Boké, 26 mars (IBC) – À Kakissa, une zone de pâturage proche de Boké, la sécheresse fait des ravages. Chaque saison sèche, les éleveurs nomades sont confrontés à un manque d’eau critique pour leurs troupeaux. Cette année, la situation atteint un seuil alarmant.

Sidy Bah, éleveur
Dépourvus d’infrastructures adaptées, les bergers creusent des puits de fortune dans l’espoir d’abreuver leurs vaches, chèvres et moutons. Mais ces maigres réserves ne suffisent pas. Sous un soleil de plomb, Sidy Bah, éleveur épuisé, témoigne avec désespoir : « Nos animaux meurent de soif, et dans la bousculade pour quelques gouttes d’eau, certains sont blessés à coups de coupe-coupe. L’élevage, héritage de nos ancêtres, devient un fardeau insupportable. Pourtant, c’est notre vie, notre seul moyen de subsistance. »
Chaque jour, plus d’une centaine de bêtes doivent patienter pour s’hydrater dans ces puits rudimentaires, une corvée harassante qui mobilise les éleveurs du matin au soir. Malgré leurs sacrifices, de nombreux animaux succombent, menaçant directement leurs moyens de survie.
Face à cette situation dramatique, les éleveurs lancent un cri d’alarme : « Nous supplions le ministère de l’Élevage d’intervenir. Nous avons un besoin urgent d’un forage pour sauver nos troupeaux. Nous participons à l’économie du pays en approvisionnant les marchés en viande, mais nous sommes abandonnés. »
Si rien n’est fait, ces éleveurs, piliers de l’économie locale, n’auront d’autre choix que l’exode vers d’autres pays de la sous-région en quête de meilleures conditions. Un drame annoncé qui menace de fragiliser davantage le secteur de l’élevage en Guinée.
Idrissa Sampiring Diallo
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