Labé, 16 Déc (IBC) – Mamadou Yaya Diallo, le Guide de Suudu darja production vient de sortir son premier livre de pésie-slam intitulé « Tradicriture » édité chez « Les plum’insirées » située à Camayenne, dans la commune de Dixinn, relevant de la zone spéciale de Conakry, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
La cérémonie de présentation du livre a été organisée à Labé, à l’occasion de l’ouverture officielle du centre culturel « Ka Werdè » installé dans la concession de feu Tibou Tounkara, ancien ministre guinéen de la culture, sous la première République.
Dans la préface, Elhadj Ousmane Paraya Baldé, un des pionniers de la promotion de l’écriture et de la lecture de nos langues nationales note que ce bouquin Tradicriture est un peu une causette.
« Sous l’arbre à palabre, la tradition, l’auteur enseigne des lettres orales, du slam mixé à la poésie, de la profondeur des vers accrochés à des rimes excitantes. Il suffit de tendre l’oreille, lire pour écouter la tradition parler. Lire pour laisser la tradition s’enraciner. L’artiste se prend pour un guide. Son bâton, c’est la culture. Il essaie donc de dissuader le peuple de s’en prémunir comme arme pour combattre l’ignorance. Il alerte sur les dangers de l’inculture. Ces vers sont par endroit tels des cantiques, et quelques fois comme des maximes qui enseignent la morale. Son prologue en dit long sur son attachement à Dieu, ainsi qu’à son amour pour la poésie pastorale » explique-t-il.
Quand le Guide écrit, on sent le Poular dans chaque vers : « ces strophes son vachement biberonnés de la culture Peule qu’il essaie d’ouvrir au monde. Il veut montrer à quel point sa culture, si on s’y tourne vers, rassure, enseigne et remet sur le chemin de la gloire. Puisque nous savons que sans « culture », nous ne sommes pas si différents des animaux. L’espèce humaine vit, survit grâce à ce qu’elle est en vrai. Et ce que nous sommes est souvent définit par ce qu’a été nos ancêtres. C’est bien d’écrire la poésie comme Hugo, c’est même auguste ou de faire comme Baudelaire. Mais que gagne-t-on en faisant comme les autres ? Où se trouve donc dans ce cas l’authenticité ? Pourquoi ne pas faire comme l’auteur de Oogirde Malal, ce poète de Dalaba qui a démystifié l’enseignement de la religion, je dirais même celui qui a poularisé l’Islam pour une meilleure compréhension » a-t-il ajouté.
Selon le doyen Elhadj Ousmane Paraya Baldé, le Guide souhaite donc être de la trempe des anciens, ainsi pour enseigner la bonne conduite et corriger la trajectoire loin des racines suivies par les jeunes d’aujourd’hui, à travers sa poésie parlante. Il met l’accent sur l’importance de la langue, vu que c’est l’un des éléments les plus importants de la culture. Quand il dit « Ta langue guère ne délaisse ». Voilà sur quel thème notre auteur ouvre ce livre. Il l’ouvre sur le Pulaku, qui est aujourd’hui est presque vide de toute sa substance, qui aujourd’hui est moins valorisé. C’est donc, peut-on dire, un recueil écrit en français mais pensé en Poular. C’est une partie de lui qu’il nous livre. C’est sa langue, sa beauté, sa richesse qu’il nous vend. C’est Bantounka, quartier qui l’a vu grandir qu’il vend, c’est sa verdure qui n’existe plus qui le désole. C’est cette nostalgie qu’il pleure. Nostalgie de plus voir ces espaces verts, de ne plus voir ces cours d’eau…» insiste le doyen Elhadj Ousmane Baldé.
On peut dire que ce livre est dans un dualisme : entre Poular et ouverture vers le monde.
« Entre le Peul qu’il est et les gens avec lesquels il vit. Le Manding et son histoire qu’il nous chante, le Fouta et son passé qu’il clame. Vous trouverez dans ce livre un régal. Puisque ce qui est bien n’a pas besoin souvent d’être compliqué ou trop long. Il suffit de peu de vers pour apprécier. Il suffit de peu pour longuement enseigner. Ce qui est important dans une écriture, ce n’est pas le nombre de pages qu’on lit, c’est là où l’auteur nous envoie. Ici, il nous envoie visiter notre histoire pour alerter sur notre présent bancal. Il nous renvoie vers une interne inspection pour nous montrer ce qui n’a pas marché. Il sonne sur le gong, il est le porteur de l’alerte. Il voit le danger venir à grand pas. Il voit le déracinement gagner un grand terrain et cela l’offusque, cela l’énerve, il veut que les choses s’améliorent. Enfin, il veut que le présent s’appuie sur le passé pour que demain soit plus radieux. Il est comme ce pont entre modernité et tradition. Je le comprends. Plus loin, il se laisse mener par sa plume, il parle de ses ressentis, de ce qui, au fond de lui est enfouit. Le poète partage ses joies et peines. Alors, lis lecteurs ! Lis, car la condition de ton esprit en dépend. Nourris-le avant qu’il ne crève d’inculture » a conclu Elhadj Ousmane Baldé.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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