Kaloum, 26 mars (IBC) – Le procès en appel d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), s’est ouvert ce mercredi à la cour d’appel de Conakry sous haute surveillance. L’opposant politique est poursuivi pour offense et diffamation à l’encontre du chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, par le biais d’un système informatique.
Dès l’entame des débats, l’un de ses avocats, Me Antoine Pépé Lama, a soulevé une question essentielle : la constitution du président de la République en tant que partie civile dans cette affaire. “Avant d’aborder les moyens d’appel, nous voudrions savoir si le chef de l’État est constitué partie civile dans cette affaire. Comme ce fut le cas à la première audience en instance, le chef de l’État ne s’est pas constitué partie civile. Il n’a jamais constitué un avocat”, a-t-il martelé devant la cour.
Une procédure pénale controversée
Me Antoine Pépé Lama a remis en cause la position du parquet, estimant que celui-ci semblait vouloir associer le président de la République à cette procédure, alors que ce dernier n’a engagé aucune action en justice en son nom propre. “Je ne comprends pas pourquoi le parquet se donne toujours le plaisir de mentionner le nom du chef de l’État comme partie civile dans ce dossier. Nous sommes en matière pénale. La procédure est claire et encadrée par la loi”, a-t-il ajouté, dénonçant une tentative d’intimidation.
La réponse du parquet
En réponse, le procureur général, Fallou Doumbouya, a tenu à clarifier la situation. Il a confirmé que le président de la République ne s’était pas constitué partie civile, mais a affirmé que cela n’empêchait en rien le parquet d’engager des poursuites. “La constitution de partie civile est une prérogative exclusive de la victime. Mais en ce qui concerne l’action publique, c’est une autre question. Nous irons jusqu’au bout”, a-t-il déclaré fermement.
Il a précisé que l’objectif d’une constitution de partie civile est d’obtenir réparation d’un préjudice, ce qui n’a pas été demandé dans cette affaire. “Dans le dispositif du jugement, le juge n’a nullement fait état de la constitution de partie civile ni de la réparation. Cela ne nous empêche pas d’engager des poursuites pénales contre l’agent pénal”, a conclu le procureur général.
Un procès à suivre de près
Ce procès en appel, marqué par des tensions entre la défense et le parquet, s’annonce déterminant pour Aliou Bah. L’opposant politique, condamné en première instance, espère voir sa condamnation annulée ou révisée. De son côté, le parquet semble décidé à poursuivre l’affaire jusqu’au bout, malgré l’absence de constitution de partie civile par le président de la République.
Reste à savoir quelle sera la décision de la cour d’appel dans les jours à venir. Affaire à suivre.
Idrissa Sampiring Diallo
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