Labé, 23 Avr (IBC) – L’ONG Solidarité Suisse-Guinée vient d’entreprendre une vaste campagne de sensibilisation des élèves des différents établissements scolaires de la commune urbaine de Labé sur les violences sexuelles, la planification familiale et la lutte contre les grossesses non désirées, rapporte infosbruts.com, votre quotidien en ligne basé en Moyenne Guinée.
Le lycée Général Lansana Conté de Gadha Pounthioun et le complexe scolaire privé ‘’Yacine Diallo’’ de Kouroula constituent la première étape de cette tournée d’informations et de sensibilisation pour un changement positif de comportement par les jeunes filles et les jeunes garçons encore sur les bancs.
« Nous sommes en tournée dans les établissements scolaires de la ville dans le cadre d’une vaste campagne de sensibilisation des jeunes filles et des jeunes garçons pour qu’ils puissent vraiment s’abstenir en vue d’éviter des grossesses non désirées et des avortements qui sont interdits par la loi et les religions chrétienne et musulmane. La sensibilisation c’est pour que les élèves acceptent de pratiquer la planification familiale qui permet d’espacer les grossesses, d’avoir des enfants au moment voulu et de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles » explique la formatrice, madame Dansou Béavogui, sage-femme à l’hôpital régional de Labé.
Partout où cette mission de l’ONG Solidatité Suisse-Guinée est passée, son message a été favorablement été accueillis par les élèves et les enseignants qui n’ont pas caché leurs sentiments de satisfaction.
« J’ai suivi cet exposé qui m’a apporté quelque chose d’importante. Nous les jeunes filles nous en tirons des informations qui nous mettent dans des bonnes conditions. Car, si nous nous protégeons nous pouvons aider aussi notre pays, pour ne pas que nous nous retrouvions dans des erreurs. Quand on entend souvent l’avenir, c’est au niveau des jeunes filles et des jeunes garçons. C’est nous qui pouvons développer notre pays. Nous allons appliquer les conseils que la mission de Solidarité Suisse-Guinée vient de nous donner. Il est vrai que certaines personnes comprennent difficilement, mais nous qui avons compris le message nous allons aider nos amis à comprendre ce qui a été dit ici » Siaflo Milimono, élève en 12ème Sciences Mathématiques au Lycée Général Lansana Conté.
Les mêmes sentiments sont exprimés par le principal du collège Général Lansana Conté, Mamadou Adama Barry
« D’abord, j’ai été très touché par la disponibilité de la mission qui est à son deuxième contact avec nous. Ensuite, de la forte mobilisation des élèves. C’est seulement le collège qui était concerné, mais, franchement, nous avons reçu la plupart des filles du Lycée. C’est vraiment un ouf de soulagement. J’ai compris que c’est une préoccupation pour tous les élèves. Nous sollicitons un élargissement de cette initiative de l’ONG Solidarité Suisse-Guinée parce que c’est un phénomène tousse tous les niveaux et tous les âges. Je pensais que c’était seulement les élèves de 10ème qui pouvaient être concernés, mais, finalement, quand les élèves de 9ème ont été informés de l’activité, ils ont tout de suite demandé l’autorisation de participer à la rencontre. Je suis sûr que si on avait fait la proposition aux élèves de 8ème aussi, ils auraient eux-mêmes demandé à venir prendre part. nous sollicitons davantage de tels contacts, parce que les élèves en tirent un enseignement enrichissant. Ils avaient déjà vu les thèmes développés ici avec leurs professeurs de Biologie. C’est pourquoi la rencontre que vous avez suivie était bien animée. Je sais qu’ils viendront nous proposer d’autres thèmes. Je suis très satisfait du professionnalisme de la mission, des dames qui ont fait l’exposé et du sérieux qui a caractérisé la conférence » a-t-il expliqué.
Du côté du complexe scolaire privé ‘’Yacine Diallo’’ de Kouroula, Diallo Mariama Ciré de la 11ème Année Sciences Mathématiques a rassuré que cette sensibilisation initiée par l’ONG Solidarité Suisse-Guinée apporte un plus aux élèves.
« Elle nous aide d’abord à connaitre bien notre corps. Elle nous permet ensuite de sortir les femmes victimes de violences et de viols de leur silence. Elle permet à ces femmes de se libérer. C’est comme si c’était un deuxième foyer pour elles où elles peuvent s’épanouir, parce qu’il y a des maris qui disent que quand une femme ne peut pas concevoir, c’est un crime. Ils les battent et les renient. Quand la femme accouche d’une fille, son mari dit que l’enfant ne doit téter que 6 mois seulement. Ils disent à leurs épouses d’arrêter pour qu’elles recommencent de concevoir en vue d’avoir un garçon. Autrement dit, ils estiment que c’est un crime d’avoir une fille. La planification familiale nous aide bien. Car, nous pouvons connaître notre corps et éviter d’avoir des enfants quand nous ne le voulons pas. Quand piquons une autre grossesse sur un enfant de 9 mois au moment où le père ne s’en occupe pas, c’est une lourde charge pour la femme. Elle peut même mourir dans ça et laisser ses enfants derrière. Elles peuvent avoir des lésions et ne plus pouvoir concevoir, le mari va dire qu’elles sont stériles. Avoir des enfants sans espacement des naissances, ce n’est pas bon pour le corps de la femme. Elle va vieillir vite, son mari va chercher une autre épouse, au moment où la première ne peut plus avoir un autre époux. Je remarque que dans la société on a beaucoup évolué. On a beaucoup cherché de méthodes pour que la femme puisse s’épanouir dans son foyer » a-t-elle retenu.
Cette lycéenne suggère à l’ONG Solidarité Suisse-Guinée de penser à impliquer les notables et les chefs religieux dans la sensibilisation pour un changement positif de comportement au sein de la société en général et au près des jeunes filles non scolarisées en particulier.
Il est à préciser qu’au cours de cette mission, l’ONG Solidarité Suisse-Guinée a présenté à l’auditoire son programme de centre de prise en charge des femmes victimes de violences qui héberge, protège, accompagne sur le plan sanitaire, judiciaire, psychosocial et les aide à intégrer la société en leur donnant une formation en couture, en pâtisserie et autres.
Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com
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