent de santé, c’est-à-dire le chef du poste de santé de la localité avait vacciné treize (13) enfants le même jour. Sur les 13, il n’a été constaté que 3 décès enregistrés et 4 malades. Mais, en ce moment, il ne reste que deux enfants malades qui souffrent de Diarrhées, de vomissements et de corps chauds. Nous avons également examiné le vaccin utilisé. C’est un vaccin administré souvent aux enfants contre la rougeole et la fièvre jaune. Nous continuons les investigations puisque nous allons envoyer les vaccins au laboratoire pour examen. Pour le moment nous ne mettons pas en cause le vaccin » a déclaré Dr Barry, le chargé des maladies à la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Koubia.
Du côté des autorités préfectorales, les familles éplorées ont aussi reçu la visite du préfet de Koubia, Mamadou Saïdou Bangaya Diallo qui était entouré pour la circonstance du secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, Mamadou Dian Barry, du directeur préfectoral de la Santé (DPS), Dr Thierno Ibrahima Kourouma, du commissaire adjoint, Kewlen Monomou, et un Officier de Police Judiciaire du nom de Saïfoulaye Diallo et son homologue de la Gendarmerie, Elhadj Bah.
Après avoir présenté aux familles éplorées les condoléances des autorités préfectorales, régionales et gouvernementales, le préfet, Saidou Bangaya a demandé de faire venir tous les enfants malades, continuant de souffrir de diarrhée e de vomissement. Il a instruit de les évacuer immédiatement sur Labé où ils ont été pris en charge déjà par l’hôpital régional.
Cette situation préoccupe à plus d’un titre le directeur préfectoral de la Santé (DPS) de Koubia, Dr Thierno Ibrahima Kourouma.
« Le District Sanitaire de Koubia a été pour toujours pilote dans tous les domaines d’activités ces dernières années avant cet incident malheureux.» souligne-t-il.
Pour le chef du Poste de Santé (PS) de la localité, Mathieu Kamano, mis en cause dans cette affaire de vaccin qui aurait causé la mort de trois enfants, la surprise est grande : « pourtant, il n’y a rien de particulier. Sinon, j’ai toujours vacciné comme ça, sans problèmes. Nous vaccinons les enfants contre la rougeole et la fièvre jaune. Nous traitons aussi le paludisme. Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées et à la population de Koubia » regrette-t-il.
A la question de savoir s’il est en sécurité désormais dans la localité, Mathieu Kamano affirme que « les citoyens sont très hospitaliers et je préfère rester si on me demande », conclu l’agent de santé.
C’est à juste titre, qu’au nom de ses proches collaborateurs en particulier et de tous les citoyens du district, que Modi Korka Baldé, le premier responsable de la localité, a pris la parole pour transmettre la volonté manifeste de la communauté de garder l’agent de santé, Mathieu Kamano qui cohabite bien avec la population.
Affaire à suivre !
IBC/25/06/2020 MAD/ISD 622 269 551 & 622 256 11