Ratoma, 14 Juillet (IBC) – Il y a quelques temps, les autorités guinéennes ont pris la décision de délivrer les extraits de naissance numérisés. En commençant par les communes de Conakry ensuite décentralisé ce service à l’intérieur du pays. Avec des hauts et des bas bien sûr. Cette initiative salutaire tant réclamée par certaines élites ne se passe pas sans difficultés. Pour en savoir d’avantage, votre quotidien en ligne infosbruts.com a tendu son micro au Chef service adjoint de l’état civil de Ratoma depuis 2018. Dans cet entretien, le doyen Aliou Souaré revient sur l’historique de cette décision gouvernementale, les acquis mais aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les responsables en charge de cette action ainsi que des usagers dont la souffrance est énorme.
Infosbruts.com : La confection des extraits numérisés crée un grand engouement à Ratoma. Comment expliquez-vous l’intérêt que les citoyens de votre commune accordent à ce précieux sésame ?
Vous savez toute activité à but public est liée aux décisions politiques que l’Etat veut mettre en œuvre. Si vous vous rappelé, c’est en juillet 2020 qu’on a lancé les premiers actes numériques à la commune de Ratoma presque dans toute la Guinée. Depuis cette date, cela a connu un moment très faible de fréquentation. Mais après que l’Etat ait pris la décision que toute personne qui n’a pas une carte d’identité biométrique ne pourra pas bénéficier de son salaire et que tous les services demandé par un citoyen s’il ne présente pas un acte biométrique il n’aura pas accès à son droit. De ce fait, pour les fonctionnaires pour s’enrôler il faut la carte d’identité biométrique. Cette décision politique a réveillé tout le monde, des gens ont quitté partout pour venir s’enrôler dans les centres d’enregistrement des communes de Conakry notamment à Ratoma pour obtenir l’extrait numérisé. Puisque en premier lieu c’était les communes de Conakry.
En ce temps- là on était réellement débordé. On commençait le travail à 6 h du matin et on finissait à 18 h chaque jour. Maintenant que la plus part des fonctionnaires se sont enregistrés, ils ont leurs cartes biométriques, les autres citoyens c’est très lent. Il y a un moment on pouvait attendre deux mois ou trois mois pour obtenir l’extrait mais actuellement au maximum dix jours tu as ton acte.
Quelles sont les principales difficultés auxquels vous êtes confrontés ?
Des difficultés on en a beaucoup. Vous êtes venu ici, depuis 2 h on n’a pas de courant. L’autre difficulté c’est les reçus non valides. Quand on dit que des reçus sont non valides, nous nous sommes très peinés de voir un citoyen dont le reçu n’est pas valide et lui dire de ré acheter. Mais on est obligé. Par ce que les reçus sont délivrés par la banque et non à la commune. Sans oublier que si le courant part au moment où l’impression est engagée, cela veut dire que le document en question est perdu. Aussi, ceux qui travaille avec les machines ce sont des bénévoles qui n’ont aucun salaire, aucune rémunération. La commune n’a aucune ligne pour leurs prises en charge. Cela nous pose assez de problèmes en ce sens que dans toute la commune de Ratoma, nous n’avons qu’un seul agent envoyé par l’entreprise et qui est salarié. Pour le moment, il n’y a aucune retombée pour le moment, à ma connaissance, pour la commune. Je ne sais s’il faut revoir le contrat puisqu’il a été signé en 2011 afin de corriger certaines choses, mais une chose est sûre on a énormément des difficultés liées à la délivrance des actes de naissances numérisés. Nous faisons ce que l’Etat nous demande de faire et nous attendons les résultats sans bruit si possible. Mais est-ce-que les moyens humains, financiers, techniques et les moyens d’évaluations du système sont suffisants pour atteindre les résultats escomptés ? Là est la question fondamentale.
Quelles autres pistes de solutions ?
Les pistes de solutions, on peut démultiplier les centres d’enregistrements par exemple à Ratoma nous avons 5 centres mais actuellement on a le seul centre au siège de la Commune. Si chaque centre a son équipement lui permettant de faire l’enrôlement cela permettrait aux citoyens l’accès facile à ce service. Ensuite, à l’intérieur du pays si chaque centre d’Etat civil dispose des équipements nécessaires pour cette action, ce serait une bonne chose et les moyens techniques existent et même des sources d’énergies sont disponibles pour alimenter une petite unité informatique.
Encore une fois, le projet n’a envoyé qu’un seul représentant et les autres sont soit des stagiaires ou des bénévoles. Puisqu’ils maitrisent l’outil informatique, nous les retenons pour faire le travail. Mais je dis bien qu’ils ne sont pas payés, le projet ne les paient pas. Je ne crois même pas que la commune ait reçu sa cote part. Il est dit que la commune doit avoir 20 % des 60 000 GNF. Jusqu’à présent ils n’ont rien reçu et nous avons produit près de 57 milles actes.
Merci de votre disponibilité
A moi de vous remercier.
Interview réalisée par Alhassane Barry pour infosbruts.com