Mauritanie, 25 Juillet (IBC) – L’organisation pour l’officialisation des langues nationales a organisé, dimanche, 24 juillet 2022, devant le siège de l’assemblée nationale, un sit-in pacifique pour dénoncer le contenu actuel du projet de la loi d’orientation de l’éducation en Mauritanie, a appris votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Les manifestants, réprimés par la police, tentaient de se faire entendre en appelant à la justice linguistique, à l’officialisation des langues nationales, à l’amendement du très problématique article 65 du projet de loi et à la suppression de l’annexe avant l’adoption du texte telle que programmée par les parlementaires ce lundi, 25 juillet 2022.
La préoccupation est d’autant plus grande que les mauritaniens de Paris ont exprimé le même mécontentement ce dimanche face à ce projet de loi qui sera sans doute adopté ce lundi.
Il convient de signaler que cette loi d’orientation sur l’éducation nationale mauritanienne instaure une nouvelle politique linguistique nationale instituant l’enseignement du poular, du soninké et du wolof en tant que langues nationales, renforçant l’enseignement de l’arabe en tant que langue nationale et officielle, et précisant les modalités d’introduction et d’enseignement des langues étrangères.
« Cette nouvelle politique parachève notre indépendance culturelle et fait sortir le système éducatif national de la bipolarité néfaste, inadmissible entre le français et l’arabe dans un contexte de relégation au second plan de nos autres langues nationales. En effet, plus de 60 ans après notre accession à la souveraineté nationale, nos enfants ont le droit d’être enseignés dans leurs langues nationales et la nation a le devoir de le leur offrir » peut-on lire dans un document officiel de l’OLAN.
Pour les manifestants, « toutes nos langues nationales s’équivalent au regard de notre devise nationale : honneur, fraternité et justice. Elles ne peuvent et ne doivent, en aucun cas, avoir le même statut qu’une langue étrangère, quel que soit, par ailleurs, les liens historiques que l’on peut avoir avec celle-ci ; liens qui lui confèrent inéluctablement une place de choix dans notre pays, comme première langue d’ouverture. Ce choix légitime est réconforté par les résultats jugés concluants de l’expérience de l’enseignement de nos langues nationales, qui a été engagée, quatre décennies plus tôt dans le cadre de la réforme de 1979 ; mais qui a été abandonnée sans justification valable, pérennisant ainsi une situation inacceptable, préjudiciable pour notre système éducatif et à son rôle dans l’affermissement de notre identité nationale » ajoutent-ils.
Même si les chances de réussite de ce noble combat sont minimes en tenant compte du facteur temps restant avant la plénière de l’assemblée nationale mauritanienne, les militants et militantes de l’officialisation des langues nationales de ce pays promettent de poursuivre les manifestations entamées hier dimanche à Nouakchott et Paris ce lundi matin aussi.
Idrissa Sampiring DIALLO pour infosbruts.com
Contacts : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 664 46 71 71