Kaloum, 26 mars (IBC) – Le procès en appel d’Aliou Bah s’est ouvert devant la Cour d’Appel de Conakry, offrant à ses avocats l’opportunité de contester la condamnation prononcée en première instance.
Prenant la parole en premier, la défense, représentée par Me Pépé Antoine Lamah et son collectif, a articulé sa plaidoirie autour de trois axes majeurs.
1. Une procédure entachée d’irrégularités
Les avocats ont d’abord mis en avant la nullité de la procédure, dénonçant de graves atteintes aux droits de la défense. Selon Me Lamah, l’arrestation d’Aliou Bah a été effectuée en violation des règles légales et s’est accompagnée d’une détention dans des conditions inhumaines. De surcroît, ses droits ne lui ont pas été notifiés immédiatement lors de son interpellation, une infraction manifeste aux principes fondamentaux du droit.
2. Une condamnation dénuée de fondement juridique
La défense conteste également la légitimité des charges retenues contre Aliou Bah, notamment pour offense et diffamation à l’égard du chef de l’État. Les avocats soulignent qu’aucune plainte préalable n’a été déposée et qu’à aucun moment leur client n’a mentionné le nom du président dans ses déclarations, se référant uniquement aux « dirigeants » de manière générale.
Par ailleurs, ils rappellent que leur client n’a jamais eu affaire à la justice auparavant, un élément qui aurait dû être pris en compte par le juge de première instance.
Me Lamah a également dénoncé l’utilisation de textes issus de la Constitution de 2010 pour justifier la condamnation, alors que celle-ci a été abrogée bien avant le 5 septembre 2021. Il a aussi souligné l’absence d’éléments matériels et intentionnels, affirmant que les propos d’Aliou Bah ne contenaient aucune insulte dirigée spécifiquement contre le chef de l’État.
3. Une violation des engagements internationaux
Enfin, les avocats ont invoqué la non-conformité du verdict de première instance avec les engagements internationaux de la Guinée. Ils ont rappelé une jurisprudence pertinente pour démontrer que les droits de leur client ont été bafoués et ont demandé à la Cour d’Appel d’annuler purement et simplement le jugement initial, en prononçant la relaxe d’Aliou Bah.
À travers cette ligne de défense rigoureuse, le collectif espère faire reconnaître les irrégularités qui ont marqué la procédure et obtenir la libération de leur client.
Idrissa Sampiring Diallo
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