Guinée, 30 avril (IBC) – Dans une déclaration ferme tenue à Kankan, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’État, Mory Condé, a mis en lumière les enjeux cruciaux du recensement général en cours, en rappelant les conséquences désastreuses d’un système sanitaire mal organisé comme ce fut le cas durant la crise d’Ebola.

Selon lui, l’absence de données fiables avait contribué à la propagation rapide de la maladie.
« Au temps d’Ebola, la Guinée a enregistré beaucoup de morts parce que les médecins pensaient avoir à faire à des simples cas de diarrhée. Aucun document ne permettait de faire le lien entre les patients et les véritables causes de leur hospitalisation », a-t-il expliqué.
Ce n’est que lorsque la situation a empiré que des mesures ont été prises pour identifier clairement les cas.
Dans ce contexte, le ministre insiste sur l’importance de l’identification individuelle à travers le recensement : « s’il y a des numéros personnels, il sera très facile de détecter ces genres de situations », a-t-il souligné.

Mory Condé a également alerté sur les conséquences de la non-participation au recensement, notamment en ce qui concerne l’enterrement des défunts. Il a averti que toute personne non recensée pourrait se voir refuser l’inhumation dans les cimetières publics.
« Si ce recensement finit sans que vous ne vous recensiez, je jure que vous n’allez pas enterrez vos corps dans les cimetières. Peut-être que vous allez les enterrer chez vous. »

Il a rappelé que la loi guinéenne exige désormais un certificat de décès délivré par un médecin pour toute inhumation. Ce document doit être transmis à la mairie, puis présenté au gardien du cimetière. Tout gardien qui enfreindra cette règle, tout comme tout imam qui acceptera de prier sur un corps sans connaître la cause du décès, s’exposera à des poursuites judiciaires.

Par ces mesures strictes, le gouvernement entend instaurer un système de gestion plus rigoureux des décès et des lieux d’inhumation, afin de prévenir d’éventuelles crises sanitaires et d’assurer un meilleur suivi administratif de la population.
Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com