Labé, 09 Févr (IBC) – Poursuivis avec 3 autres citoyens dans l’affaire de la démolition du domicile privé de leur voleur de bétail, Mamadou Saïdou Diallo dit Saïdou Wendouwel, le maire de la commune rurale de Dionfo, relevant de la préfecture de Labé et ses coaccusés risquent gros s’ils sont reconnus coupables et convaincus de faits qui leurs sont reprochés.
Selon des informations confiées à votre quotidien en ligne infosbruts.com, le maire de la commune rurale de Dionfo, Elhadj Boubacar Baldé et trois autres citoyens sont attendus devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé devant siéger en audience criminelle le lundi, 13 février 2023, prochain. Ils sont poursuivis par le Ministère Public, suite à une plainte régulière déposée par Mamadou Saïdou Diallo, connu sous le sobriquet de « Saïdou Wendouwel, voleur de bétail ».
Les chefs d’accusations tournent autour de la démolition, destruction et incendie du domicile privé du plaignant dans lequel des citoyens en colère ont retrouvé près de 40 têtes de bœufs volés aux préjudices de certains éleveurs de Dionfo et Noussy.
Ces violences ont été enregistrées suite à l’arrestation, par le commissariat central de police de Labé, de Saïdou Wendouwel Diallo et son Mamadou Aliou Diallo pour vol de bétail.
Dans ses déclarations, le plaignant a déclaré que son petit qui a été le premier à tomber dans les filets des éleveurs a été conduit au domicile du maire de la commune rurale de Dionfo, Elhadj Boubacar Baldé, où il a été ligoté et séquestré.
« Ils ont pris tout ce qu’ils ont vu dans la concession : bœufs, moutons, chèvres et autres. Après, ils ont le mis le feu dans la concession. Je fais confiance en la justice. Je demande que la justice me départage avec la population » a-t-il insisté.
Les mis en cause dont le maire de la commune rurale de Dionfo, Elhadj Boubacar Baldé rejettent en bloc les faits à eux reprochés.
« C’est le préfet de Labé d’alors, Elhadj Safioulahi Bah qui m’a appelé pour me demander d’aller avec le sous-préfet de Dionfo aider nos citoyens à récupérer leurs bœufs retrouvés chez Saïdou Wendouwel. Il nous a demandé de veiller à ce que les Dionfo n’accusent pas. C’est ce que nous avons fait. Nous avons constaté que tous les animaux récupérés par nos citoyens ont leurs cartes conformes aux tatouages sur les oreilles. Nous sommes rentrés immédiatement. Je ne ressemble pas à quelqu’un qui détruit la maison d’autrui. Même si ce n’est pas la maison de Saïdou Wendouwel » a indiqué le maire de Dionfo, Elhadj Boubacar Baldé.
Par la suite, il n’arrive pas à trouver une explication au fait que l’Arrêt de la Cour d’Appel de Conakry relatif à la condamnation de Saïdou Wendouwel Diallo à 3 ans de prison ferme et au payement de 80 millions de francs guinéens au titre de dommages et intérêts aux victimes de vol de bétail.
« Il est rentré à Labé sans avoir fini de purger sa peine à la maison centrale de Conakry. En plus, les magistrats concernés n’ont pas cherché à faire appliquer la décision relative aux dommages et intérêts qu’il doit nous verser. On ne peut pas organiser un autre procès autour de cette affaire sans avoir fait appliquer la décision de la Cour d’Appel de Conakry » a ajouté le maire de Dionfo.
Par contre, Saïdou Wendouwel Diallo rétorque que le maire de Dionfo n’a pas raison.
« Moi, j’ai été condamné à 3 ans de prison dont 2 ans assortis de sursis. J’avais déjà passé près d’un an de détention à la maison centrale de Labé avant d’être transféré à Conakry pour les besoins du procès en appel » déclare le célèbre Mamadou Saïdou Diallo déclaré persona non grata dans son village natal à Wendouwel.
En attendant, un examen des dispositions du code pénal guinéen permet de constater que le maire de Dionfo et ses coaccusés risquent gros en matière de répression s’ils sont reconnus coupables des faits qui leurs sont reprochés. Pour en avoir le cœur net, votre quotidien en ligne infosbruts.com vous invite à lire attentivement les lignes ci-dessous extraites du nouveau code pénal guinéen.
CHAPITRE III : DES DESTRUCTIONS, DÉGRADATIONS ET DOMMAGES
SECTION I : DE L’INCENDIE VOLONTAIRE
Article 510 : Quiconque a volontairement mis le feu à des édifices, navires, bateaux, magasins, chantiers quand ils sont habités et servent à l’habitation, et généralement aux lieux habités ou servant à l’habitation, qu’ils appartiennent ou non à l’auteur du crime, est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Est puni de la même peine quiconque a volontairement mis le feu soit à des voitures ou wagons contenant des personnes, soit à des voitures ou wagons ne contenant pas de personnes mais faisant partie d’un convoi qui en contient.
Quiconque a volontairement mis le feu à des édifices, navires, bateaux, magasins, chantiers lorsqu’ils ne sont ni habités ni servant à l’habitation ou à des forêts, bois, taillis ou récoltes sur pied lorsque ces objets ne lui appartiennent pas, est puni de la peine de la réclusion criminelle à temps de 10 à 20 ans.
Article 511 : Celui qui, en mettant ou en faisant mettre le feu à l’un des objets énumérés à l’article précédent et à lui-même appartenant, a volontairement causé un préjudice direct et matériel à autrui, est puni de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans.
Est puni de la même peine celui qui a mis le feu sur l’ordre du propriétaire. Quiconque a volontairement mis ou tenté de mettre le feu soit à des baraques ou paillotes lorsqu’elles ne sont pas habitées ni servant à l’habitation, soit à des pailles ou récoltes en tas ou en meules, soit à des bois disposés en tas ou en stères, soit à des voitures ou wagons chargés ou non de marchandises ou autres objets mobiliers ne faisant point partie d’un convoi contenant des personnes, si ces objets ne lui appartiennent pas, est puni de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans. Celui qui, en mettant ou en faisant mettre le feu à l’un des objets énumérés dans l’alinéa précédent et à lui-même appartenant, aura volontairement causé un préjudice quelconque à autrui, est puni d’un emprisonnement de 2 à 5 ans. Est puni de la même peine celui qui aura mis le feu sur l’ordre du propriétaire.
Celui qui aura communiqué l’incendie à l’un des objets énumérés dans les précédents alinéas en mettant volontairement le feu à des objets quelconques appartenant soit à lui, soit à autrui et placés de manière à communiquer ledit incendie, est puni de la même peine que s’il avait mis le feu à l’un desdits objets. Dans tous les cas, si l’incendie a occasionné la mort d’une ou plusieurs personnes se trouvant dans les lieux incendiés au moment où il a éclaté, la peine est la réclusion criminelle à perpétuité.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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