Kankan, 05 Juin (IBC) – Comme dans tous les secteurs d’activité socioprofessionnelle, les jeunes filles travailleuses du sexe sont parmi ceux qui subissent de plein fouet les effets collatéraux et négatifs de la pandémie du coronavirus, Covid-19, dans la commune urbaine de Kankan, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com en Haute Guinée.
Un tour effectué dans un petit Bar appelé le destin, au quartier ex-aéroport a permis à notre reporter de découvrir que malgré l’état d’urgence sanitaire décrété en Guinée, aucun dispositif anti Covid-19 n’est installé devant cette maison close dans laquelle les consignes édictées et les gestes barrières sont foulées au sol.
Là, ce qui angoisse de plus les nombreuses jeunes filles qui s’y adonnent à la prostitution, c’est la rareté des clients.
« D’habitude, ce sont les gens qui venaient me trouver ici, mais maintenant-là, c’est moi-même qui part cherché les clients. Tout ça est dû à cette maladie. Il y a aussi des gens qui sollicitent nous déplacer. On peut gagner beaucoup d’argents, mais je trouve ça trop risqué. Avant la Covid-19, je n’acceptais pas. Mais en ce moment, on n’a pas le choix » a confié la première interlocutrice rencontrée sur le terrain par InfosBruts.com tard dans la nuit du mercredi, 03 juin 2020.
Une seconde travailleuse du sexe, retrouvée la même nuit de l’autre côté de la ville de Kankan, dans un autre établissement autrefois très populaire de la place, Le CIEL, ajoute pour sa part, que parfois elle se fait déplacer par ses clients, jusque dans leur domicile et cela pourrait lui rapporter jusqu’à 300.000 fg. Mais, selon elle actuellement, il lui est très difficile de gagner 50.000 fg par nuit.
« C’est n’est pas un problème d’avoir à faire du plaisir avec moi, tu payes les 40.000fg. Pour un déplacement pour aller chez toi, je double le prix et tu payes la moitié ici avant qu’on ne bouge d’ici. Il y a plus de travailleuses de sexe ici actuellement que de clients, c’est pourquoi on se querelle pour avoir des clients. Bien avant cette maudite maladie je pouvais encaisser par nuit jusqu’à 300.000 de nos francs comme recettes. Mais, au moment où je vous parle, il est très difficile d’avoir 50.000 fg » a-t-elle ajouté.
Pendant la période du couvre-feu, il était encore plus difficile pour ces jeunes demoiselles qui ont choisi de gagner leur vie dans le sexe, de mener leurs activités.
IBC/05/06/2020 ANS/ISD