Guinée, 05 Mars (IBC) – Depuis le 5 septembre 2021, les nouvelles autorités se sont engagées sur ce qu’ils appellent la refondation de l’Etat et la rectification institutionnelle. C’est dans ce cadre que le Colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement ont trouvé un accord avec la CEDEAO sur dix activités principales. Et parmi elles le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-4) figure en la première place. Cette activité est nécessaire pour bien planifier le développement avec le soutien des partenaires techniques et financiers. Pour en savoir d’avantage, notre reporter a tendu son micro à Madame la ministre du plan et de la coopération internationale, Pola Rose Pricemou. Dans cet entretien qu’elle a accordé en exclusivité à votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinéen, elle revient sur ses priorités, les défis nombreux à relever dans son département mais aussi le niveau d’avancement du processus du RGPH-4.
Infosbruts.com : Après votre prise de fonction a la tête du ministère du plan et de la coopération internationale, quelles ont été vos priorités ?
Pola Rose Pricemou : Je vous remercie. La première priorité a été sans doute avoir une organisation fonctionnelle. Vous savez, je commence avec un département nouveau constitue dans l’architecture gouvernementale. Donc il fallait d’abord mettre en place des équipes, une organisation du travail. Mais aussi identifier le personnel puisque avant il y eu fusion entre département notamment au niveau des affaires étrangères pour la coopération internationale et le volet planification qui était loge au ministère de l’économie et des finances.
Le premier défi était d’identifier le personnel afin de bâtir le cadre organisationnel ensuite avoir un cadre de travail adéquat en ce sens que nos locaux méritaient beaucoup de travaux. Par la clairvoyance de M. Le Président de la transition, chef de l’état, le colonel Mamadi Doumbouya, mais aussi à travers la bonne conduite de l’action gouvernementale par M. le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, nous avons pu être doter d’un immeuble flambant neuf construit pour abriter le ministère du plan où une bonne partie de l’équipe est logée même si d’autres services sont encore ailleurs. L’autre défi c’est que je tenais à avoir des attributions adéquates pour permettre d’atteindre des objectifs qu’il faut. Nous avons été soutenus par l’ensemble du gouvernement pour cela et nous avons eu un nouveau décret portant cadre et organisation du ministère. Aussi nous avons eu une lettre de mission qui stipule clairement ce qu’on attend de nous. Entre autre vulgariser le programme de référence intérimaire (PRI). Celui-ci est le cadre d’intervention unique qui s’aligne sur tout ce qui est rectification institutionnelle et la refondation de l’état, a l’amélioration des conditions de vie des populations.
Maintenant il faut vulgariser le PRI auprès de tous les citoyens afin qu’ils puissent accompagner le processus. L’idée étant de parvenir a un taux de croissance forte et inclusive soutenu par des institutions solides et stables. Sans oublier que nous voulons à travers cet outil favoriser l’augmentation du taux de participation aux élections aux alentours de 72%.
Vous savez celui qui veut bien planifier doit avoir nécessairement les bons chiffres en terme de statistiques. Et surtout savoir mesurer l’impact des actions sur nos concitoyens. C’est dans ce cadre que son excellence, m. Le président de la transition a mis à la première ligne des dix points du chronogramme, le RGPH-4.
Justement, le RGPH-4 dure plus longtemps que les 24 mois de la transition, qu’en dites-vous ?
Oui, mais le dénombrement se fera sans oublier que le montant nécessaire au financement de l’opération sera mobilisé. Et d’ailleurs l’Etat s’est engagé à payer 60% du montant et le reste du travail se fera après la transition. En prenant les rênes du MPCI, je me suis engagé à travailler pour que le RGPH-4 soit un succès qui reste dans l’histoire de notre pays. Nous voulons aussi conduire cette opération avec les outils numériques. Que ça soit la gestion du personnel, la gestion des équipements ou encore la cartographie ou le dénombrement que tout se fasse en temps réel. Nous comptons aussi faire une bonne campagne de sensibilisation pour une adhésion massive au processus. Puisque le RGPH-4 concerne tout le monde quelques soit notre bord politique, notre appartenance religieuse ou régionale. Cette action n’est pas un instrument politique au contraire c’est un instrument de développement. Nous avons effectué des voyages d’études un peu partout afin de mieux tirer les leçons et éviter les erreurs.
L’autre priorité c’est aussi la qualification du personnel. Dans ce cas nous avons lancé un vaste programme de renforcement des capacités des bureaux de stratégies et de développement (BSD). Ceux-ci sont des entités extrêmement important dans tous les ministères. Nous voulons qu’ils soient bien formés et qu’ils soient dotés d’outils nous permettant de suivre les politiques publiques.
Enfin, nous voulons faire les schémas régionaux de développement dans toutes les localités. Que l’on sache par exemple arriver à Mamou, à N’Zérékoré ou à Kankan voici les besoins prioritaires.
Concernant le financement du RGPH-4, le gap des 40 % sera financé par les partenaires qui se sont engagé à nous appuyer malgré le contexte particulier. C’est pour cela que nous prenons toutes les dispositions pour organiser une table ronde pour le financement de ce gap. A ne pas oublier aussi que les partenaires au développement son nombreux en Guinée et ont toujours accompagné notre pays. Mais où va l’aide ? Et comment ça fonctionne ?
D’où la nécessité de coordonner l’aide au développement et nous nous sommes réjouis de savoir que tous les partenaires n’attendaient que cela. Ils veulent avoir une harmonie au niveau de leur intervention. Que l’on sache si x a offert un sceau d’eau à tel région que y ne revienne pas donner le même sceau d’eau dans la même région. Alors qu’on a d’autres besoins dans la même région. Si vous donnez des tables-bancs aujourd’hui ici ne revenez pas donner encore des tables-bancs alors qu’on a besoin de cahiers. Nos partenaires ont compris, ils sont d’accord on va mettre en place ce cadre de concertation entre nos partenaires et l’Etat. Nous avoir aussi une plate-forme de suivi numérique digital qui permettra à l’Etat et aux partenaires de suivre l’aide en temps réel.
Le chantier reste immense ne serais-ce que dans le volet planification et suivi-évaluation mais nous sommes à pied d’œuvre pour que tout cela soit une réussite.
Quel est le niveau d’évolution du processus du RGPH-4 ?
Nous avons avancé énormément dans ce processus et nous avons même organisé un point de presse à cet effet. La phase préparatoire est terminée, nous passons des contrats pour les équipements présentement. Après nous allons lancer la phase de recrutement jusqu’à 20 mille agents recenseurs à travers tout le pays. Pour cela il y aura un site web à travers lequel les candidats pourront postuler en toute transparence. Tous les acteurs à tous les niveaux seront impliqués, les gouverneurs, les préfets, les maires. Nous avons fait une bonne partie des actions pour la cartographie, les textes sont préparés et les comités mis en place. La semaine prochaine nous organisons la table-ronde des utilisateurs du RGPH-4 pour convenir des pistes de recensement. C’est-à-dire quelles seront les données à utiliser.
Interview réalisée par Alhassane Barry pour infosbruts.com