Kindia, 24 Août (IBC) – Quarante participants (dont 9 femmes) issus d’organisations de défense des droits de l’homme, d’associations de presse, du monde académique, ainsi que des blogueurs, actifs sur l’ensemble du territoire national, se sont réunis à Kindia pour un atelier d’échanges de quatre jours. Cette retraite qui s’est déroulée du 20 au 23 août 2024 a servi de cadre de réflexion et de partage d’expériences avec les défenseurs des droits de l’homme, autour des cadres juridiques existants en Afrique et des défis de la protection de leurs droits en République de Guinée, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Cet atelier a pour objectif général de contribuer à la promotion et à la protection des droits des défenseurs des droits de l’homme en République de Guinée.
« Il faut dire que cette retraite s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet appuyé par le Fonds des Nations-Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) et intitulé ‘’Promotion et protection des droits de l’homme’’ mis en œuvre conjointement avec le PNUD et l’Unicef. La première phase de ce projet implique donc un appui aux défenseurs des droits de l’homme. Du coup, à travers cette retraite, il est question pour nous de réunir les défenseurs des droits de l’homme et de les remettre au gout du jour. De remettre donc sur la table la question de la nécessité de la protection des défenseurs des droits de l’homme dans tout contexte démocratique et tout particulièrement dans le contexte des transitions politiques qui est celui de la Guinée » a expliqué Eric-Aimé SEMIEN, coordonnateur de l’Unité de renforcement des capacités et de coopération technique au sein du bureau de l’ONU-Droits de l’Homme en République de Guinée.
L’initiative part du constat que les défenseurs des droits de l’homme, qui constituent une catégorie essentielle dans la promotion et la protection des droits et libertés fondamentaux ne bénéficient pas d’un cadre juridique spécifique garantissant un meilleur exercice de leurs activités en République de Guinée.
« Les défenseurs des droits de l’homme constituent une couche très vulnérable d’autant plus que généralement les gouvernants les considèrent comme des ennemis parce qu’ils mettent à nu ce que les gouvernants ne veulent pas faire connaitre. Nous devenons ainsi des proies à abattre. Dans le contexte guinéen, depuis le début de l’existence des organisations de défense des droits de l’homme, il n’y a jamais eu une structure ou une loi qui puisse couvrir les défenseurs des droits de l’homme pour limiter les menaces dont ils sont victimes » rappelle Bah Souleymane, Président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH).
Au sortir de la rencontre, certains participants ont confié leurs sentiments de satisfaction.
« C’est une première pour moi de prendre part à la formation des défenseurs des droits de l’homme répertoriés au compte de l’ONU-Droits de l’Homme en République de Guinée. C’est une grande retrouvaille d’échange et de partage d’expérience. Ce sont donc des sentiments de satisfaction qui m’anime au sortir de cette rencontre » confie la journaliste Makan Souamaro, secrétaire régional du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) à N’Zérékoré.
« C’est une rencontre qui est très importante pour les défenseurs des droits de l’homme, surtout pour la Guinée, parce qu’il faudra absolument que notre pays aussi arrive à adopter cette loi pour que les défenseurs des droits de l’homme soient vraiment pris en compte ici. Si on arrive à avoir cette loi, on va être le 6ème pays en Afrique de l’Ouest qui l’aura vraiment ratifié » insiste Hadja Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.
Poursuivant, elle a remercié et félicité l’ONU-Droits de l’Homme en Guinée et l’ensemble de ses partenaires Unicef et PBF pour cette belle initiative.
Pour sa part, l’activiste Mamadou Kaly Diallo, membre de la Coordination des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (CODDH) dans son ancien format, se félicite de la réussite de cette retraite de très haut niveau pour les défenseurs des droits de l’homme de la République de Guinée.
« Nous avons discuté de thématiques très intéressantes qui partent dans le cadre de la promotion et de la protection des défenseurs des droits de l’homme en République de Guinée. »
Par ailleurs, il salué aussi l’idée de la redynamisation de la Coordination des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (CODD) qui était jusque-là dormant.
Une redynamisation qui sera marquée, dit-on, par l’organisation d’une assemblée générale de relance des activités de la structure au cours de laquelle on fera la relecture de ses statuts et règlement intérieur dans le but de mettre toutes les organisations concernées au même niveau d’informations. Le tout sera couronné par la mise en place d’une nouvelle équipe dirigeante.
Il reste entendu que prochain bureau de la CODDH aura pour première mission de conduire les plaidoyers et lobbying en vue de l’adoption de la loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme en République de Guinée.
L’atelier a été organisé par ONU-Droits de l’Homme, en collaboration avec la Direction Nationale des Droits de l’Homme, le PNUD et l’UNICEF, avec l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la Consolidation de la Paix en Guinée.
Idrissa Sampiring DIALLO
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