Labé, 05 Déc (IBC) – Le point focal VIH/Sida dans la Région Administrative (RA) de Labé, Dr Alpha Mohamed Bah communément appelé Dr Bah Junior en service à l’hôpital régional invite à éviter la discrimination et la stigmatisation qui, selon lui, perturbent la prise en charge des personnes vivant avec ladite pandémie, rapporte infosbruts.com, votre quotidien en ligne basé en Moyenne Guinée.
Au cours d’un entretien exclusif accordé à votre quotidien en ligne infosbruts.com, le point focal VIH/Sida dans la Région Administrative (RA) de Labé, Dr Bah Junior, en service à l’hôpital régional a indiqué que le taux de prévalence de cette pandémie dans la région est estimé à 1,6%, tandis qu’au niveau national, il est estimé à 1,5%.
« La prise en charge du VIH/Sida a été décentralisée. Le site de l’hôpital régional de Labé a été créé et inauguré en 2005, plus précisément le 22 juillet. De cette date à nos jours, nous dépistons les patients et tous ceux qui sont positifs, après un bon consuling mené, sont soumis au traitement antirétroviral. Après avoir juguler les infections opportunistes qui accompagnent l’infection à VIH. Depuis 2005 à ce jour, nous avons recensé 4140 patients qui ont été soumis au traitement. Il y a eu des cas de décès, des cas de transferts, transférés sortants. C’est-à-dire des gens qui ont quitté notre site pour aller dans d’autres sites. Comme à Conakry, à N’zérékoré, à Gueckédou et même à Dakar, par rapport à la préférence des patients et par rapport à la proximité de la prise en charge » a-t-il expliqué.
Poursuivant, notre interlocuteur a mis un accent particulier sur le fait que l’Etat guinéen « a fourni énormément d’efforts depuis belle lurette pour faire la décentralisation des sites de prise en charge dans notre région. Notre site a été le premier à être créé au niveau de la région. Après, il y a eu celui de Mali. Par rapport au nombre de cas dépistés positifs dans cette préfecture, on a décentralisé la prise en charge au niveau de Mali où tout se fait comme à l’hôpital régional de Labé. Ils ont eu toute la logistique et tous les intrants. Après Mali, la prise en charge a intéressé la préfecture de Tougué aussi. Koubia et Lélouma font la prise en charge également depuis des années » a-t-il ajouté.
Il y a aussi la catégorie des perdus de vu qui sont généralement retrouvés à domicile ou par téléphones suite à des recherches actives entreprises par l’hôpital régional de Labé. Mais sur les 4140 séropositifs recensés, seulement 1.723 dont 504 hommes et 1219 femmes suivent actuellement régulièrement leur traitement au sein du centre de prise en charge de Labé. Dans cette file active, l’hôpital régional de Labé compte 60 enfants.
La même source met un accent particulier sur le fait que pour l’année 2021 « nous avons soumis au traitement antirétroviral 218 patients infectés par le VIH/Sida.»
Beaucoup de facteurs pourraient, dit-il, expliquer cette propagation de la pandémie du VIH/Sida dans la région de Labé.
« Malgré les efforts fournis par l’Etat guinéen, ses partenaires et les prestataires qui sont au niveau opérationnel, il reste encore quelques défis à relever. Il faut qu’on renforce la sensibilisation de la population sur les avantages du dépistage à grande échelle. Il faut rappeler que les cas positifs détectés doivent suivre un traitement continue à vie. Quand le traitement est bien conduit les patients peuvent vivre aussi longtemps que possible » indique Dr Bah Junior.
Cependant, il regrette la discrimination et la stigmatisation des malades infectes par le VIH/Sida : « c’est ce qui perturbe souvent le programme de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida. Ils sont comme les autres patients. Cette prise en charge est multidisciplinaire. Elle est psychosociale. D’où la mise en place des associations des personnes vivant avec le VIH/Sida et des personnes affectées. Il y a aussi la prise en charge médicale et la prise en charge nutritionnelle » a-t-il conclu.
Il convient de rappeler que les médicaments antirétroviraux sont gratuits.
IBC/05/12/2021 DGD/ISD