Kankan, 18 Mai (IBC) – Le tubercule d’igname est menacé de disparition à Kankan, en Haute Guinée où pratiquement les acteurs de la filière devenue non productive ces derniers temps sont en train de fuir le secteur pour d’autres activités agricoles mieux subventionnées comme celle de l’anacarde, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com dans la capitale du Nabaya.
La ville de Kankan est la terre par excellence de l’igname en Guinée. Même s’il faut reconnaitre que ces dernières années, faute de soutien aux producteurs, la filière n’est plus productive comme auparavant. Nombreux sont les planteurs qui fuient le secteur pour d’autres activités agricoles mieux subventionnées comme celui de l’anacarde.
Le tubercule commence peu à peu à être menacé de disparition. Et la crise sanitaire du Covid-19, n’est pas faite pour arranger les choses.
Cette année est unique en son genre. Les marchands d’ignames sont confrontés à une terrible difficulté liée à écoulement de leurs produits. Les restrictions de déplacements liées à la pandémie ont freiné la ruée des clients qui proviennent le plus souvent des autres préfectures de la Guinée et même des pays limitrophes.
Aminata Camara, rencontrée à côté d’un immense tas de tubercules d’ignames stockés dans son magasin explique que « les difficultés auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, dépassent vraiment les limites. Il faut que Dieu nous aides. Sinon, rien ne marche et ce que nous vendons à Kankan, qui est l’igname est rarement acheté par les citoyens d’ici. Ce sont seulement ceux de Conakry, Mandiana et N’zérékoré qui achètent nos produits et actuellement la chaleur commence à détruire nos ignames et vraiment nous souffrons » a-t-elle regretté.
Actuellement par manque de moyens de conservation et de transformation, d’importantes quantités d’ignames sont en ruine.
Ramata Konaté, une vendeuse de tubercules déplore que « depuis l’apparition de cette pandémie dans notre pays, nos souffrances ont commencé et les difficultés on n’en parle pas. Les gens ne viennent plus pour acheter nos ignames et chaque jour, la manière dont nous sortons nos produits, c’est de la même manière que nous rentrons sans qu’il n’y ait de véritables clients. Il faut que les autorités nous viennent en aide » a-t-elle sollicité.
Les producteurs qui viennent écouler leurs marchandises auprès des marchandes du grand marché Dibida, sont confrontés aux mêmes problèmes. En attendant des mesures d’accompagnements sûrs et fiables promis par les autorités nationales, mais qui tardent surtout à venir, il faut reconnaitre que les acteurs de la filière de l’igname à Kankan, pour l’instant, abandonné à eux-mêmes, tirent tous, le diable par la queue.
IBC/18/05/2020 ANS/ISB