Lélouma, 14 Juin (IBC) – Le préfet de Lélouma, Mohamed Deen Camara, son cabinet et plusieurs autres cadres de l’administration préfectorale exercent à Labé ou sont rentrés à Conakry depuis qu’ils ont été violement chassés de leurs postes respectifs, le 14 janvier 2020, par des manifestants contre le projet de 3ème mandat pour le président Alpha Condé, «appelés jeunes incontrôlés» ayant répondu à l’appel à « la résistance active et permanente » lancé par le Front National pour la Défense de la Constitution de mars 2010 (FNDC), rapporte votre quotidien en ligne InfosBruts.com qui suit de près l’actualité dans la région.
Négativement marqué par les violentes attaques verbales et physiques qui ont visé sa personne lors des manifestations du Front National pour la Défense de la Constitution de mars 2010 (FNDC), le préfet de Lélouma, Mohamed Deen Camara qui y a été sauvé de justesse par le maire de la commune urbaine, Moustapha Baldé, assisté de quelques notables du coin à l’esprit éclairé, a décidé de ne plus remettre ses pieds au chef-lieu de la préfecture pour des raison de sécurité.
En prenant cette sage décision, cet administrateur territorial a encore en mémoire les moments très difficiles qu’il a passé entre son bureau et sa résidence de fonction dans la journée du 14 janvier 2020. Date à laquelle il s’est senti abandonné par l’Etat en voyant un contingent militaire déployé la veille sur le terrain se retirer de la ville à la pointe des pieds alors qu’il est menacé par une forte pression populaire.
Ce jour, le retrait du contingent militaire qui a abandonné le terrain aux manifestants dit « incontrôlés » a déclenché une escalade de violences caractéristique d’une xénophobie légendaire déversée avec haine et sans raisons sur les infrastructures administratives et autres symboles de l’Etat. C’est ainsi que le véhicule du secrétaire général chargé des Affaires Administrative et Financières y a été effectivement brûlé. Celui des collectivités décentralisées a été saccagé. La résidence du préfet a été vandalisée. Les manifestants ont tout pris.
Fort heureusement, le préfet de Lélouma, Mohamed Deen Camara avait accepté d’écouter et de suivre le maire de la commune urbaine, Moustapha Baldé qui avait eu la présence d’esprit d’anticiper les choses, immédiatement après le départ du contingent militaire.
Depuis ce mardi noir, une expression populaire fétiche du coin, Aro qui signifie en poular « Arrivage » raisonne comme un refrain dans les oreilles de la plupart des cadres de l’administration publique vivant dans la commune urbaine de Lélouma pour raisons de services.
Et à la suite du préfet, les deux secrétaires généraux de la préfecture sont rentrés à Conakry, le directeur des micro-réalisations (DMR) campe à Labé, le chargé de l’organisation des collectivités (COC) ne vient plus à Lélouma. Idem pour le Directeur Préfectoral de l’Agriculture (DPA).
Le directeur préfectoral de l’Education (DPE), Souleymane Kaba s’y rend de temps à autres, mais il a presque quitté. Aucun membre de sa famille ne vient désormais à Lélouma.
Fait marquant qui a retenu l’attention de nombreux observateurs avertis ! Le préfet de Lélouma, Mohamed Deen Camara n’organise ses réunions avec les élus locaux, sous-préfets et autres cadres des services déconcentrés de l’Etat que dans la commune rurale de Thianguel-Bori, à l’accès facile, aux installations confortables et hospitalières. Sinon, tous les dossiers en lien avec la coordination de l’administration préfectorale sont actuellement traités à Labé.
IBC/14/06/2020 ISD