Labé, 02 Mai (IBC) – Cité à comparaître devant un juge correctionnel du Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé pour « abus d’autorité, dénonciation calomnieuse, de discrimination et signature d’une donation, le président du conseil du quartier Fadi, Elhadj Abdourahmane Diallo rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés et retrace la genèse du problème, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Il déclare avoir reçu la citation à comparaitre avec beaucoup d’étonnement servie par un huissier de justice à la requête de l’ONG représentée par oustaz Boubacar Diallo de Boléah l’accusant d’abus d’autorité, de dénonciation calomnieuse, de discrimination et de signature de donation.
« Le nommé Mamadou Habib Sow est parti par deux fois chez moi pour signature de deux attestations de cession. La première fois au mois de décembre 2020, c’était une transaction opérée entre Elhadj Alpha Oumar et Eladj Amadou Sadio.
La seconde fois au mois de mars 2021, il est venu soutenir qu’Elhadj Sadio a cédé à leur ONG la parcelle pour la construction d’un centre d’apprentissage public pour les enfants. Il a par la suite beaucoup vanté les mérites de cette ONG pour leurs actions humanitaires à caractère public : la construction de ponts, de routes, des écoles, des mosquées, de reboisement, …Ce fut les mêmes bienfaits qu’il ait évoqués au chef du secteur pour mériter sa confiance et obtenir sa signature. Considérant ces propos tenus pour l’intérêt de la population, j’ai accédé à sa demande. Après quelques mois, j’ai appris qu’une mosquée y a été édifiée à la place du centre d’apprentissage pour enfants et que la grande prière de vendredi y est officiée sans qu’aucune autorité locale ne soit informée. J’ai pensé à une procédure légale dans laquelle serait impliquée le secrétariat général des affaires religieuses. Sous peu de temps, je reçois un huissier de la part de Monsieur le maire pour signature d’un acte de donation. Connaissant les dispositions légales régissant le fonctionnement des mosquées ayant un statut public comme cela est clair et précis dans l’arrêté du Secrétariat Général des Affaires Religieuses en ses articles 6 et 8, et après examen du contenu de l’acte de donation, j’ai établi une relation entre les propos de Mamadou Habib Sow et le motif de présence de l’huissier de la part de Monsieur le maire. C’est en ce moment que j’ai apposé ma signature et mis mon cachet. Quelques temps après, un élément de l’ONG, notamment Mamadou Diouhé Sow de Saala ndouyébhé, un autre quartier de la commune urbaine de Labé est venu me rendre visite, muni de l’attestation signée au mois de mars 2021, joint d’un agrément et me dit que la mosquée appartient à leur ONG donc la donation signée doit être annulée. L’endroit leur a été octroyé. C’est ainsi que j’ai constaté qu’aucune autorité publique n’est impliquée dans ce jeu. Leur seul et unique document d’autorisation est l’agrément de leur ONG. Ils n’ont consulté aucune autorité ni de l’habitat pour un permis de construire ni informer le secrétariat général des affaires religieuses pour évaluer les normes de la construction de la mosquée. C’est en ce moment que j’ai compris qu’il y a deux groupes différents qui se disputent la mosquée. Je les ai rapproché et constaté qu’il s’agit des résidents de la localité et l’ONG. C’est ainsi que j’ai compris que Mamadou Habib Sow m’a joué des tours. Malgré tout cela, j’ai tenté de trouver avec eux une issue favorable à tout le monde. J’ai convoqué Elhadj Amadou Sadio (le donateur), les résidents de la localité et l’ONG. J’ai expliqué ce qui s’est passé et demandé à ce qu’il accepte de cohabiter.
C’est en ce moment que Elhadj Amadou Sadio a déclaré n’avoir jamais cédé la parcelle. Et qu’il n’a pas signé un quelconque document affilié à une ONG. Ce fut une chose surprenante. Mais en ma qualité de Chef du quartier, et voyant que les déclarations d’Elhadj Amadou Sadio concordent avec les informations qui avaient été données par les résidents de la localité lors des précédentes réunions, j’ai tenté tout de même de négocier pour la cohabitation dans la mosquée. A travers plusieurs rencontre, le dimanche 23 janvier 2022, je leur ai fait deux propositions, en précisant que s’ils les trouvent bonnes, je serais ravi qu’ils les acceptent au cas contraire, ils pourront passer ailleurs et ce ne serait pas mon souhait. Ils dirent d’accord. J’ai donné ces propositions suivantes : Elaborer des nouveaux documents attribuant la mosquée à tous les musulmans et ils se partagent l’administration de la mosquée conformément à ce qui est prévus par la loi.
