Faudra-t-il toujours avoir à choisir entre la peste et le choléra, la religion et les idéologies totalitaires ?
Vomir les religions pour celles ou ceux qui ont cette façon d’agiter la querelle religieuse, dont cet islam est systématiquement sans pareille fautif, décrié, stigmatisé, et même jusqu’à le pointer du doigt par la plupart du temps, du moins publiquement et répétitivement, par les ignorants de ses dogmes, ses préceptes et ses symboles, signifie nécessairement que l’on adhère à des idéologies nauséabondes.
Enfin l’invective, la bêtise, l’insulte et la connerie, ne sont pas des arguments de poids dans un débat ! La discussion n’exclut pas la courtoisie !
Leur ethnocentrisme – les calculateurs, les détracteurs, les pourfendeurs de la foi et les très nombreux gens de mauvaise foi, qui analyseront selon des inclinations philosophiques ou des doctrines politiques douteuses – aveugle …
Des personnes parfois qui n’ont aucune pudeur et qui revendiquent le droit de critiquer l’islam (c’est leur droit le plus absolu), ses pratiques d’un autre siècle, alors qu’eux-mêmes, elles n’ont aucune connaissance philosophique et scientifique de ses dogmes, ses fondements éthiques, ses principes et ses rites.
Encore faut-il bien comprendre ou bien interpréter cette religion.
Il est à constater que leur discours laïciste posté sur les réseaux sociaux, se donne à lire comme un discours moralisateur et mobilisateur, basé sur une dialectique sélective et ambiguë qui demeure marquée par la dénonciation d’un ennemi, supposé « islamiste » « fondamentaliste » « terroriste » représenter une menace pour la collectivité libérale.
Ce sont des racismes les plus répugnants et les plus absurdes, sentiments racistes exploités à leur tour par des régimes autoritaires.
J’ai juste soulevé un constat qui s’avère vrai dans cette critique de ladite religion : certains ont une connaissance superficielle de l’islam et leurs analyses me semblent, tout à fait, caricaturales de l’idéal légal-rationnel de Max Weber, ou trop peu biaisées et déformées à l’instrumentalisation à leurs propres fins ou à des fins politiques. D’autres font l’étalage de leur haine et de leur ignorance sur cette religion.
Par ailleurs, ironie de l’histoire, cette vision du monde « millénariste » est précisément une conception religieuse.
Que se cache-t-il derrière l’annonce de ces faits barbares ? La mise en accusation, la stigmatisation de ladite religion. L’islam est la religion des obscurantistes, des fondamentalistes, des barbares, des terroristes, etc…
La mentalité et la vision du monde de certains occidentaux et de certains aliénés coloniaux sont très largement dominées par le fantasme de l’ennemi extérieur réel ou potentiel.
La disparition de la menace communiste a laissé un vide qu’il fallait au plus vite combler pour maintenir cette paranoïa récurrente chez certains occidentaux et nos aliénés coloniaux.
Il était donc nécessaire et urgent de trouver un nouvel ennemi et l’islam et le monde musulman vont donc être désignés comme la cible sur laquelle vont se cristalliser toutes les attaques et tous les reproches.
L’histoire nous apprend, en effet, que des régions du monde aussi vastes et aussi peuplées que l’Afrique subsaharienne où l’Indonésie ont adopté l’islam sans avoir jamais été le théâtre d’une quelconque « jihad », pour utiliser un terme à la mode actuellement.
Depuis les terribles attentats du 11 septembre 2001, l’islam s’est trouvé, malgré lui, pris dans une gigantesque tempête de contres-vérités quant à la valeur de son message et sous un déluge de raccourcis tendancieux sur sa capacité à s’inscrire dans la modernité.
Du coup cette religion s’est vue déniée la possibilité, à l’instar des autres traditions religieuses, de contribuer à élever spirituellement ses adeptes.
