N’Zérékoré, 04 Mai (IBC) – Interpellés dans la nuit de samedi à dimanche, 02 mai 2021, à Dorota, un quartier de la commune urbaine de N’Zérékoré, deux jeunes accusé d’être homosexuels ont échappé de justesse à un lynchage populaire en ce mois de ramadan et ont été finalement présentés, lundi, 03 mai 2021, à la presse locale, à 10 heures, par l’Escadron Mobile N°10 de Gendarmerie Nationale, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne infosbruts.com en Guinée Forestière.
Face à la presse, Sékou Soumah, commandant de l’Escadron Mobile N°10 de la Gendarmerie Nationale est revenu sur les circonstances de l’interpellation de ces deux jeunes qu’il qualifie d’homosexuels.
«C’était la nuit de samedi à dimanche, aux environs de 22h, que nous avons reçu la visite de monsieur le chef du quartier Dorota et celle du vice-maire, monsieur Bayo, en compagnie de deux personnes. Monsieur Bayo a expliqué la raison de leur présence. Deux éléments ont été appréhendés au cours de leur patrouille au marché de Dorota. Après cette interpellation, il s’est trouvé qu’il y’a un qui est déguisé en femme. Quand vous le voyez, vous ne pouvez pas faire la différence entre lui et la femme. Mais, il se trouve que c’est un homme. Il a les boucles d’oreille, il a même les baya. Interrogé, il reconnait que c’est son habitude, il y’a longtemps il est dans ça, mais que ce jeune l’a contacté il y’a une semaine. Il l’avait appelé, il a pris son numero, ils ont fait un programme. Donc, c’est au cours de ce programme au marché ou la patrouille de Bayo est venue les intercepter et les envoyer à l’Escadron ici», a détaillé le commandant de l’escadron gendarmerie mobile numero 10.
Pour le moment, l’officier laisse entendre que les enquêtes sont en cours. Mais il ajoute : « il y’a un article 264 qui prévoit et puni cet acte d’homosexualité. Le procureur est déjà au courant, il m’a même demandé ce matin qu’elle est la suite. Donc, je ferai le procès verbal aujourd’hui, on va les déférer d’ici midi à la justice», a-t-il fait savoir à la presse locale.
Abordé, un des présumés homosexuels appréhendé a confié en maninka ceci : « je l’ai vu au crépuscule, j’ai dit grande sœur viens ici, elle est venu avec les boucles d’oreilles au nez, sur les mains, un peu partout. J’ai demandé son nom, il a dit qu’il s’appelle Boo. J’ai dit donne moi ton numero, quand je viens de senko, je vais t’appelle parce que je t’aime. Il m’a donné son numéro qu’il va se traité à la pharmacie. Après, moi, suis allé à senko. Dieu a fait qu’on s’est retourné sans problème. Arrivé la nuit, je l’ai appelé, il m’a dit qu’il est à Dorota au niveau de notre gare. Je suis venu et on s’est rencontré. On n’a regardé des vidéos. Moi, je pensais que c’était une femme. Mais quand je veux toucher ses parties sensibles, il refuse, c’est pendant ce temps que Bayo est venu nous interpeller », a relaté Abdoulaye Doukouré apprentis chauffeur. Il soutient qu’il n’a pas eu de rapport entre lui et son copain
A son tour, le second présumé homosexuel qui était déguisé en fille portant des boucles d’oreille et les baya, a confié qu’il s’appelle Amara Camara et est agé de 17 ans. Il est revenu sur les faits en ces termes : « j’étais venu acheter les médicaments à Dorota, le jeune m’a appelé pour me dire donne moi ton numero. J’ai dit non. Il a dit pourquoi ? J’ai dit je ne donne pas mon numero à quelqu’un. Il a dit pardon donne moi ton numero. Moi aussi j’ai donné. Il a dit quant je reviens de senko, je t’appelle. J’ai dit ok. Je suis allé payer les médicaments et me retourné. C’était un mercredi. Le samedi, il m’a appelé de lui rejoindre au même endroit à Dorota à la gare de senko. Chose faite, on s’est vu. Il m’a dit qu’il m’aime et j’ai dit non. Ensuite, il m’a supplié. Et puis on est parti sous un hangar pour regarder des vidéos. Je lui ai dit que je peux l’aider à travers des fétiches. Il a dit qu’il est content de la nouvelle. Dire je suis une femme ou garçon on n’a pas parlé de ça. Moi, c’est comme ça que je m’habille depuis tout petit. Tous mes parents qui sont au village le savent. Et je ne me cache pas pour draguer les hommes en prenant leur argent. C’est pendant ces pourparlers qu’on nous a appréhendés», a confié le second présumé homosexuels. Il dit être à N’zérékoré pour exciser des filles. Sinon, soutient-il, je réside à Beyla dans djibodou, conclut t-il.
A la lumière de ces différents témoignages recueillis à l’Escadron Mobile N°10 de la Gendarmerie Nationale de N’Zérékoré, on est bien en droit de se demander si le fait d’être déguisé en femme suffit pour être qualifié d’homosexuel. Le jeune Abdoulaye Doukouré ne vient-il pas d’échapper des griffes d’un coupeur de route ou arnaqueur se déguisant en femme juste pour entrainer ses cibles dans son piège ? Peut-être si les deux compagnons n’étaient tombés dans les filets de la patrouille organisée dans la villes de N’Zérékoré par les autorités communales, c’est le corps sans vie de Doukouré Abdoulaye qui allait être découvert quelque part dans la capitale de la Guinée Forestière, quelques jours après.
Affaire à suivre
IBC/04/05/2021 MBC/ISD