Labé, 14 Juillet (IBC) – Le siège de l’ONG Solidarité Suisse-Guinée à Tata I, un quartier relevant de la commune urbaine de Labé a servi de cadre, mercredi, 12 juillet 2023, à une cérémonie d’intronisation de trois monitrices de capoeira par la remise officielle des premières ceintures et des certificats de cet art martial afro-brésilien, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
L’évènement était présidé par le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Labé, Lanciné Sangaré entouré pour la circonstance de Diallo Alpha Yaya, conseiller communal, représentant le maire de la commune urbaine, en mission.
Trois communications ont marqué le cérémonial d’ouverture de la rencontre. D’abord, celle de la Suissesse Professora Alegria (en civil : Marlen Gysel) qui a commencé, en 2021, à enseigner cet art aux jeunes filles apprenties en couture du centre d’apprentissage aux métiers de l’ONG Solidarité Suisse-Guinée à Tata I.
Elle est largement revenue sur la présentation de cet art martial afro-brésilien.
« Depuis juillet 2021, les jeunes filles apprenties en couture s’entraînent régulièrement à cet art martial qui vient du Brésil. Les esclaves africains emportés dans ce pays l’y ont développée pour se libérer, tout en cachant la vraie intention derrière ces mouvements qui rappellent plutôt la danse ou imitent les mouvements des animaux. C’est une sorte de combat avec des attaques et des esquives, mais aussi des éléments acrobatiques et d’expression corporelle. Le tout est souligné, guidé et animé par la musique très typique venant de trois instruments principaux (le berimbau, l’atabaque – une sorte de tamtam et le pandeiro – le tambourin). »
C’est donc une excellente occupation pour ces jeunes filles qui y apprennent à se défendre, à se mouvementer dans tous les sens, à collaborer avec leurs camarades et à se sentir fortes en groupe, tout en chantant à tue-tête, heureuse de pratiquer cet art.
Ainsi, en quittant la Guinée pour rejoindre son pays, Professora Alegria a choisi trois débutantes motivées, douées et responsables pour animer les entrainements à son absence.
Durant cette longue période de deux ans sans elle, Nakany, Hélène et Koulako ont donné ces cours comme elles pouvaient, guidées par quelques vidéos et conseils à distance depuis la Suisse.
Maintenant, Professora Alegria est revenue durant presque deux semaines, accompagnée par sa Mestra Claudinha, spécialiste et professionnelle de cet art, venue du Brésil pour contribuer à développer la capoeira dans cette institution. Les deux femmes ont donné des stages tous les jours. Le premier stage pour les environs 35 débutantes et un autre pour les 25 avancés, des cours privés pour les trois monitrices, ainsi que des animations de capoeira, de sport et de coloriage pour les enfants du quartier.
Ces petits entre 3 et 13 ans étaient stimulés à plusieurs niveaux, sur plusieurs jours. Ils ont fait des expériences précieuses qui leur seront bénéfiques à leur retour à l’école et dans leur vie sociale.
A chaque cours, ils montraient beaucoup d’intérêt et d’attention, pendant trois heures de temps, sans interruption ni besoin de faire de la discipline.
Une magnifique ambiance régnait pendant tout le séjour des deux enseignantes, les jeunes filles toutes motivées à apprendre un maximum pendant ce temps, et les enseignantes extrêmement heureuses de vivre ces moments intenses avec leurs élèves qui chantent incroyablement bien et apprennent très vite.
Quel retour triomphant de la capoeira en Afrique, issue d’une histoire d’esclavage si sombre et douloureuse, mais apportant beaucoup de bonheur et de joie à nos jours !
Le baptême de ces monitrices a été marqué par la présentation de capoeira musicale et théâtrale dans un spectacle riche en couleurs suivie de la remise de la première ceinture et des certificats du capoeira aux trois monitrices bénéficiaires. Le tout clôturé par une partie de la Samba de roda.
Visiblement satisfaite de la mobilisation, la présidente de l’ONG Solidarité Suisse-Guinée, Adjidjatou Barry BAUD a remercié les autorités préfectorales et communales présentes pour le soutien et l’accompagnement.
Rappelons, à travers son centre d’apprentissage aux métiers, l’ONG Solidarité Suisse-Guinée réhabilite et assure l’insertion sociale de centaines de jeunes filles qui vivaient dans la précarité ou qui ont été victimes de violences conjugales. Notamment, elle réalise des activités sur le terrain pour promouvoir la lutte contre les violences sur les personnes vulnérables et leur protection, notamment des femmes et des filles à travers des séances de communication sociale et de sensibilisation dans divers domaines de la planification familiale, de l’éducation sexuelle, des violences sexuelles basées sur le genre, les mariages précoces et les grossesses non désirées.
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités et sa vision d’améliorer la lutte contre les violences sexuelles en Guinée, un programme d’orientation, de protection, de réintégration et sur le moyen terme, d’autonomisation des survivants (es) des violences sexuelles/basées sur le genre, la capoeira a été introduite au centre d’apprentissage aux métiers Solidarité Suisse Guinée à TATA.
Sans oublier que cette ONG a mis en place des Fermes Agroécologiques Didactique pour la Sécurité Alimentaire en Guinée (FAD /SAG) avec un financement de la Fondation Antenna.
L’objectif est de mettre en place des fermes agroécologiques dans chacune des régions géo climatiques de la Guinée (Moyenne Guinée, Basse Guinée, Haute Guinée et Guinée Forestière). Ces fermes modèles établies dans chacune des quatre (4) régions naturelles guinéennes serviront d’exemples.
Prenant la parole au nom des autorités locales, le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Labé, Lanciné Sangaré a félicité et encouragé les apprenantes à redoubler d’efforts pour réussir dans les différentes activités de leur centre d’apprentissage aux métiers, en mettant un accent particulier sur la régularité et la ponctualité dans l’apprentissage de la capoeira.
Il est à préciser que les résultats des enfants obtenus lors de l’atelier de desseins ont été présentés aussi aux participants.
Idrissa Sampiring DIALLO pour infosbruts.com
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