Guinée, 24 Août (IBC) – Après avoir suivi les arguments de droits développés devant certains journalistes de la presse locale par le substitut du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé, Marouane Baldé, on est bien en droit de se demander si les magistrats de Guinée sont actuellement en grève générale ou en vacances judiciaires. En tout cas, il y a lieu de relativiser la réussite du mouvement déclenché par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), note votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Malgré le mot d’ordre de grève générale illimitée lancé par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) pour protester contre la suspension de deux magistrats du Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé, le parquet de cette juridiction a repris ses activités avec la présence effective du substitut du procureur Marouane Baldé.
Dans un entretien accordé à certains journalistes de la presse locale, ce mercredi, 23 août 2023, ce magistrat du parquet de Labé a clairement expliqué qu’il ne soutient pas le mouvement de grève déclenché par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG).
« Le Tribunal de Labé a connu des cas de suspension de deux de nos collègues magistrats. Un du siège et un du parquet. La suspension d’un magistrat est une mesure conservatoire, alors le ministre de la justice et des droits de l’homme a ce droit. C’est une mesure qui n’excède pas 30 jours. Je veux parler de l’arrêté de suspension qui n’a pas fait plus de 10 jours » a-t-il indiqué avant de préciser que l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) s’est précipitée.
« Le magistrat en suspension doit aussi savoir que ce qu’il faut faire puisque le conseil supérieur de la magistrature est là pour examiner l’acte. Parallèlement, il peut saisir les juridictions qui ont la compétence de statuer sur les actes administratifs du pouvoir hiérarchique. L’association des magistrats de Guinée exige la levée de cette suspension sous menace de fermeture des juridictions. En tant que magistrat procédurier, ce n’est pas la procédure. Personnellement, cette mesure de l’AMG est prématurée et je ne crois pas si c’est opportun pendant ce mois d’août, généralement, les juridictions sont fermés. Ce n’est pas aussi dans la presse ou sur la toile qu’on conteste la légalité d’un acte. Il fallait attendre, suivre la procédure et que le conseil supérieur de la magistrature se prononce. Cela ne donne pas une bonne image à la justice guinéenne. Ici à Labé, la suspension a un impact; mais, dans les autres juridictions, l’impact n’est pas à signaler. En tout cas, la machine du parquet de Labé est opérationnelle et les actes que nous nous délivrons sont à la disposition de la population » a-t-il conclu.
Cette sortie médiatique du procureur par intérim, Marouane Baldé, nous donne un réveille brutal pour avoir annoncé la semaine dernière que le mot d’ordre de grève de l’AMG est totalement suivi au Tribunal de Première Instance (TPI). Ses arguments de droit suscitent aussi en nous des interrogations sur les chances de réussite de cette initiative de l’AMG. Quand on sait qu’il est l’un des plus proches collaborateurs des magistrats suspendus.
En tout cas nous réalisons maintenant que le mouvement de grève des magistrats de Guinée a été lancé en pleine période de vacances judiciaires. C’est comme si le syndicat de l’éducation déclenchait une grève générale en cette période des grandes vacances judiciaires.
Idrissa Sampiring DIALLO
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