Guinée, 11 Août (IBC) – La diffusion, par le premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana, d’un communiqué donnant la composition du secrétariat permanent du cadre du dialogue fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein de la classe politique guinéenne où on rencontre de nombreux sceptiques parmi lesquels le président de l’Union des Forces Démocratiques (UFD), l’honorable Mamadou Bah Baadicko, député membre du groupe Alliance Patriotique de l’opposition parlementaire. Lisez !
Nous avons pris connaissance du communiqué du Premier ministre donnant la composition du secrétariat permanent du dialogue. A ce propos, il faut tout d’abord rappeler le contexte. Sans consulter l’opposition un secrétaire permanent a été nommé par le pouvoir. Nous avons largement dénoncé cette orientation vers un dialogue biaisé. Au lieu de rectifier le tir, et surtout sans au préalable avoir mis en place le secrétariat permanent de ce curieux dialogue, comme le prévoyait le décret, nous avons assisté à des simulacres de rencontres avec des transporteurs, des membres des forces de sécurité, des ministres, etc. Cette situation qui frise le ridicule n’a pas laissé au gouvernement d’autre choix que d’arrêter son manège. C’est ce qui nous a fait dire que le dialogue n’était pas mort, mais simplement mort-né. Le pouvoir est ainsi le premier à violer ses propres textes !
A présent dans ce communiqué qu’est-ce que nous constatons ? Sur 10 membres du fameux comité permanent, le pouvoir nomme 6 ! L’opposition, parlementaire et extra-parlementaire en tout et pour tout n’a que 2 représentants, 1 pour chaque entité ! Les 2 autres viennent de la société civile. Et sous nos cieux, on sait très bien ce que cela veut dire : la plupart des fois, ce ne sont que des sous-marins au service du pouvoir. Nous en avons la démonstration éclatante avec la CENI, elle aussi » paritaire » mais totalement inféodée au pouvoir. Donc les choses sont claires et ne peuvent tromper que leurs auteurs. Conçu ainsi, c’est le pouvoir qui fera semblant de dialoguer, mais exclusivement, selon son propre agenda, c’est à dire en s’opposant à tout changement positif de la gouvernance actuelle responsables des maux qui minent le pays.
Aucun des problèmes fondamentaux du pays et qui plombent son développement harmonieux, la paix et la concorde, le progrès économique et la justice sociale n’y gagneront. Et c’est le peuple de Guinée qui devra continuer à souffrir de cette corruption, du pillage de la richesse nationale par des élites prédatrices, sous le règne du Parti-Etat politico-ethnique.
Mamadou Baadiko BAH Président de l’UFD
Député membre du Groupe parlementaire Alliance Patriotique (Opposition)