Ou élaborer des autres documents et retenir la mention de l’agrément juste à titre de protection et non à titre de propriété.
A peine que j’ai donné ces propositions, les résidents ont déclaré en être favorables. Par contre, ceux qui représentaient l’ONG à cette réunion, par la voix de Mamadou Diouldé Barry, ont dit qu’ils ne peuvent pas répondre sur place, de leur donner du temps pour prendre l’avis du président de l’ONG. On s’est donné rendez-vous le dimanche 30 janvier 2022.
Contre toute attente, le samedi 29 janvier 2022, dans la soirée, ils ont pris sur eux la décision de venir imposer leur autorité dans la mosquée. On m’a appelé au téléphone pour m’informer que l’ONG a dépêché ses éléments en grand nombre à la mosquée. Qu’ils sont venus faire des tapages là-bas. J’étais en réunion avec le quartier, j’ai envoyé le chef du secteur pour constater les faits. Il est revenu me faire le compte rendu, qu’effectivement ils sont venus.
Qu’il est arrivé voir que les sages de la localité ont fait sortir les résidents au dehors. C’est d’ailleurs derrière la cour de la mosquée qu’il les a trouvés entrain de prier. Alors que les éléments envoyés par l’ONG sont restés seuls dans la mosquée, ils ont prié dedans puis ont fermé la mosquée et sont partis avec les clés sous ses yeux. Malgré tout cela, j’ai attendu de les recevoir le lendemain soir. Mais personne d’entre eux n’est venu.
Et cela, je l’ai considéré comme un outrage à l’autorité publique. J’ai reçu cette même soirée la plainte des résidents contre les agresseurs de la veille venus de la part de l’ONG. Immédiatement, je suis allé avec le responsable des mosquées du quartier cadenasser la mosquée. Le lendemain, j’ai formulé une plainte déposer à la mairie, et le maire par la suite m’a fait accompagner au tribunal. Là, on a discuté et on m’a demandé de retourner prendre mes responsabilités et empêcher que gens viennent troubler l’ordre public et menacer la quiétude sociale.
C’est ainsi que je suis revenu prendre un acte interdisant les fauteurs de troubles venus des autres quartiers la ville de fréquenter cette mosquée. Telle était ma solution parce que ce sont des résidents contre des gens venus d’ailleurs. J’ai envoyé copie à la mairie et à d’autres services.
Dans ce cadre, je suis sûr d’avoir agi en ma qualité d’autorité locale et non suivant mes émotions personnelles.
Et j’ai consulté mes supérieurs qui m’ont donné ordre de prendre mes responsabilités en ces mots par Monsieur le maire : « Allez rétablir l’ordre, refusez que quelqu’un vienne d’ailleurs compromettre la quiétude de votre quartier ».
En plus de cela, la loi dispose (arrêté 6437 du SGAR) en son article 1 : … son accès (la mosquée) ne peut être interdit ou refusé à une personne que pour les seuls motifs de préservation de l’ordre public et de la sérénité de l’accomplissement du culte selon les préceptes de l’islam.
Vu tous ces incidents, j’estime qu’il n’y a pas eu d’abus d’autorité, de dénonciation calomnieuse et de discrimination. Cet acte est pris pour le maintien de la paix et la quiétude sociale. Ce sont les violences contre la population, le mépris de la loi et le défi adoptés par l’ONG contre les autorités publiques qui ont engendré cet acte portant interdiction » a-t-il expliqué.
Concernant la donation, il déclare avoir dénoncé le faux dans son élaboration et une procédure est pendante au tribunal.
« Je crois qu’ils n’ont aucune légitimité de contourner et de devancer le tribunal » a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le chef du quartier Fadi, Elhadj Abdourahmane Diallo regrette le silence assourdissant des autorités communales autour de cette affaire.
« Aujourd’hui, je me sens oublié et abandonné par le maire de la commune urbaine et le conseil communal. Si cette ONG, après ces infractions sciemment commises et cette rébellion contre l’autorité locale, elle trouve confortable de me traquer et de me pousser au mûr, c’est juste parce que ma tutelle donne l’impression que mon autorité n’a pas de valeur non seulement mais aussi parcequ’on veut confondre ma fonction à ma personne. Or, il est bien dit dans le code des collectivités que quand on agit au nom de la collectivité, la collectivité devra prendre cela en charge. Mais, avec moi je ne comprend rien. Ce problème est venu de nulle part tomber sur moi. On m’a mis dans l’obligation d’assurer l’ordre social. Aujourd’hui, on m’abandonne totalement. Comme si on était entrain de me dire vas-y débrouille toi seul» conclut-il.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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