Labé, 13 Juillet (IBC) – L’interview que Mamadou Oury Diallo, maire de la commune rurale de Noussy, dans la préfecture de Labé, a accordée, la semaine dernière, à Echos des collectivités de l’émission Diaspora Africaine, diffusée tous les lundis sur les antennes de Mediadafrique et reprise dans les colonnes de votre quotidien en ligne infosbruts.com continue de provoquer un tollé et faire des frustrés au sein des ressortissants de cette collectivités, au point que le chef du district de Mobhi, Boubacar Diallo, membre du conseil communal a décidé de prendre la parole, au nom et pour le compte de tout le monde, en vue de faire entendre la cause de ceux qui pensent que les propos du maire minimise la portée de leurs actions en faveur du développement communautaire. Lisez !
InfosBruts.com : Monsieur Boubacar Mobhi Diallo, vous êtes le président de la commission développement rural et environnement du conseil communal de Noussy, dans la préfecture de Labé, quel est le bilan de votre équipe, après deux ans et quelques mois d’exercice ?
Boubacar Mobhi Diallo : Notre bilan est très mitigé, parce qu’il y a certains qui diront qu’il n’est pas positif, d’autres diront qu’il est positif. Nous, nous disons qu’il est très positif, parce qu’il y a déjà le développement qui s’opère à la base. Notre rôle, c’est de sensibiliser et de développer, donc de maintenir le climat social. La paix dans nos collectivités, dans les districts et dans les villages. Là, cette paix, elle existe. Le développement aussi, petit à petit, il est là. L’Etat est entrain de faire quelque chose. A travers, l’ANAFIC (Agence Nationale de Financement des Collectivités, Ndrl), il y a eu beaucoup d’infrastructures réalisées par l’Etat. Les ressortissants et la commune, donc les ressortissants et les résidents ont réalisé aussi d’autres infrastructures communautaires. Tout ça fait partie du bilan de la commune.
Au cours d’un entretien qu’il nous a accordé la semaine dernière, le maire de Noussy, Mamadou Oury Diallo, attribue ce bilan mitigé dont vous faites allusion au faible niveau de formation des membres de son équipe. Confirmez-vous cet avis ?
Je l’infirme, parce que, nous 17, nous sommes élus sur des listes élaborées par des partis. Ce sont les meilleurs de la sous-préfecture qui se sont retrouvés là. Chacun exerçait quelque chose dans son district. C’est pour dire que ce sont les acteurs de développement qui se sont retrouvés.
Le problème est de savoir que vous ne pouvez pas trouver au sein de votre équipe plus de 4 conseillers qui ont fréquenté l’école française…
En constituant les listes, le degré d’instruction n’était pas fondamental. C’est-à-dire, on a parlé de dynamisme. Je sais que la mise à niveau est nécessaire.
On peut bien être dynamique et animé d’une bonne volonté mais manqué de compétences requises…
Oui ! Vous savez ! C’est bien. Mais, chaque commission est parrainée par un chef de service de l’administration communale. Mais, il y a un faite. Même si tu es dynamique, si tu es malade, tu n’arrives pas à cerner les choses. Peut-être, c’est ce qui arrive. Je ne pense pas qu’ils ne soient pas dynamiques, parce que chacun fait ce qu’il peut pour la bonne marche de la commune.
Et la mobilisation des recettes propres de la collectivité ?
Quand même tout ne se recouvre pas. Au moins, c’est sûr. Si, c’est dans ce sens-là qu’il parle de dynamisme, d’accord.
Le second point qui a provoqué un tollé général au sein de la communauté de Noussy, c’est la question liée à la nature des relations entre les autorités communales et les ressortissants….
A ce niveau nous relevons des précisions fondamentales à apporter, parce que nous avons lu et nous avons entendu que les relations entre la commune et les ressortissants ne sont pas au beau fixe. Cependant, tous les appuis que nous avons eus sont venus des ressortissants. Ils se sont déplacés, ils sont venus. On a tenu des réunions plus d’une fois à la commune où on a posé des doléances. Certaines ont été agréées, ils sont revenus appuyer.
Personne ne nie que les ressortissants fournissent un effort évident pour participer au développement de votre collectivité. Mais, la question qui se pose est celle de savoir que toutes les actions menées sur le terrain par les ressortissants ne se retrouvent pas dans le budget de la collectivité, en prévision de recette par exemple.
