Kankan, 13 Juillet (IBC) – Arrêté le samedi, 11 juillet 2020, sur ordre du préfet de Kankan, Amara Lamine Soumah, au bloc administratif préfectoral, pour avoir, dit-on, prié en maninkakan, le chroniqueur de l’écriture N’ko, Ismaël Nanfo Diaby vient d’être libéré après une réunion tenue dans le bureau du gouverneur de région, Sadou Keïta, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com en Haute Guinée.
Le chroniqueur de l’écriture N’ko, Imsaël Nanfo Diaby, qui défraie la chronique actuellement en Guinée, vient de recouvrir sa liberté après avoir passé deux nuits en détention au commissariat central de la police pour avoir prié dans la langue locale, maninka.
Ce lundi, 13 juillet 2020, le gouverneur de région, Sadou Keïta a convoqué le préfet, la ligue islamique préfectorale. Nanfo Ismaël Diaby était aussi présent à cette réunion. A la sortie, l’imam controversé n’a pas voulu s’exprimer devant les journalistes.
Selon Sadou Keïta, gouverneur de Kankan, aucune condition n’a prévalu à cette libération. Toutefois, il a laissé entendre que quelques conseils ont été prodigués au chroniqueur.
« J’ai demandé à ce qu’on le libère, mais qu’il reparte avec nos conseils, qu’il respecte les principes, donc il n’y a pas eu de conditions. Nous lui avons demandé que pour avoir une mosquée et être un véritable imam, il faut qu’il fasse la demande, qui va figurer sur le listing des imams de la préfecture. Mais aussi, il faut qu’il participe à changer l’amalgame. Il ne s’agit pas de N’ko, on ne s’attaque pas à N’ko. On s’attaque à un individu qui veut être hors la loi. Il peut prier chez lui avec sa famille, dans la langue qu’il veut, ça c’est lui qui sait. Mais, s’il publie, il s’expose à des restrictions de liberté » a-expliqué le gouverneur de Kankan.
Au gouvernorat de Kankan, un accrochage a éclaté entre certains de ses partisans et les autorités préfectorales de la ligue islamique. Cette libération intervient, alors que la mosquée du chroniqueur N’ko vient d’être saccagée et que ses partisans arrêtés, le samedi dernier, après avoir envahi la résidence du Préfet sont transférés devant le parquet du tribunal de première instance de Kankan. Autant dire que cette histoire est loin de son épilogue.
IBC/13/07/2020 ANS/ISD 622 269 551 & 622 252 611