Guinée, 25 Mars (IBC) – Dans une déclaration aussi puissante qu’intrépide, l’écrivain guinéen Thierno Monénembo affirme : « je ne crains pas la mort, je sais où je vis : je vis en Guinée. Je sais ce que j’écris, et tout ce qui m’arrive, je n’en ai rien à foutre. S’ils veulent me tuer, qu’ils me tuent, ce n’est pas un problème. Mais on ne tue pas la vérité : la vérité est immortelle. Ni une balle, ni un fusil ne peuvent tuer la vérité. Si ce que tu dis aujourd’hui est vrai, dans 2 000 ans, cela restera vrai. Ils n’ont qu’à tuer, ils seront tués eux aussi. »
Ces mots, empreints de défiance et de lucidité, traduisent l’engagement indéfectible de l’auteur envers la vérité et la liberté d’expression. Lauréat du prix Renaudot en 2008 pour Le Roi de Kahel, Thierno Monénembo est une voix majeure de la littérature africaine, connu pour son franc-parler et ses critiques acerbes des régimes autoritaires, notamment en Guinée.
Un écrivain engagé contre la censure et l’oppression
Né en 1947, Monénembo a fui la dictature de Sékou Touré dans les années 1970, trouvant refuge en France. Depuis, il n’a cessé d’écrire sur les tragédies politiques et sociales qui secouent son pays natal et le continent africain. Sa plume est une arme contre l’injustice, une flamme qui refuse de s’éteindre, malgré les menaces et les pressions.
Dans un pays où la liberté d’expression demeure fragile, ses propos résonnent comme un cri de résistance. Ses écrits, souvent critiques à l’égard du pouvoir, lui valent l’admiration des défenseurs des droits humains, mais aussi l’hostilité des régimes successifs. Pourtant, Monénembo persiste et signe : « On ne tue pas la vérité ».
L’immortalité des idées face à la violence des hommes
L’histoire a prouvé que les vérités dérangeantes survivent à ceux qui tentent de les faire taire. Des figures comme Nelson Mandela, Patrice Lumumba ou encore Aimé Césaire en sont la preuve. Monénembo s’inscrit dans cette lignée d’intellectuels africains convaincus que la plume est plus forte que l’épée.
Sa déclaration met en lumière une réalité universelle : les dictateurs passent, mais les idées restent. Un écrivain peut être persécuté, censuré, voire éliminé, mais tant que ses mots résonnent dans l’esprit des peuples, sa mission est accomplie.
En Guinée, où la démocratie peine à s’ancrer, la voix de Thierno Monénembo est plus précieuse que jamais. Face aux menaces, il persiste avec courage : « s’ils veulent me tuer, qu’ils me tuent, ce n’est pas un problème. » Un message glaçant, mais surtout une preuve d’intégrité et d’engagement absolu envers la vérité.
Monénembo, la plume qui défie la mort
Dans un monde où la censure et la répression continuent d’étouffer la liberté d’expression, des écrivains comme Thierno Monénembo rappellent que la vérité ne peut être effacée. Elle survit aux balles, aux dictatures et au temps. Son combat littéraire et intellectuel, ancré dans une quête de justice, fait de lui un témoin clé de l’histoire guinéenne et africaine.
Tuer un homme est facile, mais tuer la vérité est impossible. C’est là toute la force du combat de Thierno Monénembo.
Et « Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »
Idrissa Sampiring Diallo
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