Conakry, 25 avril (IBC) – Face à la présidente Hadja Fatou Bangoura, à la Cour d’appel de Conakry, Aliou Bah, président du MoDeL (Mouvement Démocratique Libéral), a livré un plaidoyer poignant. Incarcéré à la Maison centrale de Conakry, l’opposant politique se dit victime d’une machination politique déguisée en poursuite judiciaire et plaide pour sa libération immédiate.

« L’opinion peut attester que je n’ai commis aucune infraction. Chaque minute qui passe depuis que je suis à la Maison centrale, je me demande quelle infraction j’ai commise pour me retrouver là-bas », a lancé Aliou Bah, d’une voix ferme, lors de son intervention devant la juridiction d’appel. « Mais je suis libre dans la tête puisque ma conscience ne me reproche de rien », a-t-il poursuivi, dénonçant une détention injustifiée qu’il qualifie de « persécution politique déguisée en procédure judiciaire. »
L’opposant dit rester convaincu que la justice finira par reconnaître son innocence et lui permettra de recouvrer sa liberté. « Je suis convaincu que vous me rendrez ma liberté. Je veux recouvrer ma liberté, je veux retrouver ma famille, je veux retrouver mon pays pour continuer à le servir comme je l’ai toujours fait », a-t-il insisté, s’adressant directement à la présidente de la Cour.
Aliou Bah a été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour offense et diffamation à l’encontre du chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, par le biais d’un système informatique , une décision aussitôt contestée par ses avocats et le parquet, qui ont interjeté appel. Fait notable : le parquet général a requis en appel une peine plus lourde, soit cinq ans de prison ferme, tandis que la défense a, de son côté, plaidé la relaxe pure et simple, soulignant l’absence d’éléments constitutifs de l’infraction.
L’affaire suscite un intérêt grandissant, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Des organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs formations politiques dénoncent ce qu’elles considèrent comme une instrumentalisation de la justice dans le but de réduire au silence les voix dissidentes.
Pour rappel, Aliou Bah a été arrêté dans des circonstances jugées arbitraires par ses partisans, après des prises de position publiques critiques à l’égard du pouvoir en place. Son arrestation avait immédiatement provoqué un tollé dans l’opinion et renforcé les inquiétudes autour du recul des libertés fondamentales en Guinée.
En attendant le verdict de la Cour d’appel, l’avenir du jeune leader reste suspendu à la décision des juges, dans un climat politique marqué par de fortes tensions et une polarisation croissante.
Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com