Kankan, 08 Oct (IBC) – La décision portant suspension du préfet de Kankan, le Contrôleur Général de Police, Kandja Mara a suscité des réactions croisées au sein de la classe politique locale, rapporte le correspondant de votre quotidien en ligne infosbruts.com en Haute Guinée.
Quelques jours après sa sortie à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de la Guinée, organisée à Kankan le 2 octobre 2024 dernier, le préfet de la localité, le CGP Kandja Mara a été suspendu par son ministre de tutelle « pour faute lourde ».
Une sanction administrative qui fait suite aux propos irresponsables tenus à l’occasion de la cérémonie d’inauguration d’une effigie du président de la République, le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya au quartier Banankoroda de Kankan.
« Ce monument, le grand monument qui est là, je mets en garde en tant que préfet représentant du pouvoir central, des plaisantins qui vont se permettre de dire qu’il faut mettre de la craie là-dessus. Il faut le dénaturer par des peintures la nuit. Celui que nous allons arrêter en train de faire ça, tu vas comme de la manière que l’autre est parti (Dr Dioubaté), c’est comme ça que tu partiras aussi, que Dieu nous en garde » avait-il déclaré.
C’est pourquoi le lundi 07 octobre 2024, le ministre de l’Administration du Territoire et de la décentralisation, le Général à la retraite Ibrahim Kalil Condé, a suspendu le contrôleur Général de police, Kandia Mara, de son poste de préfet de la commune urbaine de Kankan jusqu’à nouvel ordre.
Une décision de suspension qui a été rendu public à travers un arrêté diffusé dans la grande édition d’information de la télévision nationale, RTG.
Pour le Président de l’Union des Patriotes pour le Développement (UPDG), Amadou secteur Barry, les propos du préfet de Kankan sont condamnables. C’est pourquoi il salue l’option prise par le ministre de tutelle.
« Personnellement, moi-même, je condamne ses propos. Très malheureusement, parce qu’un propos tenu à un moment où les gens se posent des questions par-ci par-là, aggrave la situation. Franchement, nous le condamnons très malheureusement, parce que c’est un préfet qui a, quand même servi. Il a été un préfet qui était devant, derrière et au milieu de la population de Kankan. Mais, le propos qu’il a tenu est très grave, parce que dans son contexte juridique c’est condamnable. Imaginez seulement !! La suspension est là, mais est-ce que ça va s’arrêter là. Mais il faut que les gens ne soient pas pressés. Laissez la justice faire son travail. Nous, les guinéens, il faut qu’on sache qu’on est des frères et sœurs. Le dérapage de langage est là. Mais qu’on doit savoir entre nous la tolérance aussi doit être là. Celui donc qu’on est entrain de défendre est décédé. C’est un de nos frères, la compassion est là, le préfet qui a dérapé de son langage, s’il doit avoir une poursuite judiciaire que nous laissons les magistrats faire son travail pour nous donner la véracité des choses. Mais, la passion n’est pas bonne entre nous les guinéens de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud nous sommes tous dans le même panier. La tolérance doit exister, mais la vérité doit être aussi mise à la disposition de la population (pour que les gens sachent qui a fait quoi » a-t-il déclaré.
Quant à Elhadji SORY SANOH, membre de la coordination régionale du RPG de Kankan pour la Haute Guinée et ancien préfet de N’zérékouré et Kérouané, il dit que les propos tenus du préfet sont une erreur de langage.
« C’est une erreur de langage commise par un administrateur. Cette erreur ne peut plus être corrigée parce que la balle est déjà partie et c’est lancé. Tout le monde a entendu, mais quand-même, il ne faut pas tellement lui tenir rigueur. Il ne faut pas que l’arbre cache la forêt. La cause de la mort survenue de docteur Diabaté est plus punissable que le cas du préfet. Quand-même, je n’ai pas d’appréciation là-dessus. Tout ce que Monsieur le préfet a dit on a tous entendu. Mais, moi entant qu’ancien administrateur qui a été préfet, je me dis toujours ce qu’il a dit est mauvais mais ce n’est pas dans son cœur, mais la suspension est là, nous souhaitons que la sanction s’arrête à la suspension et qu’après le temps réglementaire de la suspension qu’il reprenne ses fonctions de préfet à Kankan ici ou ailleurs » a-t-il indiqué.
Pour terminer, il ajoute que le Procureur de la République Près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kankan est resté trop silencieux.
De Kankan, Abdoulaye Kallo pour infosbruts.com