Lola, 12 avril (IBC) – À Bossou, une commune rurale située à 18 kilomètres de la ville de Lola, la présence de bars et de motels à proximité des établissements scolaires suscite de vives inquiétudes. Les autorités éducatives dénoncent un phénomène grandissant : des élèves, parfois très jeunes, y passent du temps au détriment de leur scolarité.

La localité de Bossou, frontalière du Libéria, compte 11 écoles primaires et un collège répartis dans ses 11 districts. Si le taux de scolarisation des filles est jugé encourageant, la fréquentation de lieux inadaptés – bars et motels notamment – devient un frein sérieux à l’encadrement pédagogique des élèves.

« Avec la communauté, la commune rurale et les présidents de districts, nous avons organisé plusieurs réunions et pris des mesures concrètes. Nous avons limité les heures de récréation et demandé aux enseignants de mieux surveiller les élèves. Mais malgré tous nos efforts, ces dispositions sont peu ou pas respectées dans les villages », regrette Pépé Félix Théa, directeur sous-préfectoral de l’éducation (DSEE) de Bossou.

Pépé Félix Théa, directeur sous-préfectoral de l’éducation (DSEE) de Bossou.
Face à cette situation, les encadreurs pointent également la démission d’une partie des parents, notamment des pères, dans le suivi de la scolarité des enfants.
« Ici, les mères sont très présentes et engagées. Ce sont elles qui viennent aux convocations, qui s’inquiètent du comportement de leurs enfants. Sur vingt élèves convoqués, vous verrez peut-être quinze mères et très peu de pères. Ce désengagement est préoccupant », souligne-t-il.
Malgré les campagnes de sensibilisation et les rappels à l’ordre, les gérants de ces établissements de loisir ne prennent que rarement en compte les appels à interdire l’accès aux mineurs. Une situation qui alimente l’inquiétude au sein de la communauté éducative.
« Ce phénomène affecte non seulement l’assiduité des élèves mais aussi la qualité de leur apprentissage. Il faut que les ressortissants, les autorités locales et les parents se mobilisent davantage pour inverser la tendance », plaide un enseignant de la localité.
Les autorités éducatives appellent donc à une mobilisation collective pour restaurer un environnement scolaire sain et préserver l’avenir des enfants de Bossou.
Depuis N’Zérékoré, Louis Thonard Doré pour Infosbruts.com
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