Dialakoro, 23 Mars (IBC) – Depuis son installation en septembre 2022, la délégation spéciale de Dialakoro fait l’objet de vives contestations. Accusée de mauvaise gestion, d’opacité et de favoritisme, elle est aujourd’hui confrontée à une fronde populaire sans précédent. L’absence de reddition de comptes, la nomination controversée d’un proche à un poste clé et le blocage administratif de centaines d’actes de naissance ont exacerbé la colère des habitants, qui réclament désormais sa dissolution immédiate.

Une gestion financière opaque qui suscite la colère
Depuis trois ans, la délégation spéciale, dirigée par Fanta Bakary Koulibaly, est critiquée pour son manque de transparence. Aucune session formelle n’a été tenue, et les contribuables n’ont jamais été informés de l’utilisation des fonds publics. La situation a atteint un point de rupture lorsque, récemment, le président de la délégation a déclaré sur les ondes de Radio Futur Médias que la commune ne disposait pas de budget.
Cette déclaration a provoqué une onde de choc parmi les habitants, qui s’interrogent sur la gestion des finances communales. En réponse aux pressions populaires, une session a été convoquée le samedi dernier. Cependant, cette réunion ne concernait que l’exercice 2024, éludant totalement les années 2022 et 2023. Cette omission a alimenté les soupçons de détournements et d’irrégularités, renforçant la détermination des citoyens à exiger un audit complet avant toute discussion sur l’année en cours.
Un scandale autour de l’état civil alimente la crise
Outre les soupçons de mauvaise gestion financière, une autre affaire a enflammé la situation : la nomination controversée du nouveau responsable de l’état civil. Lorsqu’il a été demandé aux communes de désigner leurs représentants pour l’état civil, Fanta Bakary Koulibaly a pris la décision unilatérale de nommer son propre frère de lait, écartant l’agent en poste depuis plusieurs années sans concertation avec son conseil communal.
Cette décision a été rejetée en bloc par la population, en particulier par les sages du village et la jeunesse, qui dénoncent un acte de favoritisme flagrant. Le conflit a pris une tournure encore plus tendue avec le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC). Un différend entre le nouveau responsable et le superviseur du RAVEC a conduit à la suspension de ce dernier par la préfecture de Mandiana.
Depuis novembre 2024, le président de la délégation spéciale refuse de signer les actes de naissance, bloquant plus de 240 extraits de naissance et plongeant des familles entières dans le désarroi.
Interrogé par notre rédaction, Fanta Bakary Koulibaly rejette toutes les accusations et défend son choix : « On m’a demandé d’envoyer le nom d’un diplômé, sans préciser qu’il s’agissait de l’état civil. » Il qualifie l’ancien responsable de « vieux fatigué à la retraite » et affirme que la préfecture n’a procédé à aucune suspension.
Une révolte grandissante et une demande de dissolution
Face à ces multiples dysfonctionnements et à l’absence de dialogue, la population de Dialakoro exige désormais la dissolution immédiate de la délégation spéciale. Les habitants accusent leur président de ne pas incarner les valeurs de la transition et de ne pas défendre les intérêts de la commune.
Dans ce contexte explosif, les autorités de la transition sont face à un dilemme : maintenir une délégation contestée ou prendre des mesures fortes pour rétablir la confiance des citoyens.
Pendant ce temps, Dialakoro demeure en ébullition, dans l’attente d’une décision qui pourrait sceller l’avenir de sa gouvernance locale.
Affaire à suivre…
Avec la collaboration de Gbaikandjamana