N’Zérékoré, 13 Juin (IBC) – Ce dimanche, 13 juin 2021, marque la Journée Internationale de Sensibilisation à l’Albinisme. Cette année, le thème de cette journée est : « Etre fort face à tout ». A N’zérékoré, même si aucune cérémonie officielle n’a été organisée dans ce sens, un correspondant de votre quotidien en ligne infosbruts.com en Guinée Forestière a recueilli quelques témoignages.
Rencontré ce dimanche Yoyo Angel Kpogomou, étudiante en santé communautaire relate ses difficultés en tant qu’Albinos.
«J’ai terminé depuis 2015, mais il n’y a personne pour m’aider. J’ai envoyé tous mes dossiers à Conakry depuis l’année 2018, ils m’ont dit qu’ils vont régler, mais jusqu’à présent ce n’est pas le cas. J’étais une fois tombée malade, c’est Dr Goumou qui est venu au secours et quelques aides extérieurs. Aujourd’hui, ce qui me fatigue et me gêne c’est les taches noirs sur mon corps. Et puis, j’ai un cancer de la peau. J’ai fait beaucoup de traitement en vain. Les problèmes de vision j’en ai aussi», regrette-t-elle tout en invitant les personnes de bonne volonté à lui venir en aide.
«J’ai un appel a lancer à me prendre charge, a m’envoyer mes produits pour mes traitements et régler mes dossiers dans l’urgence parce que je souffre », a lancé Yoyo Angel Kpogomou, étudiante en santé communautaire.
Interrogésur la réception des albinos à l’hôpital régional de N’zérékoré, docteur Soumaoro Lucien, médecin au service de médecine générale précise : «depuis que je suis dans cet hôpital, on n’a pas reçu un cas d’albinos qui vient pour pathologie pour la peau, pour la vision et autre, mais ce que je sache c’est qu’un albinos est traité sur le même pied d’égalité qu’un autre patient. Alors quand il vient il est reçu en consultation régulière, il est vu et à l’issu de l’examen clinique, on demande des examens du laboratoire, si c’est nécessaire, il va faire ces examens de laboratoire et il nous revient avec ses résultats et on prescrit les médicaments, donc il est traité sur les mêmes pieds d’égalité que les autres», a déclaré docteur Soumaoro Lucien, de la médecine générale à l’hôpital régional de n’Nzérékoré.
Abordé dans le même sens, docteur Mamadi Condé, responsable de la prise en charge des affections dermatologiques à l’hôpital régional de n’Nzérékoré témoigne à son tour : « je suis là depuis 2016, mais je n’ai eu qu’un seul cas de consultation des personnes qui sont atteintes d’albinisme. Je me rappelle que c’était une fille de 2 ans qui était venue consulter pour des macules hyper pigmentés qui étaient un peu dissimulés sur tout le corps. En fait, c’était des taches parâtes et sa famille voulaient qu’on fasse tout possible pour que ça disparaisse. Donc, on a commencé un premier traitement, mais malheureusement je l’ai perdu puisqu’on devait s’étendre sur un certain temps, je l’ai perdu donc on n’a pas pu terminer le traitement.»
Il déplore l’absence du plateau technique à l’hôpital régional de n’Nzérékoré pour mieux prendre en charge les albinos, faute de quoi, ils seront obligés de les diriger vers d’autres centres de santé plus sophistiqués.
Contrairement à ses prédécesseurs, docteur Sagno Séougnan, médecin ophtalmologique à l’hôpital régional de n’Nzérékoré reçoit plusieurs albinos pour des problèmes de vue dans son service.
« Nous recevons des albinos, mais leur prise en charge oculaire est un peu complexe. Vous savez dès que l’enfant nait albinos cela veut dire que la concentration de mélanine est faible dans l’urus, donc la lumière rentre de façon disparate dans l’œil. Ce qui les permet de ne pas ouvrir fortement les yeux en présence de la lumière ou bien au soleil. Et généralement vous voyez ces personnes leur yeux dansent, c’est que nous nous appelons le nistagunisme. Par contre, parmi ceci, il y’a d’autres qu’on parvient a rehaussé leur vision à travers des verres correcteur, et en plus de ça, il ne reste pas seulement que la vision, parfois il présente des problèmes oculaires que nous devons prendre soins comme toutes personnes. Par rapport aux machines que nous disposons, celui que nous avons est en panne actuellement. Et en plus de ça, il arriver que parfois on a besoin d’autres matériels.»
Quant au sort des albinos dans les établissements scolaires de la place, le directeur préfectoral de l’éducation hors micro a laissé entendre qu’aucune discrimination n’est faite à leur égard à date dans son ressort. Pour lui, ils sont guinéens et doivent être traités sur les mêmes pieds d’égalité que les autres. Il a enfin invité tous les administrateurs scolaires de la DPE de Nzérékoré à veiller sur le respect du droit des personnes atteintes d’albinisme dans les écoles.
Il faut ajouter que la célébration de la Journée Internationale de Sensibilisation à l’Albinisme, coïncide avec la promulgation, de la LOI L/2021/0016/AN portant protection et promotion des droits des personnes atteintes d’albinisme en République de Guinée, adoptée par l’Assemblée Nationale le 30 avril 2021 et promulguée le 18 mai 2021.
IBC/13/06/2021 MBC/ISD