Labé, 30 Juillet (IBC) – « Vivre et Mourir, l’Europe dans un coin de la tête » est un roman de société inspirée de l’actualité qui vient de paraître c’est Edilivre. L’ouvrage met en Scène Alpha, fils d’un cossu commerçant dont le frère ainé a fait fortune dans son exil et qui essaya d’imiter ce dernier en tentant le voyage par les canaux clandestins. Mais, le personnage central du roman, connaîtra la trahison, le manque, la souffrance et l’obligation de trimer pour survivre. Son étoile lui fera côtoyer des gens biens comme de mauvaises personnes, le long de sa route jusqu’au Maroc, où son embarcation fera naufrage.
Dans ce livre, l’auteur, Ousmane T-Killa Tounkara fait un réquisitoire qui peint les péripéties devenues le quotidien de milliers de jeunes africains, rêvant de l’Eldorado, avec une bonne dose de faits réels, volontairement romancés pour exciter le lecteur. Pour en savoir davantage, votre quotidien en ligne infosbruts.com a pris langue avec l’auteur du livre. Ousmane T-Killa Tounkara, célèbre animateur culturel de la radio Espace Foutah, où il est aussi le rédacteur en chef. L’intégralité de cet entretien, c’est dans lignes qui suivent.
Infosbruts.com : Ousmane T-Killa Tounkara, depuis quand avez-vous pensé à éditer ?
Ousmane T-Killa Tounkara : Bon ! Penser à éditer, il faut dire que c’est nouveau, parce que j’ai eu l’idée de me faire éditer seulement en 2018. Mais, déjà, écrire, c’est depuis toujours. J’ai été bercé par l’écriture. Depuis que je suis tout petit avec mes frères, on récite, on écrit. Chacun y va de son chemin. L’écriture était donc déjà dans les gênes de la famille. J’écrivais, mais penser à me faire éditer, c’est venu seulement en 2018.
Vous avez déjà trois livres édités par la maison d’édition, EdiLivre, parlez-nous des deux premiers avant d’en arriver à ce troisième qui fait l’objet de notre entretien !
Ok ! Depuis que je suis tout petit, je suis attiré par les faits historiques, tout ce qui ramène à la culture, tout ce qui ramène à la connaissance de soi. Et donc, c’est ainsi que j’ai lu beaucoup d’ouvrages parlant des héros nationaux notamment Alfa Yaya, Bocar Biro et des gens de cette trempe-là. C’est pour vous dire que l’histoire me fascine. Mais, elle m’a encore davantage fascinée par la magie des médias, parce qu’avec les enregistrements qu’on fait avec des personnes ressources, des trésors humains vivants qui viennent souvent à la radio, ces personnes-là m’ont marqué, parce que la façon dont, au plan traditionnel, elles présentent un héros comme Bocar Biro, un héros comme Alfa Yaya, ce n’est pas de la même façon qu’un livre édité en France ou écrit par un français présenterait ces héros-là. C’est donc cet aspect culturel-là, l’extrapolation que les griots locaux font de nos héros, cette touche-là, c’est ce qui m’a fasciné. Je me suis dit de me lancer dans ce sens-là.
Pour ce faire, j’ai essayé d’utiliser la vision des griots locaux (les awloubé), ensuite j’ai utilisé la vision des Djély (mandingue, côtés guinéen, gambien et sénégalais). J’ai pu avoir des gens qui m’ont relaté l’histoire telle qu’ils l’ont apprise. C’est un peu cette sélection que j’ai eu à faire. J’ai eu à faire un travail de sélection, mais aussi un travail de recoupement entre les diverses versions, j’ai pu retenir quelque chose pour la fin.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans le personnage central de votre roman « Vivre et Mourir, l’Europe dans un coin de la tête » ?
Si aujourd’hui on se fie aux statistiques, on sait que le Fouta Djallo est l’une des régions de la Guinée les plus touchées par le phénomène d’immigration clandestine. Et on sait que lorsqu’on prend ce Foutah Djallo-là, lorsqu’on prend ne serait-ce que la région de Labé, il y a des préfectures qui sont encore plus présentes sur cette scène-là. C’est notamment Lélouma. Ce sont des aspects qui sont-là connus de tout le monde, parce que chaque fois que quelqu’un meure dans une embarcation le long de la méditerranée, il est de Mamou, il est de Lélouma. Le scénario-là, on le vit au quotidien. J’ai eu des amis qui sont partis, qui sont décédés. J’ai vu des petits grandir dans le quartier où j’ai grandi. Aujourd’hui, ils ne sont plus là, ils sont morts parce qu’ils ont tenté ce voyage. Ça, c’était dans un coin de ma tête.
