Les élections du dimanche, 17 mai 2020, devraient préparer le scrutin présidentiel. L’opposition dénonce pourtant un scrutin qui n’a pas intéressé grand monde, selon une dépêche de la Deutsche Welle, reprise par allAfrica.
Au Bénin, la commission électorale nationale autonome (Cena) devrait annoncer les premiers résultats des élections communales et municipales mardi, 19 mai 2020, ou ce mercredi 20 mai 2020, au plus tard. Plus de cinq millions de personnes étaient appelées aux urnes pour départager cinq partis lors de ces élections de dimanche, 17 mai 2020.
Les observateurs internationaux semblaient absents. Hormis les déclarations de la plateforme électorale des organisations de la société civile, aucune autre déclaration n’est disponible.
Cédéao et Union africaine absentes
Une source au sein de la Cena confirme toutefois que des observateurs internationaux étaient bien présents. Selon un document dont la Deutsche Welle a eu copie, le parlement africain, les ambassades du Nigéria et d’Afrique du Sud ont observé le scrutin. « Mes investigations ne révèlent l’accréditation d’aucune mission d’observation électorale en bonne et due forme », ajoute en revanche une source sur place très au fait de l’organisation de ces élections.
Le commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de la Cédéao, Francis Béhanzin, confie que l’organisation n’a pas déployé d’observateurs sur le terrain. « Nous n’observons pas les élections municipales », dit-il à la Deutsche Welle. L’Union africaine (UA) déclare également qu’elle n’a pas déployé ses observateurs pour le scrutin du dimanche 17 mai.
Boycott de l’opposition
La majeure partie de l’opposition jubile au lendemain des élections communales et municipales. En attendant les chiffres définitifs, Eugène Azatassou de l’aile dissidente du parti Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), se réjouit de la faible participation : « On voit tout de suite clairement que le scrutin n’a pas été réellement suivi par le peuple béninois. On avait déjà eu ça aux législatives. C’était clair que c’était un rejet du peuple béninois de ce qui s’est passé en ce moment-là. Aujourd’hui, c’est la même chose. Le peuple béninois a eu l’impression qu’au lieu d’avoir deux jumeaux, on en a cinq. »
Selon M. Azatassou, le seul parti de l’opposition sur les cinq en lice, la FCBE, n’en est pas vraiment un. La majeure partie de l’opposition soupçonne cette formation politique de l’ex-président Boni Yayi d’être noyautée par le pouvoir de Patrice Talon.
Ce parti, l’autre aile de la FCBE, qui a participé au scrutin, salue pourtant des élections qui se sont globalement bien déroulées. Laurent de Laure Faton, secrétaire national adjoint à l’économie numérique du parti, candidat à ces élections, entrevoit un bon résultat pour sa formation politique.
« L’ambiance a été bonne et la population est sortie massivement, contrairement à ce qui s’est passé l’année dernière (lors des élections législatives ndlr) », assure-t-il.
« Nous, en tant que parti de l’opposition, nous nous réjouissons d’abord du fait d’avoir réussi malgré la crise profonde que nous avons connue depuis quelques années. Les résultats que nous avons obtenus montrent quand même que nous existons en tant que parti politique et que nous pouvons avoir espoir pour un lendemain meilleur. »
Le parti FCBE de l’ex-président Boni Yayi doit franchir la barre des 10% à ces élections. Il lui faut aussi obtenir 16 maires afin de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2021. Si l’opposition ne réunit pas ce nombre de maires après les résultats de la Cena, le chef de l’Etat Patrice Talon, s’il se représente, n’aura pas face à lui un candidat de l’opposition.