Labé, 09 Juin (IBC) – Suite à un débat contradictoire à la barre autour de la plainte pour harcèlement, menace, diffamation et injures contre 3 citoyens de Fadi, le procureur de la République (PR) près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé, Maurice ONIVOGUI, a, dans ses réquisitions, trouvé le plaignant Mamadou Habib Sow « fantaisiste », rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
En pleine contradictions entre fidèles musulmans fréquentant la nouvelle mosquée sunnite de Fadi, un quartier relevant de la commune urbaine de Labé, Mamadou Habib Sow a porté plainte contre Cerno Moustapha Bah, Elhadj Ibrahima Sory Sow et Yassine Diallo pour « harcèlement, menace, diffamation et injures » faits prévus et punis par les articles 278, 282 et 363 du code pénal guinéen.
Au cours de l’instruction à la barre, les trois accusés ont rejeté en bloc les accusations portées contre leurs personnes.
Ainsi, Cerno Moustapha Bah a démontré qu’il a enseigné le tawhid (fondement du dogme de l’Islam selon lequel le croyant reconnaît qu’Allah est Un Dieu Unique) à Mamadou Habib Sow et que les enfants du plaignant continuent d’apprendre le Coran dans son école. Qu’il ne voit pas alors pourquoi il va diffamer son élève.
Pour Yassine Diallo, la plainte de Mamadou Habib Sow n’est rien d’autre l’expression d’une volonté manifeste de régler des comptes à ceux qui n’ont pas voulu soutenir le plaignant pour le poste de l’imam de la nouvelle mosquée sunnite de Fadi.
Par contre, Mamadou Habib Sow a déclaré qu’après la fin des travaux de construction de la mosquée sunnite de Fadi, il y a dirigé la prière pendant 6 à 7 mois sans problème. Mais, que les accusés ont fini par mobiliser les fidèles autour d’eux pour contester la liste du collège des imams et des membres du conseil de mosquée que j’avais élaborée. Que c’est dans ce contexte que Cerno Moustapha Bah l’a traité de menteur, de détourneur d’argent. Cerno Moustapha Bah serait allé jusqu’à dire qu’il ne maîtrise même pas la Fatiha.
Poursuivant ses explications contre les accusés, le plaignant Mamadou Habib Sow a ajouté avoir été accusé de trahison par Elhadj Ibrahima Sow.
Pendant ce débat public et contradictoire très houleux, le plaignant et les 3 accusés ont répondu à plusieurs questions posées par le président du Tribunal, Oumar Kadiatou SYLLA, le procureur de la République, Maurice ONIVOGUI et l’avocat des accusés, Maître Alpha Amadou DS Bah.
Les différentes questions posées de part et d’autres suivies des réponses apportées par les accusés et le plaignant ont sans doute aidé les magistrats et l’avocat de la défense à comprendre davantage le contour du problème. C’est pourquoi le président du Tribunal a tenu à rappeler que le comportement de Mamadou Habib Sow qui a eu du mal à reconnaître avoir été enseigné la connaissance de Dieu et son Prophète Mohamed (PSL) par Cerno Moustapha Bah qui continuent de donner le savoir islamique aux enfants de celui l’a trimballé à la justice risque d’avoir des répercussions négatives sur sa progéniture.
Le magistrat Oumar Kadiatou SYLLA a mis l’occasion à profit pour prodiguer de sages conseils à Cerno Moustapha Bah.
« Il ne faut pas que ce procès chasse ses enfants dans votre école coranique. Continuez à enseigner ses enfants, Le Tout Puissant Allah qui va vous récompenser » a-t-il lancé.
Interrogé sur ses souhaits et prétentions, Mamadou Habib Sow a demandé que le Tribunal le sépare de ses accusés dans de bonnes conditions pour qu’ils continuent de rester ensemble comme par le passé.
Prenant la parole pour ses réquisitions, le représentant du Ministère Public, Maurice ONIVOGUI a estimé que le plaignant Mamadou Habib Sow est « fantaisiste ».
L’empereur des poursuites ne comprend pas pourquoi le plaignant s’est donné le luxe de venir devant le Tribunal pour exposer ses accusés à des restrictions de liberté, parce qu’ils pouvaient banalement se retrouver en détention préventive. Au même moment, demander au Tribunal de l’aider à finir cette affaire dans de bonnes conditions.
Poursuivant, Maurice ONIVOGUI a regretté de voir des religieux se retrouver devant le Tribunal. Car, pour lui, c’est l’inverse qui devait se produire. Normalement, ce sont les magistrats et les autres fonctionnaires qui devaient aller vers les religieux quand ils ont des problèmes à leurs services…
Qu’à cela ne tienne ! Se référant aux dispositions combinées des articles 278, 282 et 363 du code pénal guinéen appuyées par le contenu de l’article 544 du code de procédure pénale en vigueur en République de Guinée, le procureur Maurice ONIVOGUI a demandé au Tribunal de relaxer purement et simplement les prévenus pour délit non constitué.
En le faisant, a-t-il expliqué, le président du Tribunal n’aurait pas fait que suivre le Ministère Public. Mais, il aurait rendu la bonne justice dans cette affaire.
Idrissa Sampiring DIALLO pour infosbruts.com
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C’est une très bonne chose lorsqu’on respecte les contenus des dispositions de la loi Guineenne et que les magistrats puissent à leur rendre justice conformément à la loi tout en évitant le piège,la corruption, la tromperie des plaignants et accusés devant la bar.je salus aussi la qualité de cet article de la Idrissa sampiring