Chacun y va de son analyse et de ses commentaires, du grand spécialiste au simple homme de la rue. Les amalgames entre islam, arabes, musulmans, maghrébins nous sont servis à satiété à longueur de journée.
Les citoyens musulmans se trouvent ainsi pris à partie injustement et tout est entrepris pour les stigmatiser, les culpabiliser et les diaboliser.
L’islam doit se moderniser et se réformer selon l’avis de certains spécialistes auto-proclamés de cette religion mais aucun d’eux n’est en mesure de préciser scientifiquement ce qui dans les enseignements de cette dernière la rendrait incompatible avec la modernité.
Aucune étude sérieuse n’a pu, à ce jour, mettre en évidence la responsabilité de l’islam dans la situation socioéconomique de beaucoup de pays musulmans et une récente étude vient de démontrer de la manière la plus explicite qui soit que l’islam ne constitue en aucune manière un facteur de stagnation économique et culturelle.
Ainsi donc cette religion qui a été à l’origine d’une des plus brillantes civilisations humaines se transforme en celle du fanatisme de l’obscurantisme et du sous-développement matériel et culturel après le 21/09/2001.
Un certain nombre de pays chrétiens (Irlande du Nord, ex Yougoslavie, Rwanda,…) se sont trouvés ou se trouvent encore au centre d’événements très graves qui ont coûté la vie à un très grand nombre de personnes dont beaucoup de musulmans. Les membres de la communauté musulmane ont-ils, dans ces douloureuses circonstances, incriminé le christianisme et ont-ils mis en cause les croyances les plus sacrées des chrétiens ?
Un regard rapide sur l’histoire ancienne et récente des religions permet de constater que les sociétés musulmanes n’ont pas le triste monopole de la violence ; cela devrait inciter à plus de modération et de retenue les pourfendeurs de l’islam.
Comme toutes les religions, l’islam n’est d’aucune façon responsable de l’interprétation que font les humains de ses préceptes notamment quand il s’agit de les instrumentaliser pour servir des causes en totale contradiction avec le message délivré.
Dans tous les pays, la législation considère le meurtre et le vol, par exemple, comme des crimes et les punit en tant que tels mais cela n’empêche pas le fait que des personnes se rendent coupables quotidiennement de ces actes.
Dans ce cas peut-on considérer comme inopérantes ces législations et envisager leur modification de manière quasi permanente ?
L’image négative de l’islam dans les pays occidentaux et le sentiment de défiance et de rejet ressentis par une large partie de la société vis-à-vis de cette religion résultent du fait que cette dernière n’est perçue qu’à travers les violences qui secouent régulièrement leurs banlieues ou qui sévissent dans certains pays musulmans.
L’islam pratiqué par plus de 2 millions des citoyens français est relégué dans les lointaines banlieues où il se contente de caves et de garages comme lieux de culte.
Les Français savent-ils, par exemple, que leurs concitoyens musulmans ne disposent pas d’un cimetière dans de nombreuses localités et se trouvent, de ce fait, contraints de transférer les dépouilles des leurs vers le pays d’origine pour y être inhumées ?
La très grande majorité des musulmans vivant en France, qu’ils soient citoyens ou résidents, n’aspirent qu’à pratiquer leur religion en toute sérénité et dans le total respect des lois de la République et ne se reconnaissent aucune responsabilité dans les actes terroristes.
La composante essentielle des musulmans sont d’honnêtes citoyens qui contribuent en tant que commerçants, industriels, médecins, chercheurs ou d’universitaires à l’essor de leur pays.
Jusqu’à maintenant et pour un certain nombre de raisons cette dernière est restée totalement absente du paysage social et politique laissant le champ libre à des individus dont le comportement et les agissements contribuent à ternir l’image de l’islam au sein de la société.
Cette situation ne doit pas perdurer au risque de compromettre pour longtemps l’intégration de l’islam, au même titre que les autres traditions religieuses, au paysage social de leur pays.
Mohamed Qayaad in http://www.echosdafrique.com