Guinée, 11 Août (IBC) – L’ancien banquier Bah Oury, président de l’UDGR, dénonce l’actuelle politique monétaire de la Guinée marquée par une gestion laxiste des finances publiques, a appris votre quotidien en ligne infosbruts.com d’une source généralement bien informée.
Au cours d’un entretien accordé, cette semaine, à nos confrères du Groupe Evasion Guinée, le président de l’UDRG, Bah Oury, ancien banquier dresse un tableau de bord assez sombre sur la politique monétaire de la Guinée.
« Il y a une inflation structurelle dans notre pays. A plus de 10%, il ne faut pas s’en réjouir. En termes de politique monétaire de manière globale, lorsque dans un pays qui se dit libéral avec la promotion du secteur privé, vous avez l’endettement qui est de loin celui qui est dominant par rapport au crédit accordé aux entreprises privées, cela veut dire qu’il y a déjà un problème de gestion laxiste de la politique monétaire. Qui fait que l’Etat est le principal utilisateur de toutes les finances. L’Etat est le principal utilisateur même de l’argent qui est collecté par les banques. Et les banques préfèrent prêter par les bons du trésor ou des titres de régulation monétaire au Trésor par le biais de la banque centrale. Au lieu de financer l’économie réelle, c’est-à-dire les entreprises. La monnaie, telle qu’elle est gérée dans notre pays est l’élément au cœur de tous les problèmes de la Guinée, depuis très longtemps » regrette Bah Oury, président de l’UDRG.
Poursuivant son analyse, Bah Oury a déclaré que certains départements ministériels n’arrivent pas à décaisser leurs budgets. Pour sortir de cette situation, l’ancien banquier propose l’aide extérieur. Mais, insiste sur la gestion rationnelle des ressources internes.
« Vous ne pouvez pas relancer l’économie sans pourtant avoir l’aide nécessaire pour pouvoir financer. Un pays comme le Ghana a reçu un milliard 100 millions de dollars. Comment se fait-il que ces pays reçoivent suffisamment d’apports et qu’un pays comme la Guinée en reçoit nettement moins. Cela veut dire qu’il y a d’abord une question de confiance, une question de crédibilité des autorités vis-à-vis de l’extérieur. Si vous ne gérez pas ce que vous avez correctement, les autres ne vous ferons plus confiance. Si vous croyez que dans ce monde, il faut dribler les gens, à la fin vous risquerez d’avoir des vertiges, parce qu’à force de dribler, vous vous retrouverez tout seul » a ajouté Bah Oury.
IBC/11/08/2021 MLB/ISD