Et aussi, avec la même magie des médias, de la radio, j’ai pu enregistrer des personnes qui ont vécu le voyage, qui ont fait les prisons libyennes, qui ont été vendus comme du bétail, qui ont été battus, qui ont vu les gars avec lesquels ils ont voyagé mourir fusillés. Ils ont donc raconté ces histoires-là, je me suis dit cette expérience, moi personnellement je ne l’ai pas vécue, parce que je n’ai jamais épousé l’idée de voyager dans ce sens-là et comme ça. Mais, eux qui l’ont vécu ils l’ont partagé avec moi. Je me suis dit pourquoi ne pas utiliser ce canaux-là, utiliser ce créneau pour essayer de sensibiliser à ma façon. Voilà ce qui a marqué le personnage. Il s’appelle Alfa, parce que Alfa, c’est un nom commun de peuhl et le peuhl aujourd’hui, il est connu d’abord pour être un nomade donc c’est quelqu’un qui se promène beaucoup. Alfa, c’est aussi le garçon de Lélouma, le garçon de Mamou. Tous ces gars qui sont entrain de braver la méditerranée et beaucoup ne reviennent pas ou n’arrivent jamais à bon port.
Je suis marqué par une coïncidence malheureuse entre la date de sortie de ce livre et le décès d’un jeune de Labé qui est mort sur la méditerranée alors qu’il tentait, lui aussi, de rallier l’Europe via la méditerranée.
Je voudrais commencer par m’incliner pieusement à la mémoire de Biba, comme on l’appelait, et présenter mes condoléances à la famille Cissé de Konkola et que son âme puisse reposer en paix.
C’est une forte coïncidence parce que ce jour j’ai appris son décès à 8 heures par Thierno Oumar Tounkara, mon neveu et collaborateur à la radio. Mais, à 10 heures, j’ai reçu le mail me disant « aujourd’hui, le roman va être publié ». Moi-même je ne peux pas mesurer l’étendue de cette coïncidence. C’est venu comme ça. Mais, ce qui est bon à rappeler, ce que c’est un roman d’actualité qui traite d’un thème actuel. Le départ volontaire et le départ parfois très risqué de milliers de jeunes gens pour la mer.
Ce que je vais vous apporter comme scoop, dans ce roman, il y a un petit frère à moi, un ami avec qui j’ai grandi dans le quartier et qui avait beaucoup de respect pour moi. Il a voulu faire le voyage. Il s’est retrouvé au Maroc. Ce qui l’a sauvé parce que son argent, ce jour-là, se trouvait avec sa grande sœur qui était au Maroc là-bas et à qui il n’a pas expliqué les raisons de sa venue au Maroc et qui était allée travailler dans une autre ville. Il a donc dû attendre cet argent-là pour pouvoir payer et embarquer au bord de la navette. Et malheureusement la navette est partie sans lui. Mais, 15 minutes après, ils ont dit qu’une navette est tombée et tout ce qu’elle contenait est mort noyé. C’est donc l’argent et la distance de sa sœur par rapport à lui au moment du départ de navette et j’ai utilisé cet aspect de la question. Surement il se retrouvera et il retrouvera l’histoire qu’il m’a relatée dans cette partie du roman. Mais, j’ai voulu utiliser des choses qui ont existé, que des gens ont vécu, parce que ça sensibilise mieux.
Alfa, le personnage central du roman, semble avoir été motivé par la réussite de son grand-frère rentré de l’Europe avec des gros moyens. Il était témoin de la déférence avec laquelle ce grand frère été traité de tous, à cause des moyens qu’il a ramené de son aventure. La société n’est-elle pas elle-même responsable de ce qui arrive actuellement à cette jeunesse gagnée par l’idée de partir quel que soit le prix à payer, même au prix de la vie ? On dit souvent que si tu n’en a pas, même ta mère ne voudra pas te voir.
Je ne parlerai pas de la mère parce que le lien mère-enfant dépasse de l’argent, dépasse toute fortune, dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Le lien mère-enfant, il n’y a que Dieu qui mesure l’étendue. Mais, pour répondre à la question dans son aspect global, ce que les familles sont responsables, parce qu’aujourd’hui vous avez la chance d’avoir un frère qui est allé en Europe et qui revient ici. De la façon dont vous voyez la famille le traiter, ce n’est pas de la même façon dont vous qui vivez avec la famille et qui vous prêtez à tous les caprices et tous ‘’les supplices’’ de la famille, ce n’est pas comme ça que vous êtes traités. Et après, il y a de la jalousie. J’ai voulu donc ressortir cette jalousie-là, parce que très souvent nos familles sont des familles polygames. Quand Idrissa a réussi, il faudrait que Aliou ou l’enfant de la seconde mère réussisse. Ce sont les parents, c’est la famille qui cultivent déjà cet esprit de concurrence malsaine, parce que si la concurrence est saine, encore ça passe. Mais, on passe par tous les moyens.
