Guinée, 18 Mai (IBC) – Plusieurs fans des différentes disciplines sportives ont été désagréablement surpris de voir des arbitres guinéens prendre la parole sur la place publique au nom de leur corporation pour tendre la main, à leur tour, en vue d’une assistance financière, matérielle ou morale en cette période de crise sociale et économique provoquée par la déclaration de la pandémie de Covid-19 à l’échelle mondial, relève votre quotidien en ligne InfosBruts.com qui suit de près l’évolution de la situation dans notre pays.
Parmi ceux qui n’ont rien compris de la démarche des arbitres guinéens qui prétendent vivre d’arbitrage, votre quotidien en ligne InfosBruts.com a recueillis les sentiments de Mohamed Samoura, journaliste sportif en service à la radio Espace Foutah.
« Aujourd’hui avec le niveau très faible du football dans notre pays, il y a une quasi-totalité des arbitres qui se trouve une activité parallèle. Certains sont des enseignants ou des chargés des sports dans les établissements scolaires. En réalité, l’arbitrage n’est pas une activité qui donne de l’argent en Guinée, contrairement à certains où les Ministères en charge des sports viennent en aide à ses arbitres. Ici c’est quand vous avez des matchs pendant le championnat vous recevez des primes. Si vous pensez donc que ces montants ne peuvent pas vous permettre de joindre les deux bouts, vous cherché une activité parallèle. Et beaucoup en Guinée se retrouvent aujourd’hui dans ce deuxième lot. Ils ont une activité parallèle pour pouvoir joindre les deux bouts. Si donc la commission centrale des arbitres appellent à l’aide, c’est pour la bonne cause » a rappelé Mohamed Samoura de la radio Espace Foutah.
Pour notre interlocuteur, c’est une opportunité que ces arbitres veulent saisir avec l’élan de solidarité nationale suscité par la déclaration de la pandémie à travers le monde.
« C’est une opportunité qu’ils saisissent pour peut-être avoir la faveur des dirigeants de la Fédération Guinéenne de Football ou du Ministère des Sports. C’est donc une opportunité qu’ils saisissent au bon moment pour pouvoir avoir un peu de sous » a-t-il ajouté.
Poursuivant sa réaction, Mohamed Samoura a déploré de constater que le guinéen aime trop la facilité. Quand je prends l’exemple des arbitres, aujourd’hui sur l’échelle continentale ils ne sont pas représentés. Quand vous prenez une Coupe d’Afrique, il y a des CAN où on n’a aucun représentant dans toutes les catégories. Le sifflet guinéen n’est pas représenté sur le continent. Ce qui fait qu’il faut remettre en cause aujourd’hui le travail qu’ils effectuent. Ils ne sont pas à l’abri de la tentation. Imaginez ! Pour un match, vous n’avez que 250.000 ou 300.000 francs guinéens. Déjà, il y a des clubs viennent donner des pots de vin à ses arbitres. Ce qui fait qu’ils n’excellent pas, c’est le souci de trouver de l’argent. Pour revenir maintenant à votre question, il faudrait que les gens arrêtent. Il ne faudrait pas profiter de certaines circonstances ou situations pour se mettre à tendre la main. Si tu as la passion de ce que tu fais sur le plan professionnel tu peux bien t’en sortir. Mais, s’il n’y a pas de passion, tu es dedans juste pour pouvoir joindre les deux bouts, ou pour avoir de l’argent, ça va être compliqué pour toi » a-t-il conseillé.
IBC/18/05/2020 ISD