Labé, 19 Févr (IBC) – La grande famille des Kalidouyanké et les descendants des compagnons de leur ancêtre dans la lutte pour l’islamisation de cette plus grande province du Foutah Théocratique ont organisé la 10ème édition de la zihara de Karamoko Alfa Mo Labé. Pendant 3 jours, cette cérémonie religieuse a regroupé des fidèles musulmans, membres de la confrérie Tidjaniste venus de divers horizons en Guinée et de l’étranger. La rencontre a été l’occasion pour les participants de le lire le Coran, d’invoquer les noms du Créateur et du Prophète de l’Islam pour repos de l’âme de nos illustres devanciers tout en revenant largement sur la vie et les œuvres de l’ancêtre des Kalidouyanké, Alfa Mamadou Cellou Diallo connu sous le nom de Karamoko Alfa, fondateur de la cité de Labé, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Le samedi dernier a été marqué à Labé par la clôture de la 10ème édition de la cérémonie de lecture du saint coran à la mémoire de l’ancêtre des Kalidouyankés, Alpha Mamadou Cellou Diallo connu sous le nom de Karamoko Alfa Mo Labé, fondateur de ladite cité. L’évènement a été initié par la Fondation Karamoko Alfa Mo Labé.
« Au nom d’Elhadj Mamadou Fadja Diallo, président de la Fondation Karamoko Alpha Mo Labé, j’ai l’insigne honneur et l’immense privilège de vous souhaiter la bienvenue et un agréable séjour dans la cité de Karamoko Alfa Mo Labé. Il me charge de vous dire avec respect et considération Ko Sadhimon ko toolimon. Alhamdoulillâhi Rabbil Âlamiina, par la grâce de Dieu, LE TOUT PUISSANT ET MESERICORDIEUX, nous célébrons aujourd’hui, la 10ème édition de la Zihara à la mémoire de notre illustre ancêtre, l’un des apôtres de l’islam au Foutah Djallon, fondateur de la cité de Karamoko Alfa Mo Labé et de la mosquée du même nom. Les zihara sont des rencontres religieuses qui nous donnent toujours l’occasion de renforcer notre foi en l’islam par la lecture du Saint Coran pour que d’une part Dieu efface nos péchés, qu’Il nous sur le bon chemin pour le bonheur et la prospérité de l’ensemble du peuple de Guinée et d’autre part pour que Karamoko Alfa, ses compagnons et nos devanciers bénéficient de la miséricorde divine et que leurs demeurent éternelles soient le paradis ! Amine » a déclaré le vice-président de la Fondation Karamoko Alfa Mo Labé, Elhadj Mamadou Bobo Diallo.
La rencontre était placée sous les auspices de l’imam de Labé.
« Il est de notre devoir d’être reconnaissant à nos parents. Etre reconnaissants à eux par quoi ? Augmenter les bénédictions pour eux. Quand on parle de Zihara, ce n’est pas un fait nouveau. La Zihara, c’est se recueillir sur la mémoire de nos devanciers. Nous savons que l’islam l’autorise, parce que notre Prophète avait dit que c’est lui qui avait déconseillé de se recueillir sur des tombes. Il a dit que c’est lui aussi qui a recommandé de se recueillir sur les tombes des musulmans. C’est pourquoi nous avons su c’est quoi la Zihara. Si on voit maintenant une grande mobilisation autour d’une telle cérémonie c’est normal parce que nos parents appartiennent à tout le monde » a rassuré l’imam de Labé, Elhadj Mamadou Badrou Bah.
C’était une occasion solennelle de rappeler le parcours de Karamoko Alfa Mo Labé.
« Karamoko Alfa Mo Labé, c’est un érudit qui est né vers 1692 à Djoba et qui a commencé ses études coraniques à Sombili, à l’âge de 7 ans. Ensuite, il est allé à Macina, au Foutah Toro et dans le Bhoundou pour renforcer sa connaissance en islam. Quand il est revenu, la première Jihad qu’il a organisée contre les mécréants, c’était à Hooré Bougou, à côté de Kouramangui où il a eu une grande victoire. C’est ce qui a d’ailleurs donné espoir aux autres combattants de continuer cette Jihad. Plus tard, de Hooré Bougou, il est remonté vers Popodara, Dembin et Missidé Hondé où il a vu dans un rêve l’emplacement de l’actuelle mosquée centrale de Labé. C’est en recherchant l’endroit indiqué qui s’appelait Bhoundou Lengué qu’il a rencontré à Télidjé un Djalonké à qui il a demandé où se trouve Bhoundou Lengué. L’intéressé a répondu Labéïra qui signifie en Djalonké ‘’en bas’’. Certains disent que le nom de Labé a été tiré de l’expression Labéïra », précise Hasmiou Diallo, membre du bureau de Fondation Karamoko Alfa Mo Labé.
