Labé, 18 avril (IBC) – Dans un mémorandum rendu public ce jeudi, la section syndicale CNTG Taxi-moto de Labé tire la sonnette d’alarme face à ce qu’elle qualifie d’« injustice flagrante, discrimination systématique et violences à répétition » perpétrées contre ses membres. Dans ce document adressé aux autorités locales et aux acteurs clés de la vie sociopolitique de la région, les responsables syndicaux dénoncent des pratiques « illégales et partiales » émanant de la commune urbaine de Labé, avec l’appui supposé du secrétaire général de la collectivité.

Se réclamant fidèle aux idéaux de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) et aux valeurs du mouvement syndical guinéen, la structure affirme avoir toujours œuvré dans un partenariat pacifique et constructif avec les autorités locales, pour la promotion de la paix et du développement socio-économique. Mais selon les syndicalistes, cette dynamique est aujourd’hui menacée par ce qu’ils qualifient de « politisation de la gestion de la taxe communale » depuis janvier 2023.
Un syndicat parallèle créé avec l’appui de la commune
Les griefs principaux portent sur la création d’un syndicat concurrent (SIFOG), que la CNTG taxe de « parallèle et illégal », mis en place par l’ancienne équipe communale avec l’aval du secrétaire général toujours en fonction. Ce dernier est accusé de favoritisme, d’immixtion dans les affaires syndicales, et de contribuer à un climat de tension sociale au sein du secteur des conducteurs de taxi-moto.

« Trop c’est trop ! Nous dénonçons le silence complice de la délégation spéciale, qui refuse d’intervenir malgré nos multiples démarches. Ce mutisme est perçu comme une forme de connivence avec ceux qui nous maltraitent », déclare le syndicat dans son mémorandum.
Accusations de brutalité, extorsion et traitement inégalitaire
La CNTG accuse les percepteurs affiliés au SIFOG de brutaliser les conducteurs, d’exiger des paiements injustifiés pour l’enregistrement dans la base de données, de pratiquer le racket, la discrimination et même les injures publiques à l’encontre des affiliés de la CNTG.
Les responsables syndicaux dénoncent également un deux poids, deux mesures dans la collecte des taxes communales. Tandis que les conducteurs affiliés à la CNTG seraient systématiquement contraints de s’acquitter de leurs redevances, ceux du SIFOG bénéficieraient d’une immunité de fait, suggérant l’existence de citoyens « au-dessus de la loi », selon les termes du document.

Une menace de riposte à travers des actions légales
Se fondant sur les statuts et règlements intérieurs de la CNTG, ainsi que sur la Convention 087 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) interdisant toute ingérence des autorités dans les affaires syndicales, la section CNTG Taxi-moto de Labé interpelle solennellement : Le gouvernorat, la préfecture, la commune urbaine, le procureur de la République, la Direction Régionale des Transports Terrestres, les forces de défense et de sécurité, les autorités religieuses, les centrales syndicales, les organisations de la société civile, la presse et les chambres de commerce.
Enfin, la CNTG menace de recourir à tous les moyens légaux à sa disposition, notamment les sit-in, les marches pacifiques ou encore la grève générale, si aucune solution n’est apportée dans les meilleurs délais pour rétablir l’équité et la justice.
Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com