Labé, 12 Juin (IBC) – Un capitaine de l’armée du nom de Hasmiou Diallo, faisant valoir ses droits à la retraite à Dionga, secteur du quartier Poreko dans la commune urbaine de Labé où l’explosion d’une grenade a tué, il y a 5 jours, 4 enfants et blessé une fillette, vient d’être inculpé et déféré à la maison centrale pour « détention illicite d’arme légère et de dépôt dans une intention criminelle d’un engin explosif », a appris votre quotidien en ligne InfosBruts.com d’une source officielle.
L’inculpation suivie de la détention préventive de cet ancien militaire de l’armée guinéenne fait suite à une perquisition des domiciles des anciens combattants habitants la zone où l’explosion de la grenade a été enregistrée. Perquisition autorisée par le parquet de Labé à la demande de la Brigade de Recherche de la Gendarmerie Nationale qui a finalement retrouvé dans les toilettes de l’accusé trois (3) grenades offensives et une tenue de camouflage.
Ces résultats à mi-parcours de l’enquête sur les circonstances du décès des mineurs à Dionga et les blessures de la fillette, seule survivante de l’explosion de la grenade, ont inspiré le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé, N’fallou Doumbouya à organiser un point de presse dans la matinée de ce vendredi, 12 juin 2020.
« Il est à préciser que dans le cadre des enquêtes, les officiers de polices judiciaires OPJ ont procédé à un métrage et ont conclu que le secteur où l’explosion de la grenade a eu lieu est située à 5 kilomètres du camp El Oumar Tall, à deux kilomètres de la base aérienne, et à un kilomètre du centre d’instruction. Continuant les enquêtes, les OPJ se sont rendus le même jour au camp El Oumar Tall et ont visité le magasin abritant les grenades afin de les comparer à celles retrouvées sur le site de l’explosion. Il en a résulté que les grenades stockées officiellement dans le magasin du camp ne sont pas de la même catégorie que celles qui se trouvaient dans le site de l’explosion. Mais plutôt la catégorie de grenade trouvée sur le site, fait partie d’un lot de grenades qui a été offert par la France à la Guinée, en appui, lors de l’agression rebelle de l’an 2000 et qui ont été distribuées le long des frontières au sud de la Guinée, c’est-à-dire à Pamelap dans Forékariah, à Madina Oula dans Kindia, à Kissidougou, et à Guéckédou. Le commandant du Camp El Oumar Tall soutient que cette catégorie de grenade n’a pas été distribuée dans les régions du pays et que seuls les militaires déployées le long des frontières peuvent détenir ces catégories de grenades. Étant entendu que beaucoup de militaires résident dans le quartier Poréko, nous procureur de la République, sur demande de la Brigade de Recherche avons adressé à une unité une réquisition au fin de perquisition dans les domiciles respectifs des militaires retraités qui habitent en ces lieux en vue de saisir toute pièce à conviction pouvant être en relation avec l’enquête. En exécution à cette réquisition, les OPJ ont découvert en la présence constance du capitaine Hassimiou Diallo, militaire retraité et de deux responsables locaux c’est-à-dire le chef de secteur de Dionga et le président du conseil de quartier de Poréko, trois grenades offensives et une tenue de camouflage qui étaient emballé et gardés dans les toilettes externes de son domicile. Suite de quoi, il a été conduit à la Brigade de Recherche, interrogé et déféré au parquet d’instance de Labé, le 11 Juin 2020 aux environs de 16 heures. Suivant réquisitoire introductif du même jour, nous avons saisi Monsieur le juge d’instruction conformément aux dispositions combinées des articles 198 et 135 du code de procédure pénal, l’a inculpé et placé sous mandat de dépôt le capitaine Hassimiou Diallo pour des faits de détention illicite d’armes légères et de dépôt d’un engin explosif. Ces faits sont prévus et réprimés par les dispositions combinées des articles 512, 510, 848 et 849 du code pénal. Je précise que le capitaine Hassimiou Diallo communément appelé par ses intimes « Ben Laden » ou « Guerre Mondiale » dit être né en 1950, à Dinguiraye. Incorporé au compte de l’infanterie de l’armée guinéenne, le 13 Mai 1967 et fait valoir ses droits à la retraite en 2010. Au stade de l’évolution de la procédure, je peux dire que la procédure suit son cours normal », a-t-il déclaré à ce sujet.
IBC/12/06/2020 ISD