Il s’agit en réalité d’un homme à plusieurs dimensions, insiste Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, membre du bureau de la Fondation Karamoko Alfa Mo Labé.
« On a envie de le ressembler. Quand quelqu’un fait du bien à l’ensemble de la population. Il cherche à souder l’unité d’action de la population à créer une cohésion sociale. A en juger par l’organisation des ALLOUDJE (Grandes familles). Toute la population, que l’on soit malinké, soussou, peuhl ou forestier. Tout le monde fait partie de la grande famille de Karamoko Alfa. Tout le monde a contribué à la promotion de l’islam et à la construction de la mosquée de Labé. C’est donc un grand homme. Aujourd’hui, toute l’Afrique vraiment le célèbre. Partout où vous allez, vous parlez de Karamoko Alfa, tout le monde sait que c’est un grand homme. Il a contribué auprès de Karamoko Alfa Mo Timbo à créer la confédération du Foutah Djallon. C’est pour dire donc qu’il a joué un très grand rôle politique, culturel et social. C’est une personnalité importante qui continuera a vraiment inspirer les générations montantes » indique l’ancien maire de Labé.
La qualité de la mobilisation réconforte la descendance du patriarche à plus d’un titre. A en croire ces propos de Hadja Koumanthio Zéïnab Diallo, membre de la famille de Karamoko Alfa Mo Labé.
« Je suis ravi de retrouver tous les membres de la famille. Les gens sont venus de loin. Je suis aussi ravi que sa mémoire soit respectée, parce qu’il fit un grand homme qui a beaucoup fait pour la communauté. Il a fait en sorte que les gens habitent ensemble même s’ils ne sont pas de la même ethnie. Il a ouvert ses bras à tout le monde. Il a réussi à mettre les gens ensemble parce qu’il s’est rendu compte que le brassage culturel est quelque chose d’extrêmement important pour le bien-être de toute la communauté » a-t-elle fait remarquer.
Ce sentiment de satisfaction est largement partagé par les participants dont notre confrère et doyen Elhadj Mamadou Dian Diallo, membre de la famille.
« Je suis animé par des sentiments de fierté et de devoir accompli, de partage et d’union parce que simplement le patriarche qui est le fondateur et le créateur de la ville de Labé et de la grande mosquée a été un homme large. Un homme d’une grande envergure, qui, dans sa vie, a mis l’accent sur l’unité, le développement, la cohésion sociale. Voir aujourd’hui à Labé pour cette 10ème édition toutes les communautés composant la ville sainte, voir aussi que toute la Guinée est représentée à cet évènement, je ne peux éprouver qu’un sentiment de fierté » a-t-il exprimé.
La coordination nationale des fulbés et haali poular de Guinée était représentée à cette cérémonie religieuse par une forte délégation composée essentiellement de ses vice-présidents.
« C’est avec plaisir que nous nous sommes retrouvés ici, parce que la coordination accorde une importance remarquable à la formation, à l’éducation, à la tenue des prières et à l’invocation du Tout Puissant Allah pour répandre le bonheur et la miséricorde sur les population guinéenne », précise Elhadj Ibrahima Diallo, premier, vice-président de la CNFHG.
Il convient de signaler que cette 10ème édition de la cérémonie de lecture du Saint Coran à la mémoire de Karamoko Alfa Mo Labé a la particularité d’avoir été démarrée à Bendougou, à 7 km de Timbo, dans la préfecture de Mamou. Une forte délégation de Labé s’est rendue dans cette localité pour se recueillir au Mausolée de Thierno Mamadou Dian Diallo, fils de Karamoko Alfa Mo Labé.
Pour la petite histoire, suite à une attaque des ennemis du Foutah à Timbo, Thierno Mamadou Dian Mo Karamoko Alfa Mo Labé, alors roi du Labé, y a conduit ses troupes dans le but de défendre l’Etat Théocratique. Mais, il y a été mortellement touché. Le roi du Labé a été enterré dans la localité de Bendougou avec le linceul de l’Almamy Sori Mawdho de Timbo.
L’Almamy du Foutah est venu alors présenter les condoléances d’usage à Labé où lui aussi a rencontré son destin des suites de maladie. Il a été inhumé, à son tour, avec le linceul de feu Thierno Mamadou Dian, à côté du Mausolée de Karamoko Alfa Mo Labé, tout près de la grande Mosquée.
Idrissa Sampiring DIALLO
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