Badiar, Guinée, 22 Mars (IBC) – La Brigade nationale de lutte contre la criminalité sur la faune et la flore a mené, du 07 au 15 mars 2025, une vaste opération au cœur du Parc National du Badiar. Mobilisant son unité centrale venue de Conakry ainsi que ses unités déconcentrées, cette mission a permis d’identifier et de sanctionner plusieurs infractions liées à l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Dès le premier jour, trois individus ont été arrêtés à Dakafodé, au nord du parc, en possession d’une moto et d’équipements servant à la récolte du vin de rônier, une activité strictement interdite. Le lendemain, cinq autres personnes ont été interpellées, avec en leur possession trois motos, dix bidons de 20 litres de vin de rônier, ainsi que du matériel dédié à cette récolte illégale. Le rônier, une espèce intégralement protégée par le code forestier guinéen, fait l’objet d’une exploitation clandestine croissante dans la région.
Dans la préfecture de Gaoual, les 11, 12 et 13 mars, les patrouilles ont poursuivi leur mission, interceptant un transporteur de vin de rônier ainsi qu’une vendeuse de viande de brousse en grande quantité. Un autre individu a été arrêté pour possession de viande de brousse provenant d’espèces partiellement protégées.
Une réponse judiciaire attendue
Au total, 10 suspects ont été appréhendés dans les préfectures de Koundara et Gaoual. Selon le code forestier guinéen, ces infractions exposent les prévenus à des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 50 000 000 FG pour exploitation illégale de produits forestiers non ligneux et déboisement non autorisé. Quant aux contrevenants impliqués dans le commerce illégal de viande de brousse, ils encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Le procès de ces suspects est prévu pour la semaine du 24 mars 2025, une étape cruciale dans l’application des lois environnementales en Guinée.
Un engagement ferme des autorités
Cette opération illustre la persistance de la criminalité environnementale dans la région, malgré les mesures de protection en place. Toutefois, elle témoigne également de la volonté des autorités guinéennes de renforcer la lutte contre ces pratiques destructrices.
Le Parc National du Badiar, écosystème fragile et refuge d’une biodiversité exceptionnelle, demeure menacé par l’exploitation illégale. La Direction Générale des Conservateurs de la Nature (DGCN), sous l’égide du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), poursuit ses efforts, en collaboration avec ses partenaires, pour préserver cette richesse naturelle.
L’application stricte de la loi sera déterminante pour dissuader les activités criminelles et assurer un avenir durable à la faune et à la flore guinéennes.