Guinée, 27 Août (IBC) – L’ancien maire de la commune urbaine de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo demande aux acteurs politiques et sociaux d’être vigilants et très prudents face aux missions fréquentes et dérangeantes de la CEDEAO dans la gestion de la crise en Guinée, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
L’ancien maire de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo rappelle que la création, en mai 1975, à Lagos, de la CEDEAO, par 15 pays de l’Afrique Occidentale s’était fixée comme objectif principal de promouvoir la coopération et l’intégration dans le domaine économique, social et culturel, bref d’œuvrer à une intégration complète des ressources économiques de ses pays membres.
« C’est à partir de 1990 que son pouvoir s’est étendu au maintien, par une force armée, de la stabilité régionale. Il est bon de rappeler aussi que le président Alpha Condé s’est octroyé un 3ème mandat en modifiant la constitution et en mettant à zéro ses précédents mandats. Cette nouvelle constitution devait lui permettre d’être de nouveau éligible pour un temps indéterminé. Beaucoup de tueries et de violences ont suivi après ces dérives qualifiées de coup d’Etat constitutionnel. Malgré toutes les plaintes déposées à la CEDEAO pour empêcher ce 3ème mandat l’institution sous-régionale n’a pas cru devoir s’impliquer pour bloquer ce processus anticonstitutionnel et elle a laissé faire. On sait également que devant le refus du président Alpha Condé d’arrêter ses dérives, il a fallu l’intervention de l’armée pour mettre fin à un régime dictatorial » a-t-il noté.
Pourquoi la CEDEAO a-t-elle refusé de s’impliquer pour résoudre efficacement la crise guinéenne au moment des revendications absolument légitimes et démocratiques ? Pourquoi c’est maintenant qu’elle se propose de sanctionner la Guinée et ses dirigeants, alors qu’elle a vraiment à faire pour aider ses Etats membres à lutter contre le terrorisme, par exemple ?
Pour l’ancien maire de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, la Guinée doit se montrer jalouse de son indépendance et de sa souveraineté.
« Il faut qu’elle soit l’artisan de son propre destin. La Guinée doit user de son génie propre, de ses ressources humaines propres pour trouver des mécanismes de résolution de ses crises internes, sans ingérences étrangères. Croit-on vraiment que ces pays qui nous entourent souhaitent que nos institutions soient stables et fortes, que notre pays profite de ses richesses que l’on qualifie de scandales géologiques ? Qu’on n’oublie pas. Au lendemain de la proclamation de l’indépendance de notre pays, la Guinée avait été totalement sevrée par la France qui a retiré ses moyens matériels, financiers et ses fonctionnaires. Il s’en est suivi peu après ce qu’on a appelé la fuite des cerveaux. C’est-à-dire que les meilleurs cadres et étudiants se sont exilés à l’extérieur où ils ont été reçus à bras ouverts. Nos compatriotes ont fait le bonheur des autres. Ce phénomène a contribué à appauvrir notre pays, à freiner son élan de développement au plan multidirectionnelle. Imaginez que notre pays soit stable politiquement, que la démocratie et l’Etat de droits soient une réalité tangible en Guinée, que la constitution soit respectée et qu’aucun ne soit ne soit au-dessus de la loi. Alors notre Guinée serait un havre de paix où il ferait bon vivre pour chacun et tous. Cadres, techniciens et ouvriers des autres pays prendraient à leur tour la destination de la Guinée, un nouvel eldorado. La Guinée allait devenir une puissance économique et financière où les guinéens vivront au-dessus du seuil de la pauvreté » a-t-il expliqué.
Poursuivant son analyse, Elhadj Ibrahima Sampirig Diallo estime qu’on ne doit pas oublier que chacun des pays membres de la CEDEAO a ses problèmes de gouvernance.
« Aucun d’eux ne constitue aujourd’hui un modèle de démocratie où le pouvoir appartient au peuple. Aujourd’hui, la CEDEAO a perdu la confiance de la plus grande majorité des populations et personnellement, je ne crois plus à l’efficacité de notre institution qui, dans ses manœuvres, applique sa politique de deux poids, deux mesures » conclu-t-il.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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