Guinée, 09 Juin (IBC) – La notion de « retour rapide à l’ordre constitutionnel » occupe une place centrale dans le débat politique guinéen caractérisé par un dialogue de sourds entre acteurs concernés. Mais, tout porte à croire que ceux qui réclament vivement la fin immédiate de la transition seront bientôt confrontés à un gros piège appelé « transition constitutionnelle » croit savoir votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Dans l’arène politique guinéenne, c’est l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG version Cellou Dalein Diallo) qui réclame avec beaucoup de vigueur et de rigueur « le retour rapide à l’ordre constitutionnel » devant mettre fin au règne sans partage du Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya et de son CNRD. Mais, dans ce discours prononcé régulièrement avec éloquence et forces arguments, on a l’impression que cette notion magique qui alimente la chronique actuellement signifie un simple remplacement du chef de la junte militaire par un président démocratiquement élu.
Il est alors important de rappeler que la transition militaire en cours actuellement est matérialisée par la suspension de la constitution qui était en vigueur. Ce qui a mis fin à un ordre constitutionnel établi. Et les nouveaux maîtres du pays ont annoncé la rédaction d’une nouvelle constitution et de l’organisation dans les meilleurs délais d’un référendum constitutionnel. Cela veut dire que c’est l’adoption par voie référendaire du futur texte qui replacera la Guinée dans un nouvel ordre constitutionnel. Même si le pays ne change pas de président.
Pour s’en convaincre, il faut revenir un peu en arrière dans l’histoire de la Guinée. La prise du pouvoir, le 3 avril 1984, par le Comité Militaire du Redressement National (CMRN) avec le Colonel Lansana Conté avait conduit, l’on se rappelle, à la création du Conseil Transitoire du Redressement National (CTRN). L’organe législatif qui a élaboré la Loi Fondamentale de 1990.
Cette première constitution qui a consacré le pluralisme politique en Guinée avait prévu ‘’une transition constitutionnelle de 5 ans’’.
« Non, nous n’attendrons pas 5 ans » avait réagi Alpha Condé dans les colonnes de Jeune Afrique (JA) avec un titre qui barre la Une du périodique africain de Paris, peu avant l’adoption de cette Loi Fondamentale par le peuple de Guinée.
Ce schéma n’est pas à exclure avec le CNRD qui, pour le moment, manœuvre bien et reste maitre du jeu. C’est juste pour alerter et lancer le débat.
Idrissa Sampiring DIALLO
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