Kankan, 14 Mai (IBC) – Comme rapporter précédemment, un affrontement armé a opposé, hier mercredi 13 mai 2020, les habitants de deux villages voisins séparés par une marre dans les communes rurales de Bathè-Nafadji et Balandou situées à plus de 30 kilomètres de la commune urbaine de Kankan. A date, le bilan fait état d’un mort par balle et une dizaine de blessés. Certains d’entre eux rencontrés, ce jeudi, 14 mai 2020, au service des urgences de l’hôpital régional de Kankan, ont accepté de témoigner au micro d’un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com sur le terrain.
Il s’agit des districts de Fodécariah relevant de la sous-préfecture de Batè-Nafadji et Kagan relevant de la sous-préfecture de Balandou. A l’origine de ce conflit, un litige domanial vieux de plus de deux (2) ans, à l’issue de plusieurs heures d’affrontements nourris par des tirs à balles réelles, un citoyen du district de Fodécariah a été mortellement touché et plus de dix (10) autres blessés de part et d’autres ont été transportés d’urgence vers l’hôpital régional de Kankan.
Selon Koulako Nouhan Doumbouya, c’est étant en ville qu’il a appris que le feu a été mis de l’autre côté par les citoyens de Fodécariah : «nous avons été informés que les citoyens de Fodécariah sont en route pour venir nous attaquer. J’ai dis ok ! Qu’ils peuvent venir. Maintenant, c’est étant en ville, que nous avons appris, qu’ils ont mis le feu à nos greniers. Ainsi, nous, nous sommes révoltés, mais on ne savait pas qu’ils allaient ouvrir le feu sur nous. Quand je suis arrivé sur les lieux, un jeune de Fodécariah m’a dit que si je fais un pas de plus, qu’il va me tirer dessus. Lorsque je me suis approché, il a ouvert le feu sur moi. Maintenant, ce que je sollicite auprès des autorités, c’est de nous aider à avoir cette terre, parce qu’elle nous appartienne » a-t-il expliqué.
Selon Kaman Doumbouya, qui a reçu deux balles au niveau du poignet et de l’omoplate, c’est depuis très tôt le matin qu’ils ont été informés de la venue des citoyens de Fodécariah vers Kagan pour les affronter : « c’est étant en ville qu’on nous a appelés en nous disant que les citoyens de Fodécariah ont mis le feu à nos greniers, c’est ainsi qu’on s’est vite rendu sur les lieux, mais on n’était pas armé. Dans un premier temps, on s’est battu à l’aide des bois. Puis, ils ont commencé à tirer avec des armes de fabrication locale. C’est ainsi que j’ai reçu des grains de balles au niveau de la tête, du poigné et de l’omoplate. Le grain qui était au niveau de ma tête a été extrait, mais les autres sont encore dans mon poigné et au niveau de l’omoplate » a ajouté cette seconde victime rencontrée ce jeudi, 14 mai 2020, à l’hôpital régional de Kankan.
Au service des urgences de l’hôpital régional de Kankan, l’état d’une victime sous les soins est critique, malgré nos sollicitations, le médecin traitant n’a pas daigné répondre à nos questions. En outre, toutes nos tentatives pour avoir la réaction d’une victime de Fodécariah sont restées infructueuses.
IBC/14/05/2020 ANS/ISB