Labé, 16 Août (IBC) – « Au mois de juillet dernier, l’effondrement d’une caverne à la sortie de la ville, sur la route nationale Labé-Koundara, au Nord continue d’inquiéter notre région et nous faire prendre davantage conscience de notre déficit d’effervescence culturelle voire de notre sens de responsabilité en tant que cadres politiques et techniques de ce pays », confie l’ancien maire de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, à votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Depuis belle lurette il est reconnu que des cavités naturelles souterraines reliées entre elles par des passages traversent la ville de Labé. Toutefois, on ignore encore leurs étendues, leurs itinéraires, leurs richesses en tant que mines, flore, faune, vestiges historiques ou préhistoriques.
Il faut rappeler qu’entre 1956 et 1957, une équipe de l’aviation militaire française avait escaladé les hauteurs du Mont Kolima. Elle avait également, un dimanche, pénétré dans la grotte de Pammel Hammadi, à l’Est de la ville de Labé pour en ressortir à Konkola, un quartier de l’Ouest.
Depuis cet évènement de juillet 2023, on parle de l’existence d’autres cavités outre Pammel Hammadi, lieu où étaient exécutés les condamnés à mort par la justice indigène, on signale la caverne de Pellel qui vient de s’effondrer et dont l’entrée se situe à côté de la rivière DEMBE, entre l’aéroport et le village de Dionga.
Puis, c’est la caverne de Sirenya dont l’entrée se situe à quelques mètres de la rivière Kirinma, séparant ce village et le camp Elhadj Oumar Tall de Labé. Une autre caverne à Salandouyeebhé, un quartier suburbain du Nord-Est, aux dires des gens, aboutirait au Sénégal.
Enfin, à Sampiring, secteur relevant du quartier Poreko, la légende fait état de la disparition d’un couple de jeunes mariés avec leur cheval dans un gouffre qui se situerait au beau milieu de la rivière où les eaux sont les plus noires. Il semble que les passages souterrains relient toutes ces cavités. Mais, tout cela reste à vérifier.
Il est à constater que toutes les entrées de ces cavités se trouvent à côté des sources d’eau et sur le flan des coteaux. On ne connait ni l’ampleur de ces cavités, ni leurs richesses, ni les dangers qu’elles représentent en santé et en sécurité pour les populations habitants les zones qu’elles traversent.
Les géologues nous apprennent que la surface de la terre est en perpétuel changement. Les roches se forment, s’altèrent, se détruisent et se recyclent continuellement, d’après Dr Peter J Smith, auteur de l’encyclopédie de la terre.
Cet effondrement qui risque de couper pour longtemps la route entre Labé et Koundara avec toutes les conséquences qui en découlent montre bien qu’on a besoin d’une intervention urgente d’experts en la matière pour nous informer et nous conseiller.
Des géologues pour mieux comprendre la métamorphose de la roche, des archéologues pour la découverte et l’importance des vestiges historiques qui en subsisteraient et des spéléologues pour le repérage, l’exploration et la cartographie des cavités naturelles du sous-sol.
Tous les pays du monde connaissent ce phénomène de cavités naturelles, grottes, cavernes, gouffres ou abîmés. Leurs États accordent un grand intérêt à leur découverte et à leur exploration. Des milliers de scientifiques et de touristes s’y rendent quotidiennement. La jeunesse en tire un grand profit. Il est vrai que concevoir et exécuter un programme de découverte et d’aménagement de ces cavernes, grottes ou gouffres exigera de nos États un grand sacrifice en formation de cadres et en moyens techniques et financiers. Mais, le prix en vaut la chandelle.
Elhadj Ibrahima Sampiring DIALLO
Ancien maire de la commune urbaine de Labé