Pour l’ancien président américain, cette crise illustre la nécessité de bien choisir les dirigeants. Il aurait incité ses anciens conseillers à soutenir Joe Biden.
C’est une prise de parole remarquée aux États-Unis. Lors d’une conversation téléphonique d’une demi-heure avec d’anciens collaborateurs de son gouvernement, dont Yahoo News s’est procuré un enregistrement, l’ancien président Barack Obama s’en est pris de façon cinglante à la gestion de la crise du coronavirus par son successeur. Pour lui, l’action menée par Donald Trump est « un désastre chaotique absolu », ont rapporté samedi des médias américains. Barack Obama y invoque notamment la réponse à la crise sanitaire pour justifier la nécessité de choisir de bons dirigeants et appeler ses ex-conseillers à s’investir dans la campagne de Joe Biden, son ancien vice-président et candidat démocrate à la présidentielle de novembre face à Donald Trump. « L’élection qui arrive, à tous les niveaux, est tellement importante car nous n’affronterons pas seulement un individu ou un parti politique », a-t-il dit, selon des propos rapportés par plusieurs médias.
Il estime que le véritable adversaire, ce sont des « tendances de long terme » comme « être tribal, être divisés, voir les autres comme des ennemis », qui risquent de caractériser « la vie américaine ». Encore très populaire chez les démocrates, Barack Obama avait déjà laissé entendre que le milliardaire républicain avait « rejeté les avertissements » sur les risques de pandémie. Donald Trump est accusé par ses détracteurs d’avoir d’abord minimisé la menace, puis d’avoir donné des consignes contradictoires et confuses, entre les appels à la prudence et la hâte de voir l’économie redémarrer.
« Aucun précédent » dans le dossier Flynn
Dans la conversation de vendredi, le premier président noir des États-Unis (2009-2017) est aussi revenu sur la décision controversée du ministère américain de la Justice de retirer le dossier d’accusation contre Michael Flynn, un ex-conseiller de Donald Trump poursuivi pour avoir menti sur ses contacts avec un diplomate russe. « Il n’y a aucun précédent que l’on puisse trouver sur une personne inculpée de parjure qui s’en tire impunément », a-t-il dit. « C’est le genre de situation où l’on peut commencer à redouter que […] notre lecture basique de l’État de droit soit menacée », a-t-il prévenu.
« Quand on prend ce chemin, cela peut aller très vite, comme on l’a vu ailleurs », a-t-il ajouté, appelant à ne pas sous-estimer cet événement. Là aussi, il souligne y voir une raison pour soutenir son ancien vice-président. « C’est pourquoi je vais passer autant de temps que nécessaire à faire campagne aussi intensivement que possible pour Joe Biden », a-t-il assuré.
Le Point