Pita, 12 Avril (IBC) – Le parquet de Pita a requis, mardi, 10 ans de réclusion criminelle avec 7 ans de sureté contre Mamadou Diouldé Barry et son jeune frère Mamadou Diouhè Barry tous poursuivis depuis le samedi, 19 juin 2021 pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort de la victime sans intention de la donner, prévus et punis par l’article 243 du Code Pénal, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.

C’est maître Amadou Diouldé DAFF, père de la victime, qui a porté plainte contre les prévenus. A la barre, le plaignant a expliqué qu’il était à la gare routière de Pita quand la grand-mère maternelle du défunt l’appelait pour l’informer au téléphone que son fils Mamadou Alpha DAFF s’était évanoui dans le quartier Missira, non loin du collège. Il se serait immédiatement rendu sur les lieux où il a trouvé que son fils était allongé au sol. Il l’a transporté immédiatement à l’hôpital préfectoral de Pita. Là, les médecins ont constaté l’état critique de la victime. Au moment où le papa se préparait à évacuer son fils à l’hôpital régional de Labé suivant les conseils des médecins de Pita, le jeune Mamadou Alpha DAFF a rendu l’âme.
Entretemps, il a été informé que son fils s’était bagarré la veille avec des jeunes de la commune urbaine de Pita devant un bar-café. Que c’est au cours de cette bagarre que la victime a reçu un coup de bâton à la nuque.
Les deux accusés ont immédiatement été interpellés par les services de police. Mais, interrogés tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction le plus jeune, Mamadou Diouhè Barry, n’a pas reconnus les faits à lui reprochés. Par contre son grand-frère, Mamadou Diouldé Barry, lui, a reconnu avoir donné un coup de bâton au défunt lors de cette bagarre.
Revanant sur les faits, Mamadou Diouhè Barry a déclaré qu’au cours d’une veillée avec ses amis en train d’écouter la musique, Mamadou Alpha DAFF est venu se joindre à eux et il a augmenté le volume de la radio. En réaction, Mamadou Diouhè Barry a diminué le volume pour ne pas déranger les voisons dans leurs sommeils. Mais, la victime Mamadou Alpha DAFF s’y opposait en augmentant à nouveau le volume et une dispute a éclaté entre les deux. Il semble alors qu’au cours de cette dispute, Mamadou Alpha DAFF a donné un coup de poignard à l’aide d’une paire de ciseaux à Mamadou Diouhè Barry. Ce dernier aurait alors crié au secours. Ces cris ont alerté son grand frère Mamadou Diouldé Barry qui est soudainement sorti du bar-café et a pris un bâton pour administrer un violent coup à Mamadou Alpha DAFF qui s’est immédiatement évanoui au sol.
Mamadou Diouldé Barry, quant à lui, a confirmé les déclarations de son jeune frère en reconnaissant avoir administré un violent coup de baton à Mamadou Alpha DAFF.
« Il poursuivait mon jeune frère qu’il avait déjà blessé. Il tenait encore cette paire de ciseaux dans la course poursuite qu’il a engagée contre mon jeune frère. Je suis venu par derrière pour lui administré ce coup de baton. Il est tombé immédiatement. C’était ma façon de sauver mon jeune frère » a-t-il expliqué à la barre.
Au cours des débats, la défense des accusés assurée par Idrissa Sampiring Diallo et Mohamed Mounir Keïta ont relevé que le certificat médical versé dans le dossier de la procédure n’apprend rien sur les causes réelles de ce décès survenu au lendemain de la bagarre.
« A l’absence de l’interrogatoire du patient nous ne pouvons confirmer ou infirmer la bastonnade affirmée par les parents. Cela relèvera de la compétence de l’agent judiciaire » a lu à l’audience le greffier, Mamadou Saliou Diallo.
Le même document l’hôpital de Pita parle d’un encombrement pulmonaire sans aucune lésion traumatique ni d’épanchement abdominal décelable lors de l’examen. Il a été aussi signalé une difficulté de faire plier les membres inférieurs.
Poursuivant, la défense a fait remarquer aussi que les accusés ont été provoqués et troublé à domicile par le défunt qui est venu se saisir du poste radio de Mamadou Diouhè Barry.
Réagissant à cette ligne de défense, le Ministère Public a estimé que la réaction des prévenus n’était pas proportionnelle à la provocation dont ils ont été victime.
Ainsi, dans ses réquisitions, l’empereur des poursuites, Boubacar Sylla Bah, substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Pita a demandé au juge de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité et de faire application des dispositions de l’article 243 du code pénal guinéen en les condamnant à 10 ans de réclusion criminelle avec 7 ans de sûreté.
Par contre, au cours de son plaidoyer, la défense composée de Mohamed Mounir Keïta et Idrissa Sampiring Diallo ont plaidé coupable pour Mamadou Diouldé Barry qui a reconnu avoir administré le coup de baton au défunt et non coupable pour Mamadou Diouhè Barry qui, en réalité, n’a donné aucun coup à la victime. Au contraire, il a été poignardé avec une paire de ciseaux par le regretté Mamadou Alpha DAFF.
Et puisque, aucun autre élément solide n’a été évoqué pour faire un lien entre le coup baton reçu et les causes réelles du décès de Mamadou Alpha DAFF, la défense a demandé des circonstances atténuantes en faveur des prévenus et elle s’est remise à la sagesse du Tribunal.
Le dossier a été mis en délibéré pour décision être rendu ce jeudi, 13 avril 2023. A préciser que c’est le président du Tribunal de Première Instance (TPI) de Pita qui était, lui-même, monté à l’audience du jour. Le doyen Mohamed Lamine Camara était assisté de madame Maïmouna DAFF et de monsieur Sinéta Diarassouba comme assesseurs.
De Pita, Kawu Seydi pour infosbruts.com