Conakry, 15 Déc (IBC) – Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Lansana Millimouno, tente de justifier sa participation à l’investiture du président Alpha Condé au moment où le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) dont il est l’un des leaders les plus en vue faisait planer une menace de sabotage de cet évènement majeur de la République de Guinée, a constaté votre quotidien en ligne infosbruts.com à travers un des plateaux du groupe Evasion aménagés au Palais Mohamed V de Conakry.
Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Lansana Millimouno, un des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), parmi les plus critiques à la gouvernance du Pr Alpha Condé était apparemment l’invité surprise de la cérémonie officielle d’investiture du président de la République pour un 3ème mandat à la tête du pays.
Interpellé à ce sujet par nos confrères du Groupe Evasion TV, l’incompréhensible Dr Faya Lansana Millimouno a tenté de justifier sa démarche.
« Nous n’avons pas pris part aux dernières élections pour des raisons que nous avons clairement expliqué au peuple de Guinée. Et lorsque notre pays a failli basculer dans une guerre civile, nous avons appelé les uns et les autres à se mettre autour d’une table » a-t-il expliqué.
Cette annonce qu’il a faite ne se serait pas limitée là. Il aurait appelé le président Alpha Condé autour de la situation sociopolitique qui prévalait en ce temps en République de Guinée.
« Le BL a toujours été un parti républicain. Nous nous sommes toujours battus pour que la loi soit respectée. Aujourd’hui qu’on le veuille ou non nous nous sommes battus pour qu’il n’y ait pas une nouvelle constitution, il y a eu une nouvelle constitution.»
A cela, il faut ajouter l’organisation du référendum, des élections législatives et de la présidentielle.
Pour lui, « aujourd’hui, s’il faut rester républicain, il faut prendre acte » des échecs répétés du Front National pour la Défense de la Constitution.
« Il faut changer de stratégie pour que la Guinée retrouve un peu de sérénité et pour cela les guinéens doivent se parler » a-t-il ajouté.
En participant à l’investiture du président Alpha Condé pour un 3ème mandant, Dr Faya Millimouno ne prend-il pas de distance vis-à-vis des principes qu’il défendait il y a quelques jours ?
« Le guinéen est suffisamment intelligent pour comprendre le sens du combat que nous menons. Nous ne changeons pas de position. Nous ne cessons pas d’être constants. Nous vivons des moments douloureux. Personne ne peut l’ignorer. Et personne ne peut le nier. Aujourd’hui, nous avons compté combien de morts ? Et nous continuons à en compter. Il faut qu’à un moment donné que tout cela s’arrête. Il est clair que dans l’opposition, nous avons toujours travaillé à unir les gens. Nous avons fait des propositions qui n’ont pas toujours été prises en compte. Mais, nous ne nous donnons pas un rôle à jouer entre le pouvoir et l’opposition. Nous pensons simplement qu’à un moment donné, nous devons être constants par rapport à ce que nous prêchons. Nous prêchons le respect de la légalité dans ce pays. Aujourd’hui, ce n’est pas Cellou Dalein qui va me dire que nous n’avons pas une constitution qui date de 2020 » a répondu Dr Faya Millimouno.
Cette démarche du président du Bloc Libéral pourrait bien achever le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) après le départ de Dr Ousmane Kaba et l’exclusion de Cellou Dalein Diallo.
« Vous passez complètement à côté. Le fait d’être là aujourd’hui ne me fait endosser le 3ème mandat dans ce pays. Je ne le cautionne pas dans la mesure où ici je viens poser un acte républicain. Que je le veuille ou non, aujourd’hui, nous avons une réalité avec laquelle il faut composer. C’est donc chercher à amener les guinéens à voir le côté positif qui peut se dégager selon les actes que nous posons. J’ai eu à mener des démarches en allant voir monsieur Damaro, en rencontrant certains ministres en appelant même le président de la République, parce qu’il faut que les tensions que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui dans ce pays baisse, pour que les guinéens puissent se parler. Je ne peux pas être dans ces démarches et refuser une invitation à une investiture » a-t-il conclu.
IBC/15/12/2020 ISD