Labé, 30 Juin (IBC) – Les enseignants du privé de Labé ont maintenu leur position et ont dans leur majorité boudé les salles de classes pour les deux premiers jours de reprises des cours pour les candidats aux différents examens nationaux de fin d’année, après 3 mois de fermeture des écoles guinéennes, en lien avec la lutte engagée contre la propagation du coronavirus dans le pays, rapporte un collaborateur de votre quotidien en ligne InfosBruts.com dans la cité.
En assemblée générale extraordinaire tenue, hier, lundi 29 juin 2020, les enseignants du privé de Labé ont réitéré leur volonté de bouder les classes jusqu’à la satisfaction de leurs revendications dont la principale demeure le paiement des primes au compte du dernier trimestre.
« Comme on ne peut pas déclarer la guerre et rester à la maison, on avait une assemblée générale extraordinaire aujourd’hui pour la mise en place d’un comité de suivi de la crise en vue de vérifier si le mouvement a été effectivement suivi. Pour le moment les acteurs qui doivent venir négocier avec nous, en l’occurrence les fondateurs restent muets. Nous restons ouverts à la négociation, le mot d’ordre de grève est largement suivi dans le secteur privé à Labé et nous osons croire qu’il sera suivi jusqu’à la satisfaction de nos revendications », a fait savoir Mamadou Mamoudou Diallo, professeur de français et secrétaire général adjoint de l’antenne régionale du SEPGUI à Labé.
Les grévistes comptent aller plus loin désormais, car ils tiennent à s’opposer à toute tentative de leur remplacement par les employeurs et ménages de cadenasser les établissements si nécessaire.
« Des tentatives de substitution de certains enseignants commencent déjà à être entrepris par des fondateurs parce qu’un de nos amis qui évolue en 6ème année a été remplacé ce matin par un agent technique de santé communément appelé ATS et des responsables d’établissements qui profèrent des menaces à l’endroit des élèves qui réclament leurs enseignants titulaires comme quoi font du bruit, leurs noms seront rayés des listes de candidature. Mais, nous informons que tout responsable qui tenterait de remplacer un enseignant parce qu’il a réclamé ses droits, le mouvement syndical va boycotter les cours dans cet établissement et si nécessaire fermer l’établissement », a enchaîné Mamadou Mamoudou Diallo.
Côté fondateurs, on minimise l’impact du mouvement de grève enclenché par les membres du SEPGUI.
« Sur l’ensemble des écoles privées de la ville, seules deux ou trois n’ont pas fonctionné normalement. Le mouvement des enseignants n’a donc pas été suivi et n’a donc pas eu d’effets », a déclaré Yamoussa Soumah, le président de l’Association des Fondateurs d’Ecoles Privées de Labé.
Cette négation de l’évidence dénote du manque d’amour que les fondateurs d’écoles ont à l’endroit des élèves, rétorque Mamadou Mamoudou Diallo : « sinon en Guinée, même en temps normal, le premier jour de classe, il n’y a pas assez d’engouement à plus forte raison. Mais à partir des prochains jours, ils n’auront pas en face d’eux que les enseignants mais les élèves qui sont les plus concernés et leurs parents qui paient », a-t-il insisté en ajoutant que le préalable à toute reprise des cours par ses amis et lui demeurent le paiement des primes et c’est non négociable.
IBC/30/06/2020 IFB/ISD 622 269 551 & 622 252 611