Labé, 01 Mai (IBC) – Le changement climatique se fait ressentir dangereusement dans la commune urbaine de Labé où pratiquement les services déconcentrés de l’Environnement, des Eaux et Forêts sont confrontés à de sérieuses difficultés liées notamment au manque de moyens et à l’inexistence de textes d’application du code forestier en vigueur en République de Guinée, a appris votre quotidien en ligne infosbuts.com d’une source officielle.
C’est un constat très alarmant qui semble préoccuper à plus d’un titre le chef de la Section Préfectorale de l’Environnement de Labé, Mamadou Kobéra Diallo.
« Il n’y a pas longtemps. Pas plus de 15 ans, Labé était une ville dans la forêt. Une ville qu’on appelle Ville de sous-bois. Partout, il y avait des gros manguiers, partout il y avait des gros Tely. Il y avait des grands arbres de façon générale. Ce sont ceux-là qui ont été détruits au profit des maisons. C’est déplorable. Du point de vue végétation, la ville de Labé n’a pas d’arbres » a-t-il déploré.
Même les lits des cours d’eau n’échappent pas à la pression de l’homme : « mêmes les petites galeries qui longeaient les cours d’eaux et les ruisseaux ont été détruites de façon progressive pour y construire soit des maisons, soit des stations de lavage ou des domaines maraicher. On détruit des arbres et on fait un domaine maraicher. C’est une situation à des conséquences lourdes » ajoute Kobéra Diallo.
Chargés de lutter contre la destruction progressive du cadre de vie, les services déconcentrés de l’Environnement, des Eaux et Forêts se réfugient derrière le manque de textes d’application du code forestier guinéen.
« Le code forestier, par exemple, est élaboré aujourd’hui. Mais, il n’a pas ses textes d’application. Cette situation crée des problèmes aux services concernés. Nous avons des difficultés pour appliquer des sanctions aux fautifs. Disons, par exemple, si quelqu’un construit dans un lieu où il impact l’eau doit être sanctionné d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et payer une amende allant de 5 millions à 500 millions de franc guinéens, en fonction du degré de dégradation de l’environnement dont il s’est rendu responsable. Mais, si cet aspect n’est pas détaillé dans un texte d’application, tu ne peux rien faire. C’est une des difficultés que nous avons » insiste le chef de la Section Préfectorale de l’Environnement de Labé.
Et ce n’est pas tout : « l’autre difficulté, comme je le disais, le gaz n’est pas subventionné. Il n’y a pas aussi d’usines de gaz en Guinée pour permettre aux gens de trouver les possibilités de faire recours à d’autres moyens de cuisiner en évitant le bois, parce que les ménages guinéens n’utilisent que le charbon ou le bois pour faire la cuisine » a rappelé notre interlocuteur.
L’efficacité dans l’action des services déconcentrés de l’Etat, chargés de la protection de l’Environnement, des Eaux et Forêts « s’évaluent aujourd’hui en tenant compte des maigres moyens mis à leur disposition par le gouvernement guinéen et ses partenaires spécialisés » a conclu Kobéra Diallo.
IBC/01/05/2021 ISD