Nous avons bien écouté monsieur le maire et votre conclusion. Ce qui reste clair, c’est que le Plan de Développement Local (PDL) qui est élaboré au niveau de la commune, c’est le condensé des activités que les districts et secteurs ont souhaité réaliser chez eux. Normalement, ils informent la commune qu’ils sont entrain de faire ceci ou cela dans les districts pour que la commune puisse mettre cela à son compte, dans son budget. Et généralement, ça se fait.
Votre cas peut constituer une exception dans une règle générale, parce que vous vous êtes intellectuel, donc censé savoir comment s’y prendre pour mobiliser les ressortissants autour d’un idéal commun, conformément aux règles définies par le code des collectivités…
Je ne fais pas une exception. Tous les districts ont reçu l’information de monsieur le maire, à travers monsieur le secrétaire général pour que s’il y a une activité qui se déroule dans la localité, dans le district, dans le secteur, de remonter les informations au niveau de monsieur le secrétaire général pour qu’il en tienne compte lors de l’élaboration du budget.
Comment expliquez-vous alors que la plupart des actions réalisées dans la commune rurale ne se retrouve dans le budget ?
Non ! Vous ne pouvez pas le dire parce que vous n’avez pas le budget devant vous ! Si monsieur le maire le dit, c’est parce qu’il a négligé la partie technique. Il s’est exprimé juste parce que tout le monde ne vienne pas. On est d’accord. Tout n’est pas à sa portée. On est d’accord. Il y a donc des négligences. C’est suite à ces négligences-là peut-être qu’il s’est exprimé. Qu’il a exprimé un mécontentement. Il faut dire la vérité. Il y a certaines choses qui n’ont pas été remontées. Là, il a raison. C’est à corriger. Mais, cela ne veut pas dire que les ressortissants ne travaillent pas les autorités communales.
Avez-vous un autre message à nous confier ?
Monsieur le maire a été peut-être mal compris, c’est pourquoi vous avez qualifiez d’échec dans la mise en œuvre de la politique nationale de la décentralisation à Noussy. Mais, il n’y a pas eu d’échec hein, parce que les gens qui se sont retrouvés à la tête de la commune sont des agents de développement. Qu’ils parlent français ou pas, ce sont des gens qui agissent au nom des districts et qui ont fait leurs preuves au niveau de leurs districts, de leurs secteurs et de leurs villages.
Pour le moment, nous retenons que les ressortissants font leurs preuves sur le terrain.
Exactement, en collaboration avec la commune…
Pour nous le conseil communal n’a pas montré sa capacité d’accompagner le développement local. Nous ne sentons pas la présence du conseil communal sur le terrain, parce que votre équipe ne compte que sur les deux apports : celui de l’Etat, à travers l’initiative présidentielle appelée ANAFIC et la précieuse contribution des ressortissants.
Si vous allez dans ce sens, d’accord ! Mais, le conseil communal est entrain de faire quelque chose.
Pourquoi, aujourd’hui, votre équipe n’a-t-elle pas ouvrir Noussy à la coopération décentralisée ?
On est ouvert ! Si je prends des communes de la France, avec AAPF, l’Association d’Appui aux Pays Francophones. Moi-même, j’ai déplacé cette équipe nous sommes allés jusqu’à la commune, nous sommes allés dans deux districts. A Tombon pour appuyer les cordonniers et les Leefas à Mobhi. Nous avons établi un partenariat avec Daara-Labé. Les deux volontaires du Corps de la Paix se sont retrouvés pour essayer de faire avec nous des programmes de reboisement. Les conseillers sont sortis pour recenser les fours à briques. C’est encore une source de recette.
Voulez-vous nous dire que vous prélever des recettes sur ceux qui détruisent l’Environnement ?
Monsieur Sampiring, le conseil communal a trouvé qu’on est entrain de taper des briques. On a interdit. Mais, on ne peut pas interdire complètement.
On est à la fin de notre entretien…
Nous remercions l’Etat pour l’appui qu’il est entrain de faire au niveau de la commune. Les partenaires de développement, les ressortissants, les citoyens, tout le conseil communal et les médias, donc votre média parce que nous avons compris que sans vous nous ne pouvons pas être connus. Si tout ce que nous sommes entrain de faire était connu des médias, on ne pouvait pas être à ce point-là, parce que nous sommes à un point où quand vous avez interviewé notre autorité il y a eu donc un tollé. Les gens disent que les ressortissants ne sont pas reconnus. Cependant, ils sont connus, ils sont reconnus, ils sont entrain de faire quelque chose avec la commune.
IBC/13/07/2021 ISD