Labé, 24 Mai (IBC) – Dans l’émission Wirniter diffusée sur les antennes de la radio Evasion Foutah, émettant en modulation de fréquence sur la 90.7 depuis le quartier Dow Saaré de la commune urbaine de Labé, plusieurs auditeurs ont exprimé leur désapprobation totale de la décision du syndicat des chauffeurs et mécanique générale visant à interdire aux véhicules de transport en commun de 6 places de prendre des passagers à domicile, dans les quartiers entre 4h et 5h du matin, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne infosbruts.com dans la région.
Depuis quelques jours, le syndicat des chauffeurs et mécanique générale de Labé confronté au manque de passagers dans les gares routières accuse les conducteurs des voitures de transport en commun de 6 places d’avoir récupérer les citoyens à destination de Conakry ou en provenance de la capitale guinéenne.
« Actuellement, les passagers ne viennent pas à la gare routière. Ils préfèrent appeler les chauffeurs de 4 heures du matin qui viennent les embarquer à domicile dans les quartiers. Conséquence ? Un véhicule peut rester sur la piste toute la journée sans avoir le nombre requis pour bouger. Même si les autorités nous donnent des colis qui doivent aller à Conakry, nous ne parvenons pas à les acheminer à temps, parce que nous trouvons difficilement des passagers pour libérer les véhicules » regrette le secrétaire administratif du syndicat des chauffeurs et mécanique générale de Labé, Maître Mamadou Tanou Nadhel Diallo.
Poursuivant, ce syndicaliste estime que ses collègues de 4 heures du matin, encore appelé les TGV de la ligne Labé – Conakry doivent cesser de prendre les passagers dans les quartiers et venir s’inscrire dans les gares routières pour attendre leurs tours.
Mais, à la question de savoir de quel droit le syndicat peut-il empêcher le citoyen de voyager avec le taxi de son choix posé par l’animateur de l’émission Wirniten, Idrissa Sampiring Diallo, sur les antennes de la radio Evasion Foutah, l’invité, Me Tanou Nadhel Diallo a donné une réponse évasive : « nous ne pouvons croiser les bras et laisser faire, sachant que c’est nous qui gérons les gares routières. Et que les chauffeurs qui viennent charger dans les gares routières payent des taxes et disposent d’autorisation de faire le transport en commun. Tandis que les autres ne sont que des clandestins, sans papiers.»
Revenant à la charge, le journaliste a cherché à faire comprendre à son invité que le syndicat ne peut pas obliger les chauffeurs qui ne le souhaitent à se faire syndiqué. Que normalement, le syndicat ne donne des lignes de conduite qu’à ses syndiqués. Manquant certainement d’argument pour se tirer d’affaires, le responsable syndical a préféré raccrocher son téléphone en pleine émission.
Par contre, un chauffeur du nom de Barry Abdoulaye Djibril, pratiquant le train de 4 heures du matin a expliqué, dans la même émission, les circonstances dans lesquelles cette ligne a vu le jour : « c’est en 2017, quand on a commencé les travaux de réhabilitation de la nationale Labé-Conakry, nous avons constaté qu’on arrivait tardivement à destination. Nous avons alors décidé de bouger tôt pour arriver à destination avant la tombée de la nuit, en raison de l’insécurité liée aux mouvements nocturnes dans les villes de Conakry et Labé. Finalement, parce que nous prenons soins de nos passagers pour les déposer à domicile sans problèmes, les citoyens cours après nous. Chacun voulant voyager avec nous ou faire voyager son proche à bord de nos véhicules. On est devenu très nombreux sur cette ligne. Mais, nous payons nos taxes et 90% des véhicules qui roulent sur cette ligne ont des papiers les autorisant à faire le transport inter urbain en commun. Et nous achetons les billets avec les responsables que le syndicat a mis à notre disposition. Ces derniers temps, le syndicat déploie des gens sur la route de Conakry pour nous empêcher de rouler, en saisissant nos véhicules et nous payer jusqu’à 500 mille francs guinéens d’amende » regrette Me Abdoulaye Djibril Barry.
Il est à préciser que cette amende illégale n’est pas infligée par une autorité compétente, parce qu’elle n’est prévue par aucun texte de loi en vigueur en République de Guinée.
Suite à ces déclarations, plusieurs auditeurs de cette radio de proximité ont dénoncé la démarche du syndicat, affiché un soutien indéfectible aux chauffeurs qui viennent les prendre dans les quartiers avec beaucoup de respect et de confort de voyage. Par contre, les intervenants ont mis en relief le comportement désobligeant que certains rabatteurs du syndicat font subir les passagers dans les gares routières.
IBC/24/05/2021 ISB/ISD