Labé, 24 Avr (IBC) – Dans cet entretien réalisé en langue nationale poular, le chroniqueur islamique, Thierno Abdoulaye Djibril Diallo, maître coranique à Labé, explique la différence entre coutume et religion, rapporte infosbruts.com, votre quotidien en ligne basé en Moyenne Guinée.
Il convient de rappeler que la coutume porte essentiellement sur la vie de l’être humain. Elle dispose d’outils permettant de faire la différence entre des communautés différentes. Parmi ces outils, nous pouvons citer la religion qui fait partie de la coutume. Mais, en examinant, on se rend compte que la religion surplombe la coutume. Aucune communauté ne peut donc exister sans coutume. Elle constitue un produit de la population.
Partout où on retrouve des êtres humains vivant en communauté, leur mode de vie donne naissance à leurs coutumes. La vie de la population est intimement liée à ce qu’on appelle ici coutume.
Le plus souvent aussi, chaque communauté a sa religion. Il est très rare de parler de coutume sans parler de religion et inversement.
Il faut l’éducation pour transmettre les coutumes de génération en génération. Les générations montantes doivent se servir de l’éducation pour appliquer les coutumes des anciens.
L’éducation porte sur le physique, le comportement et les connaissances ou savoirs.
Pour vivre en harmonie avec sa communauté, l’être humain a besoin d’éducation. C’est pourquoi on dit souvent que l’éducation est importante dans la vie de l’Homme.
Pour Thierno Abdoulaye Djibril Diallo, originaire de Dalein et maître coranique s’occupant de l’éducation des enfants dans la ville de Labé, la coutume est tout ce que les êtres humains ont l’habitude de faire dans leur vie au point qu’ils ne peuvent plus y renoncer.
« Ils le font sans réfléchir en matière d’habillement, de paroles, d’alimentation, de pratiques, ou d’aménagement d’habitat, en un mot tout ce qui est lié à l’usage de leurs communautés » a-t-il expliqué dans cette première partie de sa communication.
Parlant de religion, le chroniqueur islamique rappelle qu’il s’agit de toute croyance humaine donnant à l’intéressé l’espoir de se rapprocher de son objectif et lui permettant d’éviter tout ce qui lui fait peur d’invisible ou non.
Il y a aussi des gens qui estiment que la religion est constituée de tout moyen d’adoration qu’il soit conforme aux prescriptions ou non.
Ainsi, le Coran est la source de la religion musulmane. A cela, il faut ajouter les principes transmis par le prophète Mohammed (PSL) et les souvenirs des compagnons du messager d’Allah.
Par contre, les coutumes sont nées du regroupement des êtres humains en espace de vie commun. C’est la population qui décide de faire ce qu’elle qualifie de bon pour la vie quotidienne commune et édicte des principes qui régissent la cohabitation entre ses différentes composantes. C’est souvent une personne qui trouve l’idée et la soumet à la communauté. Celle-ci l’adopte après concertation.
En conclusion, la religion vient de Dieu et les coutumes sont créées par les êtres humains.
L’islam divise en coutumes en trois catégories. Celles qui sont reconnues et autorisées par le Coran, celles qui sont interdites par la religion et celles pour lesquelles le livre saint est muet.
Pour cette troisième catégorie, il est recommandé de pratiquer les coutumes qui ne contredisent pas les prescriptions de l’islam.
Il convient alors de retenir qu’il y a des coutumes qui n’ont aucun lien avec la religion et qui sont à extirper de la communauté en raison des prescriptions divines.
Si on prend l’exemple du premier être vivant, Adam, on peut dire que la religion est venue avant les coutumes. Car, Le Tout Puissant Allah a créé Adam, Il lui a donné des consignes. Ces consignes données par Dieu à Adam relève de la religion. En ce sens que la religion est constituée des prescriptions et des proscriptions divines.
Par contre, si nous observons la vie en communauté, on peut dire que les coutumes sont venues avant la religion. Prenons le cas du développement de l’homme, de la naissance à la majorité. Il commence d’abord par les coutumes liées à l’habillement, à l’alimentation et à la langue de communication. C’est après tout ça qu’il adopte sa religion.
Entretien réalisé avec Mamadou Yassine Diallo