On entend aussi souvent des chefs de familles reprocher à leurs enfants de n’avoir pas fait comme le fils de l’autre qui a pu envoyer un véhicule à son père à quelques mois seulement de son arrivée en Europe. Ceux qui n’ont pas tenté l’aventure sont souvent traités de fainéants à l’affut des repas préparés par leurs mères. Ce qui pousse certains jeunes à tenter l’impossible pour réussir ce que l’autre a réussi.
Dans nos têtes, on croit que quiconque foule le sol européen, le sol occidental, il a réussi. Alors que c’est faux. Combien de personnes on connait aujourd’hui à Labé, qui sont partis depuis 20 ans ? Ils n’ont même pas de situation. Aujourd’hui encore, ils sont entrain de courir derrière les papiers. Ils n’ont pas de papiers. Ils sont là-bas, ils se prostituent.
Ils sont incapables même de revenir…
Ils sont entrain de courir de vieilles dames qui ont fini leur vie, parfois dont le compagnon est décédé, il y a quelques années. Et ils sont à la merci de ces dames-là. Ils sont sans domicile fixe. Très souvent, la perception, le qu’en dira-t-on, pousse les familles à privilégier le matériel, à privilégier l’argent devant la vie de leurs enfants. Malheureusement, parfois on s’en rend compte trop tard.
Moi, je suis heureux, il y a eu très récemment là au Sénégal, un procès où des parents ont été jugés parce qu’ils ont pris de l’argent, ils ont payé pour leurs enfants mineurs qui ont embarqué dans ses embarcations de fortune et qui sont allés mourir.
Aujourd’hui, quand on peut juger un père de famille pour ça, cela veut dire que les esprits sont entrain de s’émanciper. Il faut que l’être humain revient à sa place normale. Il faut qu’on soit des humaines. Pas des robots qui adorent l’argent.
Malheureusement, aujourd’hui, on prie 5 fois par jour, on prétend adorer Dieu. Mais, quel Dieu ? On adore l’argent aujourd’hui, parce que même ceux derrière lesquels on se met à prier, très souvent ce sont des gens qui sont vaincus par le matériel.
Vous êtes à votre 3ème roman. Est-ce qu’il est facile d’écrire.
(Rire). Facile d’écrire ? Ça dépend de ce que tu appelles écrire. Parce qu’il y a une différence. Autant il y a des personnes, autant les motivations sont diverses, autant les backgrounds sont divers, autant les vécus son différents.
Pour moi, c’est un peu plus facile, je viens d’une famille carrément culturelle. Vous, vous le savez ! Papa écrit, maman écrit. Mes sœurs, chacun écrit de son côté. On est dans l’art, on est pleinement dans la culture. J’ai été bercé par ça. Mais, je lis beaucoup. Il n’y a pas dire parce que ma mère écrit, je suis né avec l’écriture. Non ! Personne ne nait avec l’écriture. Quand tu ne lis pas, tu ne peux pas écrire. De ce point de vue donc ce n’est pas facile d’écrire, parce qu’il faut beaucoup lire avant de prétendre écrire.
Il faut savoir aussi écrire est la photographie d’une émotion, la photographie d’un ressenti, d’un vécu. C’est donc comme si vous avez un appareil photo, vous voulez immortaliser un instant de votre vie, un instant de vos émotions que vous ressentez, un instant de quelque chose qui vous a marqué. C’est donc facile d’écrire parce que c’est une émotion personnelle, un ressenti personnel que vous extériorisez. Mais, c’est difficile d’écrire parce qu’il y a beaucoup de vas-et-viens. On n’est jamais surs de ce que ça va être.
Je vais vous raconter une petite histoire. Quand j’ai commencé avec « La générosité, comme rançon de l’immortalité », qui parle d’Alpha Yaya vu par les griots traditionnels. J’écris toujours sur des feuilles rames avant de saisir. Je suis plus à l’aise avec le Bic qu’avec le clavier. J’ai écris, écris, écris. Je me suis retrouvé avec un petit carton de tomates concentrés plein de papiers. Pendant les vacances, j’ai dis donc comme j’ai le temps, je vais saisir. Quand j’ai saisi je me suis retrouvé à 12 pages. Malgré tout l’effort fourni avec deux rames complètes, le carton plein et j’étais à 12 pages.
Vous êtes à votre 3ème expérience, quel est votre réconfort aujourd’hui ?
Réconfort ! Aujourd’hui, le premier réconfort que j’ai, c’est de savoir que je peux le faire. J’ai lu des livres. J’ai vu des enfants écrire, j’ai vu des jeunes écrire. J’ai été séduit par beaucoup d’écrivains. Beaucoup m’ont marqué. A un moment donné, quand je voyais le nom d’un auteur sur un ouvrage, c’était un rêve pour moi. Pour moi, c’était le 7ème ciel. Quand quelqu’un écrit un livre, pour moi c’était le top niveau que personne ne peut dépasser. Et après, quand j’ai été édité pour la première fois, ça peut être l’un des jours les plus heureux de ma vie, parce que c’était un défi personnel. Pour moi, j’avais franchi un autre palier. J’avais franchi un autre palier, des personnes m’ont fait rêver, aujourd’hui, quand on cite, on peut me citer au même niveau que ces gens-là. Ils diront, au moins, il a eu son livre. Cette satisfaction, rien ne peut l’acheter. Et j’ai senti que je peux le faire.
Ce qui m’a marqué, lorsque tu soumets ton manuscrit à Edilivre, il y a un comité de lecture qui valide. Après, si ton livre a besoin de correction, on te propose la correction, mais, c’est toi qui paye. Lorsque ça fini, on te soumet à un contrat, si tu souscris, vous faites le marché. Mais, moi ce qui m’a marqué, j’étais autour du thé. J’ai vu l’adresse d’Edilivre défilé sur Facebook, j’étais entrain de jouer, le manuscrit était dans le téléphone fin prêt. J’ai dit, attends, je vais tenter. J’ai tenté, deux, trois jours, ils ont dit que le comité de lecture a lu et validé. Il n’y a pas de correction à faire. A moins que je ne veille rajouter autre chose. Ça voulait dire que je suis un apprenti mais pas n’importe quel apprenti. Ça m’a rendu fier.
C’est un réconfort, vous le dites. Vous avez réussi à franchir un pas. Est-ce qu’aujourd’hui, vous sentez qu’on est entrain de vous lire, à travers ces trois ouvrages ?
Le troisième ouvrage, je ne vais pas en parler parce qu’il vient de sortir. Mais, déjà l’engouement qu’il y a depuis que j’ai annoncé que je suis à nouveau sur le marché, la famille, les amis, les personnes qui m’ont connu à travers les médias, il y a eu beaucoup de retours positifs. Ils ont envie d’acheter. Ils me demandent où on peut en trouver. Ceux qui sont en France, c’est facile pour eux. C’est 9 euros. Mais, nous ici, ça va faire 100.000 francs guinéens et il faut qu’un stock vienne déjà.
Maintenant, pour les deux autres livres, je peux m’enorgueillir d’une chose. Pour le livre Alpha Yaya, je suis à prêt de 5000 achats, parce que ce que tu gagnes est lié au nombre de ventes. Il y a le nombre de ventes numériques, le nombre de ventes papier.
« Le fils ainé de la muse », j’attends que celui-ci aussi vient pour faire la dédicace ici, parce que c’est un livre de poésie. C’est la poésie qui m’a bercé. C’était ma façon aussi de rendre hommage à ma mère. Je ne le dirais jamais assez ma mère, c’est ma première et ma meilleure école. Tout ce que je sais, tout ce que j’ai appris, tout ce que je suis, je le dois à ma mère. Au-delà du lien mère-fils, c’est ma maitresse. Je n’ai pas hésité de suivre ses pas, je ne regrette pas de l’avoir fait. J’ai eu des opportunités de partir parfois, elle ne voulait pas que je parte. Aujourd’hui, je suis là. Je dis Al hamdoulillahi. Merci, maman.
Est-ce que le livre nourrit son homme aujourd’hui ?
Pour le moment ce n’est ces livres-là qui me nourrissent. Franchement, à vrai dire, je ne cherchai pas de l’argent à travers ces livres-là. Moi, l’histoire de l’écriture et de la lecture et moi, c’est l’histoire d’une vie. Ça dépasse l’argent. Ça c’est une chose. Mais, déjà, je ne perds rien aussi. Je ne perds rien. Toutes les copies des livres de Victor Hugo se trouvent à la bibliothèque nationale de la France. Aujourd’hui, Ousmane T-Killa Tounkara a quatre ouvrages à la bibliothèque nationale de la France. On verra un jour, peut-être je n’aurai même pas le temps d’y aller, si un de mes enfants y va un jour, il verra Victor Hugo, il verra Voltaire, il verra Ousmane Tounkara à la bibliothèque nationale de la France. J’ai un mémoire là-bas et j’ai trois livres. Ça dépasse donc de l’argent. Personne ne peut acheter ça.
Et au-delà de ça, je ne perds rien. J’ai été édité 3 fois. Il y a des contrats qui entourent ces trois fois-là. A chaque 31 décembre, ils te font un retour. Tu as 100 euros, 150 euros. C’est vrai que c’est modique par rapport à ce que tu penses. Mais, ce que tu gagnes en publicité et en renommée ça dépasse carrément le cadre de l’argent et donc ça personne ne peut l’acheter. Personne ne peut te voler le plaisir d’être un auteur.
IBC/30/07/2021 ISD